Affaiblie par son second semestre, la fréquentation hôtelière reste en-deça de son niveau de 2019

Avec près de 103 millions de nuitées enregistrées, les niveaux de fréquentation atteints par les hôtels français au premier semestre 2023, supérieurs à ceux de 2019, auguraient un millésime historique. Mais dès la haute saison estivale, la tendance s’inversait et repartait à la baisse (-3,4 % sur le 3T), en raison d’un manque de clients résidents (-6,8 %), insuffisamment compensé par la clientèle internationale (+1,8%). Le quatrième trimestre a confirmé ce retournement, les nuitées hôtelières reculant en moyenne de 3,4 %, les 4 et 5 étoiles limitant toutefois leur recul à -0,4%.

Avec près de 103 millions de nuitées enregistrées par l'Insee, les niveaux de fréquentation atteints par les hôtels français au premier semestre 2023, supérieurs à ceux de 2019, auguraient un millésime historique. Mais dès la haute saison estivale, la tendance s'inversait et repartait à la baisse (-3,4 % sur le 3T), en raison d'un manque de clients résidents (-6,8 %), insuffisamment compensé par la clientèle internationale (+1,8%). Le quatrième trimestre a confirmé ce retournement, les nuitées hôtelières reculant en moyenne de 3,4 %, les 4 et 5 étoiles limitant toutefois leur recul à -0,4%.

Les stations de ski ont souffert de conditions d'enneigement très inégales, celles des Alpes du Nord étant préservées de la douceur et des pluies. Mais toutes ont pâti de vacances scolaires de fin d’année démarrant une semaine plus tard qu’en 2022. En photo, une vue de La Rosière, à la frontière franco-italienne, avec en arrière plan le village vacances Club Med (4 *, 398 logements), resort neuf éco-certifié Breeam et Green Globe, lancé en 2020. Photo : CM / DR.

Les non classés et les 1 et 2 étoiles les plus impactés par la baisse de fréquentation au 4 T

Avec un recul de 12,6 %, l’hôtellerie non classée perd environ 520 000 nuitées par rapport au quatrième trimestre 2022. En proportion, les classés 1 et 2 étoiles, qui pèsent deux fois le volume de nuitées des non classées (9,1 millions vs 4,6) ne reculent que de 4,2 % mais perdent tout de même près de 400 000 nuitées.

La fréquentation des classés 3 étoiles, segment majoritaire en France, diminue également, mais plus faiblement (-2,7 %). Soit un manque à gagner de 500 000 nuitées pour un total de 18,2 millions. Seuls les hôtels haut de gamme (4 et 5 étoiles) maintiennent quasiment leur niveau de fréquentation du quatrième trimestre 2022 (‑0,4 %), grâce à la présence accrue des touristes non-résidents.

Baisse en Ile-de-France des clientèles résidentes Et non-résidentes 

La fréquentation hôtelière diminue dans tous les territoires. A l’exception de l’urbain de province où elle est quasi stable. La baisse est très marquée en Île-de-France (‑6,5 %). Et c’est le seul territoire confronté à une baisse des nuitées à la fois des clientèles résidente et non résidente.

Le tourisme d’affaires diminue fortement au quatrième trimestre 2023 par rapport à la même période de 2022 (‑20,1 %, soit 4,7 millions de nuitées en moins). Cette baisse s’inscrit dans la tendance observée depuis la crise sanitaire. Elle concerne tous les territoires. Mais l’Île-de-France est particulièrement affectée (-25,4 % par rapport au quatrième trimestre 2022, représentant une perte de 1,9 million de nuitées).

 Recul inattendu de la clientèle internationale au quatrième trimestre 2023

Après une progression constante depuis plusieurs trimestres, la fréquentation de la clientèle non résidente dans les hôtels diminue légèrement au quatrième trimestre 2023 par rapport à son niveau du quatrième trimestre de 2022 (‑0,3 %). Toutefois, l’essor des clientèles britannique et asiatique a limité ce recul.

Cette baisse s’explique esssentiellement par un reflux de 1,8 % des nuitées achetées par touristes européens (y compris hors UE). Or, celles-ci sont traditionnellement prépondérantes. Elles représentaient encore en 20232 10,2 millions de nuitées, soit 66 % du total des nuitées non résidentes (15,5 M).

La fréquentation dans les hôtels diminue pour les clientèles néerlandaise (-17,7 %), belge (-5,9 %) et allemande (-5,6 %). En revanche, la fréquentation des touristes britanniques augmente de 17,9 % (2,5 millions de nuitées).

