Airbnbv abreuve de chiffres et arguments pour installer sa légitimité

Dénoncé par les uns, adulé les autres, se sachant toujours à la merci de lois protectionnistes, Airbnb s’efforce, avec prudence et un grand sens du marketing et de la communication, de coopérer avec les pouvoirs publics et de démontrer son impact positif sur l’économie française. Il deviendrait dès lors bien difficile de déloger du marché français une activité nouvelle aussi créatrice de richesses ! Telle est bien la finalité de cette batterie de chiffres impressionnants coproduit avec le cabinet français Asterès et rendus public vers le 7 avril.

La plate-forme internet de locations entre particuliers aurait ainsi généré en 2016 pour le PIB français la coquette somme de 6,5 milliards d’euros ( 4 milliards de plus qu’en 2015), sous la forme de retombées directes (les revenus des 300 000 hôtes) et indirectes (les dépenses des 8,3 millions de voyageurs qui séjournent en moyenne 3,6 nuits chez les hôtes Airbnb).

Cette estimation inclut également un coefficient multiplicateur de 1,1 sur l’emploi et l’investissement. « Autrement dit, résume Airbnb dans son rapport, lorsque la somme des dépenses des visiteurs et des revenus locatifs des hôtes augmente de 100 euros, le chiffre d’affaires induit pour les entreprises françaises est de 110 euros ». Ce qui conduit par Airbnb à affirmer par exemple qu' »il a également soutenu 30 600 emplois contre 13 300 l’année précédente ».

Cette étude a été réalisée tout au long de l’année 2016 auprès de 15 666 hôtes français qui ont déclaré avoir hébergé des voyageurs et également auprès de 5616 voyageurs qui ont utilisé les services d’Airbnb pour séjourner en France entre janvier 2016 et Janvier 2017.

L’hôte type en France, âgé en moyenne de 44 ans, loue son logement 26 jours par an et gagne un revenu de 2 100 euros par an. Quant au voyageur, il dépense en moyenne 167 euros par jour, il est âgé de 37 ans en moyenne. 59 % d’entre eux sont Français, 8 % Nord-Américains, 6 % Britanniques et 3 % Asiatiques, Allemands et Belges.

Pour l’ensemble de l’Hexagone, son deuxième marché mondial, Airbnb compte plus de 400 000 hébergements enregistrés sur son site, dont 80% sont situés en dehors de Paris, tandis que les hôtels français totalisent 650 000 chambres. Paris et ses 80 000 hébergements visibles sur la plate-forme ont accueilli en 2016 1,7 millions de voyageurs Airbnb, loin devant Nice (270 000), Lyon (250 000) et Marseille (240 000).

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Dénoncé par les uns, adulé les autres, se sachant toujours à la merci de lois protectionnistes, Airbnb s'efforce, avec prudence et un grand sens du marketing et de la communication, de coopérer avec les pouvoirs publics et de démontrer son impact positif sur l'économie française. Il deviendrait dès lors bien difficile de déloger du marché français une activité nouvelle aussi créatrice de richesses ! Telle est bien la finalité de cette batterie de chiffres impressionnants coproduit avec le cabinet français Asterès et rendus public vers le 7 avril.

La plate-forme internet de locations entre particuliers aurait ainsi généré en 2016 pour le PIB français la coquette somme de 6,5 milliards d'euros ( 4 milliards de plus qu'en 2015), sous la forme de retombées directes (les revenus des 300 000 hôtes) et indirectes (les dépenses des 8,3 millions de voyageurs qui séjournent en moyenne 3,6 nuits chez les hôtes Airbnb).

Cette estimation inclut également un coefficient multiplicateur de 1,1 sur l'emploi et l'investissement. "Autrement dit, résume Airbnb dans son rapport, lorsque la somme des dépenses des visiteurs et des revenus locatifs des hôtes augmente de 100 euros, le chiffre d’affaires induit pour les entreprises françaises est de 110 euros". Ce qui conduit par Airbnb à affirmer par exemple qu'"il a également soutenu 30 600 emplois contre 13 300 l'année précédente".

