Le jeune groupe indépendant français spécialiste du 4 étoiles a réalisé un chiffre d'affaires de 44 millions d'euros (+ 46 % par rapport à 2019) et dégagé pour la première fois un résultat net positif (plus de 2 millions d'euros). Des chiffres historiques portés par l'ouverture de quatre hôtels et 537 chambres supplémentaires. Une année marquée aussi par un changement de gouvernance, avec trois femmes aux postes clefs, et une augmentation de capital de 3,8 millions d'euros qui permettra à OKKO poursuivre son extension. Et pour 2023, ses projets ne manquent pas.
OKKO est sorti par le haut des deux années Covid-19. Comme l’industrie hôtelière dans son ensemble. Mais peut-être plus fortement encore.
La forte croissance de ses revenus s’explique en partie par l’extension de son réseau, qui est passé de neuf à treize adresses. Depuis 2019, le groupe a ouvert les hôtels de Toulon en 2020 (98 chambres), Lille (120 chambres ) et Nice (135 chambres) en 2021.
L’exercice 2022 fut tout aussi fécond. Marqué par la réouverture du Rueil-Malmaison, fermé 18 mois à la suite d’un gros incendie. Et surtout le lancement en juin du Paris La Défense, au coeur du quartier d’affaires et face au stadium Arena. Un atout clef pour attirer le week-end une clientèle de loisirs.
Ce 184 chambres (designées à nouveau par le studio Catoir) est assorti d’un restaurant de 110 couverts de la marque Noccio (le premier du groupe, design Studio Murmur). L’ensemble a requis un investissement de 46 millions d’euros. Un tournant important dans l’histoire du groupe, souligne son communiqué.
Décoration, services compris, « Club », ses marqueurs forts
Le concept OKKO de 4* urbain lifestyle a une identité visuel très forte, repérable en tout lieu, dans les chambres et dans les espaces publics. Elle tient à sa décoration contemporaine, moderne et élégante, apaisante, féminine oserait-on dire. Autant dans son mobilier édité, ligne Roset entre autres, que dans le mix de béton ciré et de couleurs pastels sur ses surfaces.
Egalement dans l’ADN OKKO, ses tarifs raisonnables et donc compétitifs (incluant aperitivo et snacking), «justes » dit la chaîne, allant de 85 € à 180 € selon les destinations, les gammes et les périodes. Et sa qualité de service qui attire en premier lieu une clientèle d’affaires qui goûte la praticité et la convivialité de ses « Clubs » ouverts 24 heures sur 24.
Ces standards élevés expliquent aussi son succès. En 2022, OKKO Hotels et ses 250 collaborateurs ont accueilli près de 230 000 voyageurs (dont 40 % d’internationaux) dans les 1606 chambres de ses 13 hôtels. L’enseigne a obtenu 85% de satisfaction client (GRI) et 91% sur la qualité du service.
Mais la chaîne intéresse également les promoteurs immobiliers, Vinci notamment. Le groupe hôtelier est bien positionné sur les appel d’offres à opérateurs hôteliers qu’ils organisent. Mais il demeure très sélectif sur les projets, en visant toujours des emplacements stratégiques, le plus souvent situés en centre-ville, et à proximité immédiate d’une gare ou d’un aéroport (comme à Nice).
Augmentation de capital qui préserve l’indépendance
Si OKKO Hotels n’investit pas dans les murs, le groupe a malgré tout besoin de fonds propres pour les aménagements qui lui revient de financer. D’autant qu’il ne manque pas de projets.
C’est la raison qui l’a conduite à finaliser fin 2022 une augmentation de capital de 3,8 millions d’euros, de façon à soutenir le développement du groupe. Son objectif est d’atteindre un parc de 40 hôtels en France et à l’international.
Cette augmentation de capital modifie la répartition entre détenteurs mais préserve l’indépendance de la famille fondatrice.
Crédit Mutuel devient ainsi le premier actionnaire, avec une participation qui grimpe de 8 % à 30 %. Tandis que les deux actionnaires historiques (la famille Devys et Montfalcon de Paul Dubrule) glissent de 33 % à 25 %. La société d’investissement Eurazeo descend également de 18 à 13 %. Le solde est détenu par des investisseurs privés, à hauteur de 7 % (vs 8 %).
Lancement d’un nouveau concept de décoration et d’une offre de franchise
Au premier semestre 2023, le groupe lancera son offre de franchise, nouveau relais de développement de son parc.
Et en juillet, il ouvrira son 14 ème hôtel dans le quartier de Rosa Parks (Paris 19ème). A cette occasion, il inaugurera un nouveau concept de décoration confié au cabinet Laune Architecture ainsi qu’un deuxième restaurant Noccio. Dorénavant toutefois, la décoration intérieure évoluera en fonction des lieux.
Cette adresse de 129 chambres verra le jour dans le premier quartier zéro carbone de la capitale. Elle marquera également l’introduction de plusieurs nouveautés comme les chambres familiales.
Gouvernance féminine et future entreprise à mission
2022 a été une année pivot pour la gouvernance d’OKKO Hotels. Son président fondateur, Olivier Devys, a transmis la direction opérationnelle du groupe à sa fille Solenne Ojea-Devys, 35 ans.
Solenn avait fait son entrée chez OKKO en 2011 en qualité de responsable Marketing et Communication. Avant de gravir les échélons. Elle devient directrice Produits et Communications, puis directrice générale adjointe et enfin DG. Autant dire qu’elle connait parfaitement la marque OKKO et son marché, qu’elle a contribué à façonner. On lui doit, entre autre, la déclinaison de la marque, l’image du groupe, le choix des partenaires et des fournisseurs, l’intérêt pour le local, la RSE, la collaboration design ou encore la communication.
A ses côtés, une autre femme, Ingrid Boutabba, est promue au poste de directrice générale adjointe Opérations. Arrivée en juin 2018 de Louvre Hotels, elle était déjà directrice des opérations, membre du comité de direction.
Quant à Hortense O’Byrne, dans le groupe depuis 2021, elle est promue au poste de directrice générale adjointe Finances.
La promotion interne est privilégiée chez OKKO. L’actuelle directrice Marketing et Communication, Victoria du Cheylard, a débuté en qualité en 2014 en qualité d’assistante M & C. Avant de devenir community manager puis responsable du marketing.
Solenne Ojea-Devys, directrice générale du groupe OKKO Hotels
« L’hôtellerie fait également face à un enjeu humain qui ne date pas d’hier et que les difficultés de recrutement post-Covid ont seulement mis en lumière.
Notre métier repose grandement sur la compétence et les qualités humaines de nos équipes. Or les rythmes de vie, les niveaux de rémunération et la reconnaissance sociale de certains de nos métiers peinent à attirer les candidats.
Il y a un énorme chantier pour restaurer l’attractivité de notre industrie, qui nécessiterait une mobilisation de l’ensemble des acteurs de la filière.
Plus que jamais, j’ai la conviction qu’il faut acter nos engagements dans la durée et se donner les moyens de nos ambitions pour créer l’hôtellerie de demain.C’est pourquoi, OKKO HOTELS deviendra dans les semaines qui viennent entreprise à mission, un changement de gouvernance fondamental, aligné avec les enjeux que traverse notre industrie mais également avec mes convictions personnelles de jeune dirigeante.
Les trois derniers OKKO de Nice, Lille et Paris - La Défense
Crédit photos : Nice et Lille © Jérôme Galland ; La Défense © Yannick Labrousse