La fréquentation dans les hôtels de la clientèle en provenance des États-Unis est en net repli au quatrième trimestre 2023 (‑7,9 %). Par contre, la clientèle en provenance des autres pays augmente de nouveau, avec une hausse de fréquentation de 9,3 %. Cela provient essentiellement de la hausse de la fréquentation des clientèles chinoise et japonaise, qui reste cependant en dessous de son niveau d’avant la crise sanitaire.

* données définitives jusqu’en novembre 2023, provisoires pour décembre 2023
Lecture : dans les hôtels du littoral, le nombre de nuitées résidentes est inférieur de 5,7 % à celui du quatrième trimestre 2022
Champ : France pour les hôtels, France métropolitaine pour les AHCT
Source : Insee, en partenariat avec les comités régionaux du tourisme (CRT)

Le second semestre 2023 en retrait sur le second semestre 2022

Et pourtant, la fréquentation sur les 12 mois de l’année 2023 demeure supérieure de 2,7 %, grâce à un remarquable premier trimestre, créditeur de 7 millions de nuitées supplémentaires (+19,21%). Le 2 ème trimestre a également performé, avec une progression de près de 5 % du volume de nuitées.

Au final, il manquait malgré tout environ 2,2 millions de nuitées (soit un petit écart de -0,82 %) pour que l’exercice hôtelier 2023 dépasse celui de 2022. Sachant qu’en chiffre d’affaires, il l’avait déjà largement surpassé.

Lecture : au 4 ème trimestre 2023, le nombre de nuitées hôtelières est inférieur de 3,2 % à celui du 2022.
Champ : France pour les hôtels, France métropolitaine pour les AHCT
Source : Insee, en partenariat avec les comités régionaux du tourisme (CRT).
Tableau et taux d’évolution : HR-infos, à partir des données Insee.
Commentaires : HR-infos et Insee

Trois trimestres consécutifs de recul pour les autres hébergements collectifs de tourisme

La fréquentation dans les autres hébergements collectifs de tourisme (AHCT *) de France métropolitaine diminue de 3,4 % par rapport à son niveau du quatrième trimestre 2022, soit près de 550 000 nuitées en moins, du fait du repli de la fréquentation dans les résidences de tourisme (‑4,3 %). Elle baisse pour la clientèle résidente (‑5,9 %). Mais elle est en forte hausse pour la clientèle non résidente (+9 %).

La fréquentation diminue nettement dans les massifs de ski (‑10 %), en raison notamment des vacances de fin d’année plus tardives, et en Île-de-France (‑3,1 %). La baisse est plus mesurée sur le littoral (‑0,9 %) et dans l’urbain de province (‑0,6 %).

Mais la fréquentation avait également reculé au troisième trimestre (de plus d’1 million de nuitées). Ains qu’au deuxième trimestre, mais dans de plus faibles proportions (l’écart n’étant que de 70 000 nuitées).

Un parc numériquement insuffisant pour répondre à la demande ?

Du coup, contrairement aux hôtels, les volumes de nuitées enregistrées dans les résidences de tourisme et les villages de vacances ont reculé en 2023 par rapport à 2022 (94,9 millions vs 96,3, soit -1,5 % ).  Elle reste également inférieure de 2 % au volume atteint en 2019 (96,9 millions).

Ce recul de la fréquentation ne tient pas, nous semble-t’il, à une désaffection de la clientèle pour l’offre française. Mais à l’inverse, c’est notre hypothèse, à une offre devenue insuffisante pour répondre à la demande.

Comme l’a montré le dernier bilan annuel (mars 2023) d’ HR-infos sur l’état du parc d’hébergement touristique, les villages vacances et plus encore les résidences de tourisme ont perdu des centaines d’adresses et des dizaines de miliers de lits depuis 2020. Sans une nouvel élan des investissements dans le parc, il est à craindre que la fréquentation n’évolue pass en regard du potentiel du marché  touristique.

  • * AHCT : comprennent principalement les résidences hôtelières de tourisme et les villages de vacances (90 % du parc), Comprennent également les maisons familiales de vacances, les auberges de jeunesse et centres internationaux de séjour, les centres sportifs.Champ : France métropolitaine.
    Source : Insee, en partenariat avec les comités régionaux du tourisme (CRT).
    Commentaires  : HR-infos et Insee

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