Les mesures de la phase 2 du déconfinement éclaircissent l’horizon estival de la branche

Décision prévisible : cafés, bars, restos et hébergements rouvrent le 2 juin en zone verte. Avec un protocole sanitaire plus souple que redoutée au départ. Décision plus inattendue mais dans l’air, l’ouverture le 2 juin aussi des terrasses en Ile-de-France. Nouveau rendez-vous vers le 22 juin pour statuer sur les fermetures restantes.

Décision prévisible : cafés, bars, restos et hébergements rouvrent le 2 juin en zone verte. Avec un protocole sanitaire plus souple que prévu. Décision plus inattendue mais déjà dans l'air, l'ouverture le 2 juin des terrasses en Ile-de-France. Cruciales aussi, les réouvertures pro-tourisme : plages, musées, monuments, déplacements... sur tout le territoire. L'Etat statuera le 21 sur les dernières fermetures restantes.

La terrasse du Terrass Hôtel, actuellement fermée, pourrait réouvrir dès le 2 juin. La configuration de l'espace semble se prêter aisément à la distanciation. Restera aux serveurs à porter un masque. Les clients n'y seront pas tenus sauf lors de leurs déplacements.

L’horizon commence à se dégager pour la branche. Deux mois et demi après leur mise à l’arrêt, la totalité des cafés, bars, restaurants et hôtels restaurants pourront reprendre leur activité à partir du mardi 2 juin. La reprendre totalement pour ceux situés dans les 92 départements classés zone verte. La reprendre partiellement pour les 9 classés en zone non plus rouge, mais orange. Il s’agit des 7 départements d’Ile-de-France,  de La Guyane et de Mayotte.

Pourquoi « orange » ? Parce que plus aucun département ne cumule en rouge les trois indicateurs de suivi sanitaire. A savoir les taux de positivité aux tests virologiques : 1,9 % de personnes testées positives en moyenne, seule l’île de Mayotte dépasse le seuil « rouge » critique de 10 %. A savoir le nombre de contaminées par malade (le fameux R-0). Il atteint 0,77 désormais, loin du seuil critique de 1,5, qu’aucun département ne dépasse aujourd’hui. A savoir, enfin, le niveau de tension hospitalière sur la capacité en réanimation. Calculé selon le taux d’occupation des lits en réanimation par des patients COVID par rapport à la capacité initiale en réanimation. Seule Mayotte dépasse le seuil critique de 60 %. L’Ile-de-France, qui l’excédait également, a vu se taux reculer et se situer entre 40 et 60 %. Ce qui n’est pas suffisant encore pour classer la région en zone verte.

L’embellie sanitaire a accéléré les réouvertures

C’est sans doute là la meilleure nouvelle de cette journée du 28 mai. En France, l’épidémie du Covid-19 semble endiguée sur presque tout le territoire. Le nombre de malades, de décès, de nouveaux cas en réanimation diminue fortement depuis la mi mai. De même que le taux de contamination. Le risque d’une deuxième vague épidémique n’apparait pas pour l’instant. Reste à terrasser le virus lui-même.. .Il faudra pour cela un vaccin.

La situation sanitaire s’améliorant, le Gouvernement a donc actionné fortement le volet économique de cette phase 2 du déconfinement. Actionné la libération du tissu économique, devrait-on dire. Plus vigoureusement encore, nous semble-t-il, qu’escompté. Le Gouvernement avait déjà dans sa communication préempté la date du 2 juin pour la zone verte. Sous réserve de bons résultats sanitaires. Les professionnels sont bien sûr heureux et soulagés de cette confirmation. 

Mais ils craignaient malgré tout des mesures encore très restrictives pour les zones rouge. Des limitations au déplacement maintenues. La Restauration totalement fermée jusqu’à la mi juin, au minimum. Des plages sous cloche. Etc… Encore, une fois, l’amélioration sanitaire actée par le Conseil de défense du 28, symbolisée par la disparition de ces zones rouges,a conduit le gouvernement à desserrer le carcan.  Au grand soulagement des populations des Hauts-de-France, du Grand Est, de Bourgogne-Franche Comté, basculant en zone verte. Et dans une moindre mesure de l’Ile-de-France, passée du rouge à l’orange.

