Baisse de fièvre inflationniste dans les hôtels, prix encore sous pression dans la restauration

Après avoir reculé en juillet (-1,1 %) et en août (-4,4 %) mais de nouveau grimpé en septembre (+3,3%), l’indice des prix des hôtels a légèrement reculé en octobre (-0,1%). Ce cumul de retraits mensuels conduit à une décélération de leur inflation annuelle, qui est redescendue de +15,3 % en octobre 2022, leur plafond historique, à +7,6 % en septembre 2023 et + 5,7 % en octobre. Leralentissement des prix de l’alimentaire et de l’énergie ne s’est pas encore traduit dans les tarifs des restaurants et cafés (+0,3 % sur 1 mois et +5,4 % sur 12 mois).

Après avoir reculé en juillet (-1,1 %) et en août (-4,4 %) mais de nouveau grimpé en septembre (+3,3%), l'indice des prix des hôtels a légèrement reculé en octobre (-0,1%). Ce cumul de retraits mensuels conduit à une décélération de leur inflation annuelle, qui est redescendue de +15,3 % en octobre 2022, leur plafond historique, à +7,6 % en septembre 2023 et + 5,7 % en octobre. Le ralentissement des prix de l'alimentaire et de l'énergie ne s'est pas encore traduit dans les tarifs des restaurants et cafés (+0,3 % sur 1 mois et +5,4 % sur 12 mois).

Au Mercure Paris Pigalle Sacré Coeur (4 étoiles) cette chambre "Privilège" de 16 m2 avec balcon et vue sur la basilique est proposée à partir de 200,41 € pour les membres ALL (210,81 € pour le public) sur fin novembre. Un tarif sensiblement inférieur aux indices de prix moyen enregistrés sur la capitale entre septembre et octobre dans cette gamme. Photo : DR.

Repli de prix des services d’hébergement
et relative stabilité des services de restauration

Ce fléchissement mensuel en octobre n’est pas suffisant pour entraîner un ralentissement général de la hausse des prix des services d’hébergement. Au contraire même. Ces derniers sont repassés de +7,1 % à +7,2%. Et cela en dépit de l’orientation inverse, baisssière, que semblent prendre les tarifs hôteliers (+5,7 % en octobre après +7,6 % en septembre).

A noter que l’indice des prix des services d’hébergement est deux deux plus élevés que les prix des services dans son ensemble. Sur un an, ils augmentent de 3,2 % en octobre 2023, après +2,9 % en septembre.

Dans toute la palette des services pris en compte par l’Insee (santé, loyer, entretien-réparation du logement, assurances, communications, récréatifs, culturels… ), seuls les transports ferroviaires affichent une inflation annuelle supérieure à celle des services d’hébergement (+9,2 % en octobre  après +6,8 % en septembre).

Quant aux services de restaurants et de cafés, ils se maintiennent, en octobre comme en septembre, sur un plateau annuel de +5,3 %. Mais ils s’éloignent à nouveau de leurs plafonds historiques atteints en avril et mai 2023 (+6,6 % et +6,4 %). Le ralentissement des prix de l’énergie (5,2 % en octobre 2023, après +11,9 % en septembre) n’a pas encore produit ses effets. Ce n’est pas non plus le cas pour l’alimentation. Son septième mois consécutif de repli (0 % en octobre) n’est pas suffisant pour opérer un fléchissement annuel de son indice. En cumul, les prix de l’alimentation  ont augmenté de 7,8 % en octobre 2023, après +9,7 % en septembre.

Source : Insee – traitement HR-infos

 

L’évolution annuelle des prix des services d’hébergement depuis janvier 1990
IPC-Services-dhebergement-HR-Infos-102023

L’évolution annuelle des prix des services d’hôtels – motels – auberges depuis janvier 1990
IPC-Hotels-HR-Infos102023

L’évolution annuelle des prix des services de restaurants et cafés depuis janvier 1990
IPC-Restaurants-cafes-HR-Infos–092023

L’INSEE modifie ses pondérations en élevant la part des consommations des ménages
consacrées aux services de restauration et d’hébergement

A noter que la pondération appliquée aux hôtels, motels et autres auberges est de nouveau plus élevée que celle des campings, résidences de tourisme et centres de vacances. Ils dépassent même leur pondération de 2019 (91 vs 87).

Ce qui tend à signifier que ces services d’hébergement sont redevenus plus importants dans les consommations touristiques des ménages.

Tous services confondus, les hébergements, avec une pondération de 196, pèsent davantage au sein de l’Indice des Prix à la Consommation (IPC) qu’ils ne pesaient en 2022 (137) et même en 2019 (177).

La méthodologie Insee

Interrogés par HR-infos, les experts prix de l’Institut expliquent partir des estimations semi-définitives de la consommation 2021. Ces estimations sont produites par la comptabilité nationale et valorisées aux prix de décembre de l’année 2022.

Ensuite, l’Insee applique des évolutions en volume fournies par les comptes trimestriels sur l’année 2022. « Nous prenons donc en compte dans l’évolution des montants de consommation à la fois un effet « Prix » mais aussi un effet « Volume » », explique l’Insee.

Ainsi, le poids des « restaurants et hôtels » en 2023 atteint 895. Ce qui constitue son niveau le plus élevé depuis 1990. Mais il avait atteint des niveaux assez proches au milieu des années 90.

