L’Association Professionnelle des Chroniqueurs et Informateurs de la Gastronomie et du Vin (APCIG) décerne depuis 1978 le prix Curnonsky (du nom du célèbre critique culinaire du 20e siècle et fondateur de l’APCIG en 1954). Cette année, ses membres attribuent le prix Gastronomie à Emmanuelle Jary, la créatrice de la chaîne YouTube « C’est meilleur quand c’est bon », ainsi que du livre et du magazine éponymes. Tandis qu'il distinguent, pour les Vins, Lola Tobelem, alias Marcelle Ratafia, journaliste au Figaro, Time Out, Le Fooding et auteure de livres sur la gastronomie et le vin.
C’est le 13 novembre, dans le cadre d’un salon du restaurant Les Noces de Jeannette, rue Favart, à Paris 2, que plus d’une centaine de journalistes des domaines du vins et de la gastronomie se sont retrouvés pour cette remise du prix Curnonsky.
Une distinction qui honore aussi bien un nouveau venu au talent prometteur, qu’un professionnel confirmé, récompensé pour l’ensemble de son œuvre ou pour ce qu’il a apporté aux métiers de la gastronomie et/ou du vin.
L’APCIG se revendique l’association francophone la plus importante dans son secteur. Elle compte aujourd’hui plus de 500 membres. Dont 374 membres actifs, journalistes, auteurs, bloggeurs et influenceurs de la gastronomie et du vin.
Les impétrantes 2023, gastronomades des mets et des mots
Extraits de leurs portraits brossés par Rémi Dechambre, co-président de l’APCIG
Emmanuelle Jary, prix Curnonsky catégorie Gastronomie
« Si je suivais déjà ton travail sur ta chaîne Youtube, j’ai surtout eu le plaisir de te rencontrer quand tu as participé à mon émission de radio « Dessus de Tables », au terme de laquelle nous nous sommes quittés avec quelques atomes crochus, du fait de ta passion et de ton charisme. Ce soir, c’est un peu comme si nous étions tous dans ta cuisine, autour de ta désormais célèbre terrine de courgettes.
Mais je suis loin d’être le seul à suivre tes aventures gourmandes, car tu ne rassembles pas moins de 45.000 abonnés sur Instagram, 164.000 sur YouTube, et 300.000 sur TikTok – ça donne le vertige – un peu comme après quelques verres de bon vin… (…) ?
(…) De tes années d’enfance au Gabon, au Cameroun, aux Emirats, à Versailles, mais aussi dans les auberges de campagne de la Dombes, tu as su transformer chaque bouchée, chaque souvenir, en autant de chapitres de ta saga culinaire.
Cette passion pour la gastronomie, tu la dois en partie à ton grand-père, qui parlait « d’aller manger des grenouilles » pour dire « aller au restaurant ». Cela pose un peu le décor de la marmite dans laquelle tu as grandie ! Et ce pari avec ton père qui t’a conduite à Vonnas, chez Georges Blanc ? Une expérience trois étoiles qui a allumé en toi la flamme, et qui t’a donné l’envie de devenir enquêtrice au Guide Michelin. Mais nous sommes vraiment chanceux, car c’est notre inspectrice à toutes et à tous, que tu es finalement devenue.
J’aimerais aussi évoquer ta thèse de DEA sur la truffe ! Ethnologue, journaliste, auteure, star des réseaux sociaux, et même, depuis peu, patronne de presse, avec ton magazine « C’est meilleur quand c’est bon ». Tu es un véritable couteau suisse de la gastronomie !
Tu sillonnes la France, à la recherche des meilleurs spots culinaires. On sait maintenant que C’est meilleur quand c’est bon n’est pas juste un slogan, mais une vraie philosophie de vie. Tu nous montres que manger, c’est aussi comprendre une culture, une histoire, un peuple et son terroir. Le tout, avec ton franc-parler, ta gouaille et ta capacité unique à nous faire voyager à travers les saveurs.
En te décernant notre Prix Curnonsky 2023 pour la catégorie Gastronomie, nous récompensons donc tes talents de journaliste et d’auteure mais nous saluons aussi ta capacité à rendre la gastronomie accessible et vivante. »
Lola Tobelem, alias Marcelle Ratafia, prix Curnonsky catégorie Vins
« Pour ceux qui n’ont jamais eu Les Négresses Vertes dans leur playlist, je précise que l’un de leurs refrains dit « Marcelle Ratafia, la marraine de la Mafia ». En ce qui concerne notre lauréate, on devine qu’il s’agit bien entendu de la Mafia du bon vivre et du bien boire, dont il est question.
Cette chanson résonne d’ailleurs comme un hymne à la joie et à la liberté dans l’univers parfois trop sérieux de la gastronomie. En te choisissant, nous ne rendons pas seulement hommage à tes talents de journaliste et d’autrice, donc, mais aussi à ton esprit rebelle et joyeux.
Née à Paris, et nourrie par ses rues vibrantes d’histoire et de saveurs, tu as su capturer l’essence de cette ville. Tes études à l’École Duperré, l’École du Louvre et l’Université Paris 7 ont façonné une experte unique en son genre, une spécialiste de l’argot, de l’histoire de
Paris, mais aussi une amoureuse de la gastronomie et surtout du vin.Ton premier livre, L’ABC de l’argot sans se fader le dico, nous a révélé ta passion pour la langue et l’histoire. Mais c’est dans tes œuvres suivantes, comme « 150 drôles d’expressions de la cuisine« , avec Yves Camdeborde, que tu as véritablement fusionné ta passion pour le langage et pour la gastronomie, te démarquant ainsi dans le paysage culinaire.
Lola, tu incarnes l’esprit de Paris, ce mélange unique de tradition et de modernité, de sérieux et de dérision. Ta contribution au Figaro Vin, Time Out, Le Fooding, et bien d’autres, n’est pas seulement une lecture, c’est une dégustation de mots, d’histoires et de savoirs.
Comédienne, écrivaine, experte en argot, chroniqueuse culinaire… Tu es une véritable artiste polyvalente ! Alors, chère Lola, chère Marcelle Ratafia, au nom de Curnonsky, Prince élu des gastronomes, et de l’APCIG, je te remets ce prix. Pour ton audace, ta passion, et ton incroyable talent à marier les mots et les mets. Bravo, et continue de nous régaler avec ton talent exceptionnel !
Santé à Marcelle Ratafia, la Madone de la Gastronomie, et à l’art de vivre à la française ! »