Ce qui a donc marqué surtout les esprits, c’est cette série de mesures favorables à la liberté de se déplacer, de consommer et d’entreprendre. En dehors d’une cercle d’initiés et lobbyistes qui supputaient depuis la 26 ou 27 l’ouverture des terrasses, peu s’attendait à autant d’ouvertures à si brève échéance. D’autant qu’elles se doublent aussi d’autres bonnes nouvelles pour le tourisme.

En attendant le retour de la clientèle européenne et les décisions des Français

Nous n’en sommes donc plus au verre à moitié vide. Mais au verre au trois quart plein. Ce qui n’est évidemment pas suffisant pour permettre une reprise d’activité quasi normale. L’hôtellerie restauration francilienne, celles de Mayotte et de  Guyane ne pourront qu’exploiter leurs terrasses extérieures. Au moins jusqu’au 21 juin.

Mais qu’un établissement cette fois soit situé en zone verte ou en zone orange, trois contraintes au moins continueront de restreindre son activité. D’une part, la quasi absence de clientèles étrangères. Au moins jusqu’au 15 juin. Date à laquelle, si la France dit oui à l’initiative italienne d’ouvrir ses frontières à l’ensemble de nos voisins européens. D’autre part, la persistance de mesures barrières et de distanciation sociale. La rentabilité de l’exploitation s’en ressentira aussi longtemps que celles-ci ne seront pas levées.

Enfin, on ignore quels seront les comportements d’achats des consommateurs nationaux. Impactés dans leur pouvoir d’achat, placés au chômage partiel pour un tiers d’entre eux, des millions de Français pourraient être contraints de réduire leur budget loisirs cet été. Ce qui expliquerait le taux inhabituellement bas (entre 25 et 40 % selon les sondages) de ceux déclarant qu’ils partiraient en vacances cet été et séjourneraient dans un hébergement touristique.

 

Les principales décisions annoncées

  • Dans les zones verte : ouverture des cafés, bars, restaurants, campings, villages vacances, auberges de jeunesse, résidences de tourisme, centres de vacances à compter du 2 juin
    • 10 personnes maximum par table
    • Distance minimale d’1 m entre chaque table
    • Port du masque obligatoire pour le personnel et les clients lors des déplacements
    • Interdiction de consommer debout en intérieur

     

    • Dans les zones orange (Ile-de-France, Mayotte, Guyane)
    • à compter du 2 juin : ouverture des terrasses des cafés, bars, restaurants à compter du 2 juin
    • à compter du 22 juin : ouverture des villages vacances, campings, auberge de jeunesses

     

    • Fin de l’interdiction des déplacements de plus de 100 kilomètres
    • Ouverture dès le 2 juin sur tout le territoire des plages, lacs et plans d’eau
    • Dès le 2 juin également ouverture sur tout le territoire  de tous les musées et monuments
    • Réouverture dès le samedi 31 mai sur tout le territoire des parcs et des jardins
    • Ouverture des cinémas le 22 juin
    • Ouverture des colonies de vacances le 22 juin
    • Fermeture prolongée jusqu’au 21 juin au moins des salles de jeux et discothèques
    • Maintien de l’interdiction des rassemblements de plus de 10 personnes dans l’espace public
    • Nouvelles décisions attendues le 21 juin pour l’éventuel réouverture complète des bars et restaurants

IMPORTANT ; toutes ces mesures seront précisées et formalisées dans un décret à paraître avant le 2 juin

Les premières réactions syndicales

Roland Héguy, président de l’Umih

« C’est un grand soulagement pour tous nos professionnels car notre secteur se retrouvait en mode survie. Plongés en « activité zéro » depuis le 15 mars pour éviter la propagation du virus, le secteur sort enfin la tête de l’eau !

