Sous la barre des 18 000 hôtels, le parc poursuit sa mue haut de gamme

Début 2019, le nombre d’hôtels en France (hors Mayotte) est à nouveau passé sous la barre des 18 000 adresses, selon les données de l’Insee. En revanche, le nombre de chambres est reparti à la hausse après avoir reculé l’an dernier. Toutefois, le parc, qui compte 654 219 chambres, n’a pas retrouvé son pic historique de 659 773 clefs atteint en 2017. La taille moyenne d’un hôtel s’établit désormais à 36,45 chambres (vs 35,62 en 2016 et 36,47 en 2013).

Ce léger recul ne traduit pas pour autant une érosion du parc national. La France compte toujours un millier d’hôtels supplémentaires et près de 30 000 chambres de plus que dans les années 2011-2013.

Bien entendu, cette moyenne nationale ne reflète pas les écarts à la hausse ou à la baisse observés selon les villes. Ecart que l’on observe même sur les plus importantes destinations. C’est ainsi que Lourdes, deuxième spot de France, a perdu 41 adresses entre 2019 et 2013 (142 hôtels vs 183) et près de 2 000 chambres (10 422 vs 12 482). Dans la même intervalle, Paris a ouvert 98 adresses supplémentaires (1597 vs 1499) et 4 828 chambres de plus (82 444 vs 77 616).

Contrairement à une idée répandue, les hôtels ne ferment pas les uns après les autres dans les petites villes. Sur les quelque 35 000 communes recensées par l’Insee, 5687 offrent un hôtel en 2019, contre 5523 en 2013. 2344 disposent même de deux adresses hôtelières (vs 2252 en 2013).

Autre constat clef de ce focus 2019, la physionomie du parc accélère sa mue aux deux extrémités des gammes.

En bas de l’échelle, dans notre précédent constat (avril 2017), nous observions une diminution progressive du stock d’hôtels non classés, en lien avec l’instauration en 2012 du nouveau classement hôtelier. Force est de constater que la tendance s’est inversée depuis 2018.

En effet, le nombre de non classés s’est accru de 8,9 % alors le parc total recule de 0,8 %. Leur stock de chambres fait même un bond en avant de 19,1 % alors que l’ensemble du parc classé enregistre une baisse de 2,7 % (550 883 chambres en 29019 vs 550 883 en 2018). Bilan, les non classés représentent aujourd’hui 26,7 % du parc total contre 24,8 % en 2016. Etant de petite capacité (un non classé dispose en moyenne de 22 chambres contre 42 pour un classé et 36 pour la totalité du parc), ils ne pèsent que 15,8 % du total de chambres (vs 12,8 % en 2013).

Tout laisse à penser que ce développement depuis deux ans des hôtels non classés provient pour l’essentiel d’un transfert d’hôtels anciennement classés en catégorie économique. L’Insee observe en effet la disparition de plus d’1 millier d’unités 1 et 2 étoiles (mais pesant seulement 19 000 chambres) depuis 2018. Ce segment qui représentait 32 % de l’offre en 2016 n’en représente plus que 26,7 %. Exprimée en chambre, leur part de marché est passé de 28,8 % à 22,8 %, sachant que leur capacité moyenne est de 32 clefs par adresse.

En haut de l’échelle cette fois, le développement des hôtels 4 et 5 étoiles ne fléchit pas. Les chambres de leurs 2337 adresses représentent désormais 23,9 % de l’hôtellerie française contre 21 % en 2016 et 17,9 % en 2013. Ces hôtels haut de gamme sont aussi les plus grands. Leur capacité moyenne s’élève à 67 chambres. Elle est toutefois en recul par rapport à 2016 (71 chambres), en raison d’une proportion plus importante de boutique-hôtels de centre ville n’excédant pas 40 à 50 lits.

