A l’origine de cette « affaire », les révélations d’une enquête de Radio France sortie début décembre. Au centre de son investigation, une carte de prépaiement proposée gratuitement par Airbnb à ses hôtes. Celle-ci permettrait à ses utilisateurs de soustraire leurs revenus locatifs de leur déclaration d’impôts.
Cette carte de prépaiement Mastercard aux couleurs d’Airbnb est en effet émise depuis Gibraltar par la société américaine Payoneer. Les revenus versés par Airbnb sur ce compte paiement domicilié dans un centre financier offshore aux relents de paradis fiscal sont invisibles pour l’administration fiscale française.
La réaction de Bercy n’a pas tardé, exigeant des explications de la plate-forme. Dans la soirée du 11 décembre, les responsables d’Airbnb annonçaient leur intention de renoncer à l’utilisation en France de cette carte source potentielle d’évasion fiscale.
Une décision prise à l’issue d’une rencontre entre le directeur d’Airbnb France, Emmanuel Marill, le ministre de l’Economie, Bruno Le Maire, et celui de l’Action et des Comptes publics, Gérald Darmanin.
« L’ensemble des moyens de paiements disponibles sur Airbnb pour les hôtes, notamment Payoneer, sont légaux et bénéficient des autorisations nécessaires pour opérer en France », écrit Airbnb dans un communiqué. « Pour autant, Airbnb souhaite répondre aux inquiétudes liées à de possibles abus d’une carte de débit, qui est actuellement détenue par bien moins de 1% des hôtes en France. C’est pourquoi l’entité en charge des paiements chez Airbnb a choisi de retirer cette carte en France », ajoute-t-on.
Lors de la rencontre à Bercy, les ministres ont rappelé à leur interlocuteur « les obligations légales en matière de déclaration des revenus générés par l’activité des plateformes en France ». Et les ministres d’ajouter que « cette décision responsable de renoncer à toute utilisation de cette carte, permet d’écarter toute opportunité de fraude ouverte par l’utilisation de ce mode de paiement. »
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