On le supputait sur la foi de recherches privées. C’est désormais officiel sur la base des statistiques publiques. L’étude économique publiée début avril par la DGE (Direction Générale des Entreprises, en charge du Tourisme à Bercy) confirme le recul en 2016 de la fréquentation dans les hébergements collectifs touristiques, quel que soit leur type : hôtels, campings, résidences de tourisme ou villages-vacances. La légère progression des nuitées consommées par la clientèle française (+0,5 %), malgré son poids prépondérant (69,1 % des 401,1 millions de nuitées) n’aura pas suffi à compenser le décroissement des nuitées étrangères (- 5,1 %).
Ce repli de la fréquentation dans les hébergements professionnels provient en grande partie des contre-performances de l’hôtellerie parisienne et francilienne. Les hôtels de la première destination touristique française, mais probablement aussi ceux de la deuxième, la région Provence Alpes-Côte d’Azur, ont en effet perdu des nuitées tant domestiques qu’internationales.
Le plus inquiétant, c’est l’ancienneté et la persistance de ce décrochage de Paris et de l’Ile-de-France. Il remonterait à 2013 selon la DGE, au mieux, ces comparaisons s’arrêtant à 2012. L’impact négatif des attentats de 2015 et 2016 sur la fréquentation ne peut donc être la seule cause de cette contraction. La DGE, toutefois, n’en évoque pas d’autres.
Des explications solides, les hébergeurs professionnels devront en bâtir. Faute de quoi ils se résigneraient à continuer de perdre des parts de marché. Inadaptation de leur offre ? Transfert de clientèle vers les hébergements privés ? Attrait moindre de la destination France ?
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