En octobre, les prix des services de restauration et d'hébergement calculés par l'Insee ont reculé de -0,3 % sur 1 mois mais progressé de +5 % sur les 12 derniers mois. L'augmentation de leur rythme annuel (+4,5% en septembre) provient surtout des hausses tarifaires des hôtels, leur indice de prix grimpant de +1,3 % à +1,7 % sur 1 mois et +12,3 % à +15,3 % sur 12 mois. A contrario, malgré la flambée des prix alimentaires (+12,9 % sur 12 mois) et des prix de l'énergie (+19,1%), les prix de la restauration ne progressent que de +0,3 % sur 1 mois et de +4,6% sur 12 mois.
L’effet domino de la flambée des tarifs hôteliers
Pondérer les postes de l’Indice des Prix à la Consommation (IPC), comme le fait chaque année l’Insee en fonction de leur poids dans la consommation des ménages, ne signifie pas les neutraliser. En voici une nouvelle preuve.
Le poste hôtels, crédité encore de 85 points en 2019, n’en représente plus aujourd’hui que 55 au sein des 660 attribués par l’Insee à l’ensemble des services d’hébergement (137 points) et de restauration (523 points). Sa pondération est d’ailleurs devenu inférieure à celle des « centres de vacances » (64 points), qui regroupe les résidences de tourisme, les villages vacances et les campings.
Toutefois, la hausse des prix sur ce poste hôtels a été particulièrement élevée en octobre. Elle a atteint +1,7 % sur 1 mois au lieu de -1% en octobre 2021. Et +15,3 % sur 12 mois, au lieu de +8,3 % 12 mois plus tôt.
Du coup, bien que ce poste ne représente que 8,3 % de la valeur de l’indice H&R (55 points sur 660), sa hausse de prix a été suffisamment élevée pour entraîner celle de l’ensemble des services H&R. Sur 12 mois, elle est en effet passée de +4,5 % à +5%. En octobre 2021, l’indice H&R n’avait progressé que de +1,8 % sur 12 mois.
Les consommateurs de la restauration préservés du Yield management
Mais cette hausse aurait été beaucoup plus forte encore si l’évolution plus modérée des prix des services de restauration ne l’avait pas, en partie, contrebalancée grâce à ses 523 points, pesant pour 79,2 % de l’indice des prix H&R. Au sein des services de restauration, la restauration commerciale à table et ses 423 points, ainsi que les cantines et leurs 94 points ont été prépondérants aussi dans ce contre-effet stabilisateur.
Pour autant, les deux principaux postes de l’indice H&R ont, eux-aussi, subi le choc inflationniste provoqué par la guerre en Ukraine. En octobre 2021, leur prix n’avait grimpé que de 1,8 % sur 12 mois pour la restauration traditionnelle et de 1 % pour les cantines. 1 an plus tard, leur hausse s’établit respectivement à +5 % et +2,4%. Des hausses sans lien apparent avec la demande. Globalement, ces formes de restauration ont fait le choix de prix non flexibles. Les consommateurs ne s’en plaindront pas…
Source : Insee – traitement HR-infos
L’évolution annuelle des prix des services d’hébergement depuis janvier 1990
IPC-Services-dhebergement-HR-Infos- 15112022