La sinistralité des entreprises de la branche H&R a de nouveau accéléré au deuxième trimestre, avec un doublement du nombre de redressements et de liquidations judiciaires prononcés par rapport au même trimestre de 2021, à l'exclusion des hôtels, peu touchés. Mais les volumes de défauts demeurent encore inférieurs de 39 % pour les hébergements et de 24 % pour la restauration à leurs niveau d'avant crise. Selon Altarès, la hausse des ouvertures de procédures se poursuivra au second semestre et en 2023, sans lien avec le remboursement des PGE.
Les défaillances augmentent beaucoup plus fortement dans la restauration
et les débits de boissons que dans l’hébergement
Retour à la normale dans l’économie réelle. Les aides financières et la loi d’urgence sanitaire avaient artificiellement réduit les volumes de défauts de paiement. Tout particulièrement dans l’Hébergement Restauration qui avait atteint en 2021 un plancher historique de 2710 procédures judiciaires, dont environ 2000 liquidations. La fin du « quoi qu’il en coûte » a mis un terme à 21 mois de faux-semblant. Du deuxième trimestre 2020 au quatrième trimestre 2021.
A partir du premier trimestre 2022, les défauts de paiement dans la branche traités par les tribunaux sont repartis à la hausse. Que le deuxième trimestre soit moins sinistré que le premier ne signifie nullement d’ailleurs un risque moindre. Traditionnellement, explique-t-on chez Altares, émetteur de ces statistiques, le deuxième est toujours moins sinistré que le premier.
La comparaison doit donc s’établir sur N-1. Au deuxième trimestre 2021, Altares recensait 444 liquidations judiciaires. 1 an plus tard, il en dénombre le double (880). Mais la comparaison la plus pertinente doit porter sur le deuxième trimestre 2019. Avant la crise sanitaire par conséquent. Or cette période cumula 1057 liquidations, soit 17 % de plus qu’aujourd’hui.
Altares s’attend, par conséquent, à une progression inéluctable des défauts de paiement dans les 18 mois à venir. Leurs quantités restant conditionnées, bien sûr, par la situation économique et financière de la branche. Le fait d’ailleurs que les défaillances aient peu augmenté dans les hébergements et singulièrement dans les hôtels est à porter au crédit de leur niveau élevé d’occupation et de prix moyens depuis le printemps.
Dans ce contexte porteur, le remboursement de PGE n’apparait pas être pour Altares un facteur de sinistralité. Le spécialiste de citer la Banque de France : « Les remboursements de PGE qui intervenaient au 2ème trimestre 2022 ont été effectués sans difficulté particulière ». La branche représente un peu plus de 14 % des PGE. Mais elle pèse 17 % des dossiers éligibles à une restructuration de PGE. Les restructurations amiables sont d’ailleurs possibles depuis déjà le 15 février 2022.
Conclusion de Thierry Millon, directeur des études chez Altares : « Par conséquent, dans ce secteur comme dans d’autres, ce n’est pas tant le poids de la dette que le défaut d’activité qui pèsent sur les trésoreries. Ce sont plutôt les structures en panne de liquidité (donc sans PGE) qui sont tombées. »
Sauv. : procédures de sauvegarde. RJ : redressements judiciaires. LJ : liquidations judiciaires.
Lecture : le nombre des défaillances a augmenté de 102,9 % par rapport au 2ème trimestre 2021. Elles sont en hausse de 3,5 % dans l’Hébergement. De 110,4 % dans la Restauration. Et de 131,6 % dans les Débits de boissons.
Source du tableau : Altares– retraitement HR-infos
Détail des défaillances par secteur, par comparaison trimestrielle
Source du tableau : Altarès
Des données réputées fiables et exhaustives provenant des sources judiciaires
Altares comptabilise à la fois l’ensemble des entités légales disposant d’un numéro Siren (entreprises individuelles, professions libérales, sociétés, associations) et l’ensemble de celles ayant fait l’objet d’un jugement d’ouverture de procédure prononcé par un Tribunal de Commerce ou de Grande Instance.
Altares collecte par ailleurs l’ensemble des jugements auprès des greffes des Tribunaux de Commerce ou des Tribunaux d’Instance. L’entreprise est également licenciée officiel du B.O.D.A.C.C.