Cette étude a été réalisée tout au long de l'année 2016 auprès de 15 666 hôtes français qui ont déclaré avoir hébergé des voyageurs et également auprès de 5616 voyageurs qui ont utilisé les services d'Airbnb pour séjourner en France entre janvier 2016 et Janvier 2017.

L'hôte type en France, âgé en moyenne de 44 ans, loue son logement 26 jours par an et gagne un revenu de 2 100 euros par an. Quant au voyageur, il dépense en moyenne 167 euros par jour, il est âgé de 37 ans en moyenne. 59 % d'entre eux sont Français, 8 % Nord-Américains, 6 % Britanniques et 3 % Asiatiques, Allemands et Belges.

Pour l'ensemble de l'Hexagone, son deuxième marché mondial, Airbnb compte plus de 400 000 hébergements enregistrés sur son site, dont 80% sont situés en dehors de Paris, tandis que les hôtels français totalisent 650 000 chambres. Paris et ses 80 000 hébergements visibles sur la plate-forme ont accueilli en 2016 1,7 millions de voyageurs Airbnb, loin devant Nice (270 000), Lyon (250 000) et Marseille (240 000). "
Airbnb se plait maintenant à organiser des rencontres entre hôtes, ici à Nice en septembre 2016.

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Airbnb crée de la valeur mais en détruit aussi !

On ne fera pas de procès d’intention à ses auteurs ni à son commanditaire. Mais disons le tout net, nous nous interrogeons sur la rigueur de cette étude et mettons en doute cette estimation de 6,5 milliards d’euros.
Asterès en effet, n’envisage à aucun moment la destruction de valeur entraînée par la plate-forme, destruction induite par « l’innovation Airbnb », comme l’a mis en évidence un siècle plus tôt, à partir d’autres cas d’espèces, l’insurpassé Joseph Schumpeter. Ce chiffrage, il est vrai, est beaucoup plus complexe à réaliser.  Ce n’est pas une raison pour que les économistes l’escamotent.
Comment en effet peut-on concevoir que ces 8,3 millions de voyageurs « Airbnb » aient produit 6,5 milliards d’Euros de recettes sans en avoir supprimé quelques autres par ailleurs ? Ces nouveau adeptes du collaboratif ne ne sont pas tous des primo-arrivants sur le marché touristique hexagonal. Une bonne partie d’entre eux avaient déjà consommé des séjours en France, à commencer par les Français eux-mêmes qui représentent 59 % des voyageurs. Et ils envisageaient probablement d’y séjourner à nouveau, avec ou sans Airbnb. Une partie de ces voyageurs récurrents ont donc choisi de passer par Airbnb plutôt que de continuer à séjourner dans un hébergement collectif marchand. Ce qu’ils vont donc dépenser chez l’un, ils ne dépenseront plus chez l’autre. De ces 6,5 milliards de recettes brutes devraient donc être retranchées les recettes perdues ailleurs de manière à déterminer les recettes nettes finales. Exercice évidemment fort compliqué !
Pour prétendre estimer l’impact d’Airbnb sur l’économie française, il faudrait donc chiffrer la part de son activité générée par la clientèle ayant abandonné les autres modes d’hébergements et celle apportée par des clients qui ne les avaient jamais fréquentés auparavant.
L’économie française ne serait pleinement gagnante avec Airbnb, Abritel, Homeway… que si leur offre réussissait à créer des demandes nouvelles et à apporter des voyageurs et des recettes supplémentaires. Chose à vrai dire probable. L’activité des hébergements touristiques collectifs, malgré la concurrence d’Airbnb et le recul du nombre de visiteurs internationaux, a en effet plutôt résisté en 2015 et 2016 (grâce à la clientèle française), même s’ils ont probablement pâti d’une conversion d’une part de leurs clients au mode collaboratif. Quelle a été l’ampleur de ce transfert du collectif au collaboratif ? On l’ignore. Aux économistes de le mesurer.
Ces 6,5 milliards de recettes supposées générées par la location collaborative ne sont pour le mieux que des recettes brutes. Mais en aucun cas des recettes nettes supplémentaires pour la balance commerciale touristique.

Résumé de l’étude

 EIS-France

 

Une autre étude pro-collaborative celle de l’Institut libéral Montaigne dans son bilan de la politique touristique française
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