Il résiste face à des concurrents toujours plus nombreux, malgré leurs prix souvent plus élevés. Ainsi, un burger coûte en moyenne 4 fois plus cher que lui (11,58 euros en 2016). Le sandwich jambon beurre demeure le plus vendu des sandwichs et l’un des deux produits phares du snacking en France avec le burger. Celui-ci dépasse même désormais, en nombre d’unités venues, grâce à sa forte croissance dans la restauration commerciale à table.
Mais ce « casse-croûte » emblématique du patrimoine culinaire français perd néanmoins des parts de marché pour la troisième année consécutive, selon l’indice Jambon Beurre, publié en prélude au salon Sandwich & Snack, qui se tiendra les 4 et 5 avril au parc des expositions de Paris – Porte de Versailles.
1,215 milliards d’unités jambon-beurre ont été vendues en 2017, soit 50,8% des sandwichs vendus l’an dernier, à comparer avec ses 65% de parts de marché dix ans plus tôt. Quant à son prix moyen, il s’est établi en 2017 à 2,94 euros (+0,38%). Il culmine même à 4 euros à Paris, avec une inflation record de +14,9 % en une seule année.
« Il y a encore 7-8 ans, le jambon beurre avait pour concurrent 2 ou 3 produits snacking classiques comme le hamburger ou la pizza, commente Sylvie Gaudy, directrice du salon Sandwich A Snack Show. Aujourd’hui, le sandwich préféré des Français doit faire face à une cinquantaine de spécialités comme les tacos, bagel, bao burger, kalamaki, banh mi, bagnat, suédois, onigri…
« Il est attaqué par les pains qui ne sont pas de la baguette tels que le pain de mie, le pain polaire, aux céréales des bagels, mais aussi le pain fait avec de la pâte à choux etc », explique de son côté Bernard Boutboul, directeur de Gira Conseil, auteur de cet indice annuel.
Le sandwich, au global, s’est vendu en 2017 à 2,4 milliards d’unités, enregistrant une croissance de 1,7%. Il pèse à lui seul 8,67 milliards d’euros, soit 17% du marché de la restauration rapide.
Mais la nouvelle donne symbolique, c’est l’inversion du podium. En 2016, « le burger et le jambon-beurre étaient au coude à coude mais pour la première fois, en 2017, le premier passe largement devant le second et tout ça est emmené par le service à table », précise M. Boutboul.
Les ventes de burger, présent désormais sur la carte de 85% des restaurants, dépassent pour la première fois en 2017 en France les ventes du traditionnel jambon-beurre, avec plus de 1,460 milliard d’unités vendues, selon le cabinet Gira Conseil.
« Cela fait trois ans qu’on parle d’euphorie, de folie pour le burger et là cette année on ne sait plus comment qualifier cet effet compresseur, c’est de l’hystérie : on enregistre pour 2017 1,460 milliards d’unités vendues, en croissance de 9%, une croissance phénoménale », explique à l’AFP Bernard Boutboul, directeur du cabinet Gira Conseil.
Le burger a, selon M. Boutboul, cet atout « de réunir quatre produits que l’on consomme énormément en France: le pain, la viande, le fromage et la frite », avance-t-il pour expliquer cette « hystérie ».
La restauration rapide « ne vend que 30% des burgers, le service à table fait en 2017 un raz-de marrée avec 70%. On se demande si le burger n’est pas en train de remplacer en France notre fameux steak-frites? », s’interroge M. Boutboul.
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