Cette forte croissance du segment est là aussi à géométrie variable. Alors que Lourdes a perdu son seul 5 étoiles, Paris en a gagné 34 (81 vs 34 en 2014) en engrangeant 2144 chambres (7090 vs 4946). En 4 étoiles, Lourdes passe de 11 clefs en 2014 à 20 clefs en 2019 et de 1526 chambres à 2768 chambres. Même forte progression à Nice (41 hôtels, soit 10 supplémentaires). Et que dire de la Capitale, qui affiche désormais 398 classés 4 étoiles et 27 443 chambres contre 259 et 22 151 en 2014. Sur Paris, le segment 4 et 5 étoiles pèsent désormais 30% du parc hôtelier total et 42 % de ses chambres.

On notera d’ailleurs que les communes de France sont plus nombreuses aujourd’hui qu’il y a cinq ans à proposer des établissements 3, 4 et 5 étoiles. Mais plus on monte en gamme, plus leur champ se restreint. 170 villes seulement proposent au moins un 5 étoiles (mais elles n’étaient que 132 en 2014), alors qu’elles sont 811 à disposer d’au moins un 4 étoiles (VS 658 en 2014) et 2521 à offrir au moins un 3 étoiles (vs 2333 en 2014).

Signalons enfin un phénomène jamais observé jusque là : le recul des adresses et des clefs classées en 3 étoiles. Son importance est toutefois minime (de l’ordre de 0,7% en terme de chambres). Recul circonstanciel ou recul tendanciel ? Une nouvelle photographie du parc prise au premier trimestre 2020 permettra d’apporter une première réponse.

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Début 2019, le nombre d'hôtels en France (hors Mayotte) est à nouveau passé sous la barre des 18 000 adresses, selon les données de l'Insee. En revanche, le nombre de chambres est reparti à la hausse après avoir reculé l'an dernier. Toutefois, le parc, qui compte 654 219 chambres, n'a pas retrouvé son pic historique de 659 773 clefs atteint en 2017. La taille moyenne d'un hôtel s'établit désormais à 36,45 chambres (vs 35,62 en 2016 et 36,47 en 2013).

Ce léger recul ne traduit pas pour autant une érosion du parc national. La France compte toujours un millier d'hôtels supplémentaires et près de 30 000 chambres de plus que dans les années 2011-2013.

Bien entendu, cette moyenne nationale ne reflète pas les écarts à la hausse ou à la baisse observés selon les villes. Ecart que l'on observe même sur les plus importantes destinations. C'est ainsi que Lourdes, deuxième spot de France, a perdu 41 adresses entre 2019 et 2013 (142 hôtels vs 183) et près de 2 000 chambres (10 422 vs 12 482). Dans la même intervalle, Paris a ouvert 98 adresses supplémentaires (1597 vs 1499) et 4 828 chambres de plus (82 444 vs 77 616).

Contrairement à une idée répandue, les hôtels ne ferment pas les uns après les autres dans les petites villes. Sur les quelque 35 000 communes recensées par l'Insee, 5687 offrent un hôtel en 2019, contre 5523 en 2013. 2344 disposent même de deux adresses hôtelières (vs 2252 en 2013).

Autre constat clef de ce focus 2019, la physionomie du parc accélère sa mue aux deux extrémités des gammes.

En bas de l'échelle, dans notre précédent constat (avril 2017), nous observions une diminution progressive du stock d'hôtels non classés, en lien avec l'instauration en 2012 du nouveau classement hôtelier. Force est de constater que la tendance s'est inversée depuis 2018.

En effet, le nombre de non classés s'est accru de 8,9 % alors le parc total recule de 0,8 %. Leur stock de chambres fait même un bond en avant de 19,1 % alors que l'ensemble du parc classé enregistre une baisse de 2,7 % (550 883 chambres en 29019 vs 550 883 en 2018). Bilan, les non classés représentent aujourd'hui 26,7 % du parc total contre 24,8 % en 2016. Etant de petite capacité (un non classé dispose en moyenne de 22 chambres contre 42 pour un classé et 36 pour la totalité du parc), ils ne pèsent que 15,8 % du total de chambres (vs 12,8 % en 2013).