Au-delà des discussions étroites engagées avec le Gouvernement sur les modalités de soutien et d’accompagnement financiers importants, le déconfinement dans le secteur HCR a été préparé ainsi que des fiches de recommandations sanitaires par métiers ont été travaillés par l’UMIH et ses syndicats associés dès mi-avril.

Nous voulions prendre notre destin en main et être force de proposition vis-à-vis du Gouvernement. Notre objectif était de défendre l’intérêt de nos entreprises, notamment les plus petites d’entre elle qui composent plus de 90% des CHRD. Notre profession est déjà l’une des plus réglementées en matière d’hygiène et de sécurité, ce qui confère à nos professionnels l’expérience et le savoir-faire nécessaires pour accueillir clients et salariés dans les meilleures conditions de protection sanitaire face au Covid-19. »

Serge Cachan, président de l’AhTop

« Nous lançons aujourd’hui cet appel aux Français : retrouvez le chemin des bars, cafés, hôtels et restaurants, venez partager un verre en terrasse, seul, entre amis ou en famille ! Il est temps de renouer avec le partage et la convivialité, deux valeurs qui ont toujours été au coeur de nos activités et d’un certain sens de l’accueil touristique à la française. C’est grâce aux Français et, bientôt, aux visiteurs étrangers, que nous pourrons nous relever de cette épreuve.

Notre priorité absolue est le respect des mesures de distanciation sociale et que 100 % de nos salariés aujourd’hui en chômage partiel retrouvent leur emploi le plus rapidement possible. »

Didier Chenet et Catherine Quérard, président et vice-président du GNI

(extraits)

« Enfin, après 80 jours interminables de fermeture forcée, nos professionnels vont donc pouvoir rouvrir leurs cafés, leurs bars, brasseries et restaurants.

A Paris et en région parisienne, comme nous le demandions encore hier au gouvernement, les cafés et les restaurants vont pouvoir rouvrir leurs terrasses et commencer à travailler, à revivre. Il en sera de même en Guyane et à Mayotte.

Nos hôtels vont pouvoir de nouveau accueillir et enfin restaurer leurs clients.s.

Les français vont pouvoir sortir, partir en week-end, en vacances et fréquenter nos cafés, nos restaurants, nos hôtels. (…)

Mais la déception est là aussi

Pour nos bistrots de quartiers, nos cafés de villages, nos bars à ambiance musicale qui ne pourront pas autoriser leurs clients à consommer debout au comptoir. Ils vont devoir trouver dans l’aménagement de leur salle, voire dans leur seule terrasse dans les départements « orange », les moyens de travailler. (…)

Et même si pour la grande majorité des professionnels, le temps est au soulagement, tous savent que seule une étape est franchie, ou en passe de l’être et que le plus dur reste à faire. (…)

Enfin, il va falloir affronter le mur de dettes qui s’est accumulé ces 80 derniers jours ! (…)

En un mois, de la fin mars à la fin avril, le nombre de professionnels ayant renoncé à rouvrir est passé de 11 à 17% sur près de 2 000 professionnels membres du GNI ayant accepté de répondre à notre enquête.

Nous ignorons combien ils seront au final, là au début juin et demain à la fin de l’année. Mais il est notre devoir de continuer de nous battre.

La reprise s’annonce difficile pour les bistrots de quartier, les brasseries et leurs banquettes, les cafés de village, tous ces établissements, où l’activité au comptoir est temporairement interdite et qui ne disposent ni de grande salle ni même de terrasse. Les hôteliers, aussi, se posent la question de la concurrence des meublés de tourisme dont ils ignorent s’ils respecteront la réglementation et notamment un protocole sanitaire.

Oui, nous allons presque tous pouvoir rouvrir, nous l’attendions et sommes en cela satisfaits. Maintenant il va falloir se relever les manches et travailler 2 fois plus. »

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