Le groupe entre en négociations exclusives avec le groupe d'investisseurs Alcentra - Fidera - Atream. Un accord conduirait à l'injection de 200 millions d'euros de fonds propres et à un désendettement lourd, notamment par la conversion en capital de plus de 550 millions d'euros de dettes. Un accord de principe a été trouvé avec les principaux créanciers financiers. Le groupe devra accepter la mise en place d'une nouvelle gouvernance ainsi que l'externalisation de son activité immobilière, avec la création d'une foncière assurant le développement de nouvelles implantations.
On savait depuis la mi novembre que PVCP n’avait, finalement, reçu qu’une seule proposition à son offre d’adossement. Très fraichement reçue par la Bourse à l’époque. Son cours avait dévissé de 23 % en deux jours.
Cette offre associe deux fonds londoniens, Alcentra et Fidera, créanciers financiers de PVCP. Et un investisseur immobilier spécialisé dans le tourisme, Atream, également bailleur institutionnel du groupe. Il possède en effet les murs de trois Center Parcs. Sa directrice générale en charge des actifs Tourisme, membre également de son Comex, n’est autre que Pascale Roque, ancienne cadre dirigeante du groupe PVCP pendant sept ans.
L’offre du trio, formalisée et ferme désormais, a fait l’objet le 17 décembre d’un accord d’exclusivité de négociations. Pierre & Vacances SA, la holding cotée du groupe Pierre et Vacances – Center Parcs soutient cette offre ferme, selon les termes du communiqué financier publié le 20 décembre. De même que l’actionnaire majoritaire, S.I.T.I, et son fondateur Gérard Brémond. Sous réserve de la finalisation d’un accord satisfaisant à toutes les parties concernées.
Gérard Brémond deviendrait minoritaire et salarié
L’opération prévoit d’une part une injection de 200 millions d’euros de fonds propres via deux augmentations de capital. Dont l’une, de 150 millions, réservée au consortium. Et d’autre part, le « désendettement massif » via la conversion en capital de plus de 551 millions d’euros de dettes.
La composition du capital s’en trouverait modifiée. La holding familiale S.I.T.I de Gérard Brémond deviendrait minoritaire. Et les investisseurs seraient majoritaires. Les quotités respectives restant à déterminer.
Gérard Brémond deviendrait salarié d’une des entités de Pierre et Vacances-Center Parcs. Avec pour mission d’accompagner le groupe dans sa transition, soit jusqu’à l’été 2022. Le fondateur deviendrait ensuite prestataire de services pour Pierre et Vacances-Center Parcs, en devenant actionnaire à hauteur de 70% du capital d’une société immobilière à créer, dont Atream et le groupe détiendraient chacun 15%. Cette société assurerait des services comme la gestion d’actifs pour le compte d’une foncière vouée à acquérir et louer de futures résidences au groupe.
L’assemblée générale des actionnaires, prévue pour le 10 février, devra se prononcer sur cet accord complexe et sur les opérations sur le capital.
Pierre & Vacances avait publié début décembre une perte nette de -341,3 millions d’euros au titre de l’exercice 2020-21 (clos le 30 septembre). Contre -336,1 millions en 2019-20, dans un contexte de poursuite de crise sanitaire. Avec une perte opérationnelle courante qui est passée de -171,5 à -236,7 millions.
Le groupe explique que la baisse du chiffre d’affaires de ses activités touristiques (-222 millions d’euros), avec plus de cinq mois de fermeture ou d’exploitation partielle de ses sites, s’est traduite par une perte de près de -150 millions en ROC par rapport à 2019-20. Son chiffre d’affaires global 2020-2021 a reculé de 18,8 %, à 1,053 milliard d’euros. Depuis le début de la crise, il a baissé de 37 %. Son CA (2018-2019) s’établissait alors à 1,672 milliard d’euros.
Ce que va permettre cette opération si elle se réalise
- – injection de 200m€ de fonds propres, pour renforcer le bilan du Groupe en vue de la mise en œuvre de son plan stratégique Réinvention (voir section 7 ci-dessous à cet égard)
- – désendettement massif du Groupe, avec notamment la conversion en capital de plus de 551m€ de dette non sécurisée, lui permettant de retrouver un niveau d’endettement pérenne et équivalent à celui qui prévalait avant la crise sanitaire
- – mise en place d’une nouvelle gouvernance avec des actionnaires prêts à accompagner la Direction Générale dans l’exécution de son plan stratégique Réinvention ;
- – externalisation de l’activité immobilière grâce à la création d’une foncière dédiée assurant le développement de nouvelles implantations