Extraits de la décision du 18 juin 2018 du Conseil d’Etat
« Compte tenu, d’une part, du délai nécessaire à la réalisation des études énergétiques et plans d’actionset, d’autre part, du délai nécessaire, à compter de l’élaboration de ces documents, pour entreprendre les actions et réaliser les travaux nécessaires pour atteindre, d’ici au 1er janvier 2020, les objectifs de réduction des consommations d’énergie fixés à l’article R. 131-39, les associations requérantes sont fondées à soutenir que le décret attaqué méconnaît le principe de sécurité juridique ; qu’au regard du vice dont le décret est entaché, qui affecte, compte tenu de l’objectif de réduction de la consommation énergétique d’ici au 1er janvier 2020 fixé par le législateur et des particularités du dispositif mis en place, son économie générale et son séquençage temporel, il y a lieu d’annuler le décret dans sa totalité, sans qu’il soit besoin d’examiner les autres moyens de la requête »
Ce que prévoit l’article 55 du projet de loi ELAN révisant les obligations d’économie d’énergie dans le secteur tertiaire
La loi Elan maintient l’exigence prévue par la loi de transition énergétique de 2015, à savoir de diminuer de 40% les consommations d’énergies en 2030, de 50% en 2040 et de 60% en 2050 – sur la base de l’année 2010.
Seule différence avec le décret tertiaire initial : la disparition du premier seuil de 2020.
« Certains parlementaires ont voulu introduire un objectif intermédiaire à 2025, mais cette possibilité n’a pas été retenue », précise Anne-Lise Deloron-Rocard, directrice adjointe du plan Plan bâtiment durable, structure rattachée au Ministère de la Transition Ecologique et Solidaire et au Ministère de la Cohésion des Territoires.(dans une interview à BatiActu).
La notion de « travaux » disparaît. La loi Elan parle en effet « d’actions de réduction de la consommation d’énergie finale ». « Ainsi, le texte correspond davantage à la réalité des faits : on ne limite pas les économies réalisées aux travaux en ‘dur’, explique la directrice adjointe, mais on inclut également la maintenance des équipements, la sensibilisation des occupants et le pilotage des installations »
Toutefois, dès 2020 – en l’état actuel du texte, qui doit encore passer devant le Sénat puis en commission mixte paritaire -, les propriétaires de bâtiments concernés pourraient être obligés de communiquer leurs données énergétiques sur une plateforme informatique. «
Ce qui suppose qu’ils devront faire un audit énergétique », indique la directrice adjointe du PBD à Bati Actu. Un premier pas dans le travail qui leur sera demandé sur leurs consommations. « Cette collecte d’informations se fera de manière anonyme, qui plus est, ce qui permettra à chaque acteur de comparer ses performances avec les autres.
Deux autres dispositions permettent d’affiner le bilan énergétique. D’une part, la chaleur fatale auto-consommée par les bâtiments (Madame Deloron-Rocard l’utilisation de la chaleur diffusée par des serveurs informatiques) pourra être déduite de la consommation générale du bâtiment. De même en ce qui concerne les consommations énergétiques liées aux infrastructures de recharge des véhicules électriques et hybrides. « C’est une disposition intéressante, car cela considère le bâtiment comme un système, on ne se limite pas à effectuer simplement le relevé de compteur », commente Anne-Lise Deloron-Rocard.