30 000 chefs d’entreprise, dont environ 4 000 exerçant dans l'Hébergement Restauration, ont perdu leur emploi au 1er semestre selon l'Observatoire de l’emploi des entrepreneurs publié par l’association GSC et le groupe Altares. Un chiffre en hausse de 18,4 % par rapport à la même période de 2023, en raison d'une poussée des liquidations judiciaires, qui se limite toutefois à +7,6 % dans la branche. Les patrons de restauration à table (1 655) et de restauration rapide (1 580) ont été les plus touchés, loin devant ceux des débits de boissons (553) et des hôtels (104).
Dans 90 % des cas, ces pertes d’emploi sont la conséquence directe des liquidations judiciaires. Sur le premier semestre 2024, les quelque 3 734 restaurants, débits de boissons, hôtels ayant fait l’objet d’une liquidation ont provoqué une fin d’activité pour 1 466 patrons de restaurants à table, 1 445 de restauration rapide, 553 de débits de boissons et 104 d’hôtels.
Si l’on inclue également les motifs autres que la liquidation, l’effectif en situation de chômage se monte à 1 655 dirigeants de restauration à table, 1 580 dirigeants de restauration rapide et 641 dirigeants de débits de boisson.
Dans deux cas sur trois, ces entrepreneurs dirigent des TPE de moins de 3 salariés. Leur entreprise est relativement jeune : 5,1 an en moyenne. Eux-mêmes le sont également, avec un âge médian de 43 ans.
Le chiffre record de 2023 risque d’être dépassé
Il faudra attendre les données du second semestre 2024 pour tirer des conclusions définitives sur la tendance en cours. Sur l’ensemble de l’année 2019, ce sont ainsi 6 432 dirigeants de l’HR qui avaient perdu leur emploi. Chiffre qui était en recul de 8 % par rapport à l’année antérieure.
En 2023, le chiffre dans la branche avait grimpé à 6 964 hommes et femmes chefs d’entreprise au chômage, les trois-quart exerçant dans la restauration. Si la tendance du premier semestre devait se confirmer au second ou qui plus s’amplifier, comme ce fut le cas en 2023, ce chiffre constituerait alors un plafond historique.[/vc_column_text]
L’Hébergement Restauration troisième secteur le plus impacté, après la Construction et le Commerce
Plus d’1 chef d’entreprise sur 10 (12,9 %, soit près de 3 900) ayant perdu son emploi au premier semestre 2024 exerçait dans la branche. Elle se situe loin derrière le secteur de la Construction qui représentent plus d’un quart des pertes d’emploi (26,5 % soit près de 8 000 postes). Et derrière aussi celui Commerce également très touché (22,3%, soit près de 6 700). L’augmentation des liquidations judiciaires a été beaucoup plus forte dans ces deux secteurs (respectivement +37,6 % et +12,4% au deuxième trimestre 2024) que dans l’Hébergement Restauration (+4%).
Avec l’Industrie (+6,5 %), l’HR le secteur qui a connu la moins forte progression de perte d’emploi (+7,6 %) par rapport au premier semestre 2023. A l’inverse, la situation s’était davantage dégradée pour ses dirigeants au premier semestre 2023, avec un bond de +65,9 % (3 4 70 pertes d’emploi).
Sources : GSC – Altares
Thierry Millon, directeur des études Altares
« Le dynamisme entrepreneurial est exceptionnel depuis 20 ans. Alors que le seuil des 100 000 nouvelles sociétés commerciales était franchi en 2003, celui des 300 000 est déjà tout proche. Si nous devons nous féliciter de cette envie d’entreprendre, notons toutefois qu’environ quatre entreprises sur dix ne souffleront pas leur cinquième bougie.
Sur ce premier semestre 2024, près de 30 000 dirigeants auront perdu leur emploi après la liquidation judiciaire de leur entreprise, des femmes et des hommes épuisés par des mois de bataille financière et judiciaire pour tenter de sauver l’activité et l’emploi. Un traumatisme souvent, en particulier pour le tiers de ces dirigeants âgés de plus de 50 ans qui envisageront plus difficilement leur rebond. »
Méthodologie
Les données sont issues de l’analyse des entreprises, hors sociétés civiles et associations, placées directement, par conversion ou par résolution du plan en liquidation judiciaire par le Tribunal de Commerce ou Judiciaire. Ne sont pas intégrées les procédures de fermeture ou dissolution à l’amiable de même que les révocations des mandataires sociaux.
À propos de l’association GSC
Depuis plus de 45 ans, la GSC est la réponse élaborée par les organisations patronales face au besoin de protection chômage des chefs d’entreprise et indépendants. L’association GSC est l’association qui a souscrit le contrat d’assurance de groupe GSC auprès d’un pool d’assureurs (Groupama, Allianz, Generali, SMABTP). Elle est administrée par le Medef, la CPME et l’U2P qui l’ont conçue en 1979. Elle veille aux intérêts des dirigeants affiliés au régime. La gestion du régime a été confiée à Groupama – GAN Assurances.
À propos d’Altares
Altares est l’expert de la donnée d’entreprise, créateur de solutions de pilotage et d’indicateurs de la santé économique et extra-financière des entreprises et des organismes publics, au sein de leur écosystème. Grâce à ses outils et ses informations, Altares aide les responsables des structures privées et publiques, de toute taille et de tout secteur d’activité, à prendre sereinement des décisions éclairées. Partenaire exclusif en France, au Benelux et au Maghreb de Dun & Bradstreet, 1er réseau international d’informations sur les entreprises, Altares s’appuie sur une base de données mondiale de plus de 550 millions d’entités légales (dont 11 millions en France) pour aider les acteurs économiques à se développer durablement, en intégrant, entre autres, les enjeux essentiels de conformité et de RSE