Tout laisse à penser que ce développement depuis deux ans des hôtels non classés provient pour l'essentiel d'un transfert d'hôtels anciennement classés en catégorie économique. L'Insee observe en effet la disparition de plus d'1 millier d'unités 1 et 2 étoiles (mais pesant seulement 19 000 chambres) depuis 2018. Ce segment qui représentait 32 % de l'offre en 2016 n'en représente plus que 26,7 %. Exprimée en chambre, leur part de marché est passé de 28,8 % à 22,8 %, sachant que leur capacité moyenne est de 32 clefs par adresse.

En haut de l'échelle cette fois, le développement des hôtels 4 et 5 étoiles ne fléchit pas. Les chambres de leurs 2337 adresses représentent désormais 23,9 % de l'hôtellerie française contre 21 % en 2016 et 17,9 % en 2013. Ces hôtels haut de gamme sont aussi les plus grands. Leur capacité moyenne s'élève à 67 chambres. Elle est toutefois en recul par rapport à 2016 (71 chambres), en raison d'une proportion plus importante de boutique-hôtels de centre ville n'excédant pas 40 à 50 lits.

Cette forte croissance du segment est là aussi à géométrie variable. Alors que Lourdes a perdu son seul 5 étoiles, Paris en a gagné 34 (81 vs 34 en 2014) en engrangeant 2144 chambres (7090 vs 4946). En 4 étoiles, Lourdes passe de 11 clefs en 2014 à 20 clefs en 2019 et de 1526 chambres à 2768 chambres. Même forte progression à Nice (41 hôtels, soit 10 supplémentaires). Et que dire de la Capitale, qui affiche désormais 398 classés 4 étoiles et 27 443 chambres contre 259 et 22 151 en 2014. Sur Paris, le segment 4 et 5 étoiles pèsent désormais 30% du parc hôtelier total et 42 % de ses chambres.

On notera d'ailleurs que les communes de France sont plus nombreuses aujourd'hui qu'il y a cinq ans à proposer des établissements 3, 4 et 5 étoiles. Mais plus on monte en gamme, plus leur champ se restreint. 170 villes seulement proposent au moins un 5 étoiles (mais elles n'étaient que 132 en 2014), alors qu'elles sont 811 à disposer d'au moins un 4 étoiles (VS 658 en 2014) et 2521 à offrir au moins un 3 étoiles (vs 2333 en 2014).

Signalons enfin un phénomène jamais observé jusque là : le recul des adresses et des clefs classées en 3 étoiles. Son importance est toutefois minime (de l'ordre de 0,7% en terme de chambres). Recul circonstanciel ou recul tendanciel ? Une nouvelle photographie du parc prise au premier trimestre 2020 permettra d'apporter une première réponse. "
Propriété du groupe Evok Hôtel, le Sinner, classé 5 étoiles, a ouvert cet été ses 43 chambres et son restaurant dans un ancien immeuble administratif du quartier du Haut-Marais, 116 rue du Temple. Le Sinner est emblématique des ces boutique-hôtels chics, avec une déco appuyée, qui ont fleuri sur Paris ces dernières années. Sur le site du Sinner, cette chambre "classique" de 21 m2 est proposée au prix de 480 euros en octobre (490 euros petit déjeuner inclus, tarif spécial ouverture). Photo : Guillaume Delaubier.
Hébergements touristiques collectifs en France : l’évolution sur cinq ans


SOURCES DES DONNEES ET DU TABLEAU

  • Insee en partenariat avec la DGE et les partenaires territoriaux en région
  • HR-infos pour le tableau comparatif des données annuelles

PRECISIONS

  • données France (hors Mayotte) actualisées au 1 er janvier 2019
  • les résidences de tourisme incluent des établissement dits « assimilés »
  • Les villages de vacances incluent les maisons familiales de vacances
  • Les auberges de jeunesses incluent les centres internationaux de séjour et les centres sportifs
  • Les données en bleu correspondent à des chiffres en progression par rapport à ceux de à l’année N – 1
  • Les données en rouge correspondent à des chiffres en recul par rapport à ceux de l’année N – 1

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