Le poids des « services de restauration » en 2023 est de 699, niveau le plus élevé depuis 1990. Des niveaux proches avaient été observés au début des années 90 et des années 2000.

Le poids des « services d’hébergement » en 2023 représente 196. Un niveau élevé mais légèrement moins qu’entre 1993 et 1997.

Effet prix et effet volume se conjuguent pour porter le poids des restaurants et hôtels
à leur plus haut niveau depuis 1990

Qu’est-ce qui explique cette évolution importante entre 2022 et 2023 du regroupement « restaurants et hôtels » ? « C’est d’une part un effet « Prix », explique l’Institut, puisque l’évolution entre la moyenne 2021 et décembre 2022 est de +5,3% et d’autre part un effet « Volume » évalué par les comptes trimestriels 2022. »

Surpris par la pondération des « services de restauration rapide et à emporter » (7 points en 2023 vs 6 en 2022), l’Insee répond à HR-infos que son niveau reste « faible » par rapport à l’ensemble « services de restauration » car le montant de départ (estimation semi-définitive 2021) était faible dans la comptabilité nationale. Et ce malgré un effet « Prix » (+5,9% entre les moyennes 2021 et 2022) et un effet « Volume » entrainant une augmentation de son niveau par rapport à 2022.

On observe que l’augmentation du poids de la restauration rapide (7 vs 6, soit +16,7 %) est inférieure à celle de l’ensemble « restaurants et hôtels » (895 vs 660, soit + 35,6 %). La « rapide » représente moins d’1% de l’indice des prix à la consommation du regroupement. 0,21 % exactement.

Glissement annuel et moyenne annuelle, deux approches différentes (*)

L’Insee mesure de deux façons, principalement, l’évolution des prix à la consommation. Sur le très court terme, au mois le mois. Et sur le moyen-long terme, par glissement trimestriel et annuel. Mais ce sont bien les variations annuelles des prix qui caractérisent le mieux le niveau réel et sous-jacent d’inflation.

La principale difficulté que pose la mesure des prix à la consommation dans la branche tient au caractère fluctuant, saisonnier des prix des hébergements.

Des pratiques tarifaires aux antipodes

A contrario, les tarifs des services de restauration évoluent à un rythme plus continu. Avec un cas extrême, celui des cantines, généralement soumises à des contrats annuels encadrant strictement les tarifs de leurs prestataires.

Cette évolution plus régulière des prix des services de restauration reste, bien entendu, relative et conditionnée. Car, tôt ou tard, les restaurateurs sont dans l’obligation de répercuter les hausses de coûts de main d’oeuvre, de coûts alimentaires et de coûts énergétiques. On sait que ces hausses ont été fortes sur ces trois postes en 2022.

Au final, les hausses tarifaires pratiquées par les résidences de tourisme ou les campings, concentrées sur deux à trois mois de l’année, ne conduisent pas à de fortes progressions annuelles. Une situation parfaitement inverse pour les hôtels.

Leur typologie de clientèles, les pratiques acquises du revenue management, conduisent les hôteliers à une flexibilisation opportuniste maximale de leurs tarifs, à la baisse et surtout à la hausse, selon la demande. Leurs variations sont telles, fortes et fréquentes quand le marché est porteur, qu’elles conduisent à des hausses annuelles importantes.

Pour mieux photographier ces hausses, l’Insee emploie un troisième type de mesure : la moyenne annuelle des prix. Ce concept différent du glissement annuel des prix nous semble le plus approprié pour quantifier les évolutions de prix dans la branche.

La variation annuelle des prix plus éclairante que le glissement annuel

Le glissement annuel compare, en effet, les prix sur un mois de l’année N à ceux du même mois de l’année N-1. De septembre 2022 à septembre 2023, dans le cas présent. Ce glissement annuel peut donc fournir une photographie trompeuse de l’inflation, si le poste de consommation est sujet à de fortes variations mensuelles. Ce qui est le cas des hôtels.

L’évolution en moyenne annuelle compare l’ensemble des prix de l’année N (2022) à ceux de l’année N-1 (2021). Il ne s’agit donc plus d’un glissement annuel de prix sur 12 mois. Mais d’une variation annuelle des prix. D’une variation d’une année sur l’autre.

Ainsi, en 2022, la variation annuelle des prix des hôtels par rapport à 2021 avait atteint 12 %. Alors qu’elle avait plafonné à 2,6 % en 2021. Dans les résidences de tourisme et les villages vacances, elle n’avait pas dépassé 3,1 % en 2022 . Et seulement 2,8 % dans les campings (-0,8 % en 2021).

(*) Reprise de notre note méthodologique publiée le 16 octobre 2023

 

 

Dans les restaurants et les cafés, les prix avaient également pris une pente ascendante, avec une variation annuelle qui était de 1,4 % en 2021 à 3,8 % en 2022.

Lors de cette même année 2022, l’inflation annuelle s’était établie à + 5,2 %, selon l’Insee. Après 1,6 % en 2021. 0,5 % en 2020. 1,1 % en 2019. Et 1,8 % en 2018.

Il faudra attendre la mi janvier 2024 pour découvrir l’évolution moyenne des prix en 2023.

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