L'Hébergement Restauration est le secteur du privé qui a créé le plus d'emplois salariés au cours des 12 derniers mois. Avec 1,365 millions salariés, ses effectifs ont progressé de 0,2 % au troisième trimestre 2025 (2 380 postes en plus par rapport au 2T), et de 1,6 % sur un an, soit 21 000 salariés, dont plus des trois quarts dans la Restauration. La masse salariale de la branche (8,4 milliards d'euros, hors Prime Macron) est en hausse de 0,4 % ce trimestre et de 3,4 % sur un an. Tandis que le Salaire Moyen Par Tête n'augmente que de 2,4 %, à 2 087 euros. Données Urssaf.
Contrairement à l’ensemble du secteur privé,
la branche continue de créer d’avantage d’emplois qu’elle n’en supprime
Le secteur privé dans son ensemble (20,237 millions de salariés, intérimaires inclus) voit sur 12 mois ses effectifs reculer de 45 000 postes salariés. La baisse est minime, certes (-0,2 %) mais préoccupante car cumulative. En effet, la légère hausse enregistrée au deuxième trimestre (+0,2 %) a été éphèmère. Car encadrée et annulée par trois trimestres (4T 2024, 1T 2025, 3T 2025) en baisse cumulée de +0,4 %.
Sauf rétablissement au quatrième trimestre, l’année 2025 pourrait voir l’effectif salarié du secteur privé baisser pour la première fois depuis 2020. L’année de la pandémie Covid-19 qui avait en partie paralysé l’économie française.
Rien de tel pour l’Hébergement Restauration. Certes, ses effectifs salariés avaient légèrement baissé au deuxième trimestre 2025 (-0,2 %) en comparaison du même trimestre 2024. Mais ils restent clairement orientés à la hausse, quasiment sans discontinuer. Depuis le troisième trimestre 2021, ses effectifs ont ainsi augmenté de près de 11 % (1,365 million vs 1,233 million). Dans la même période, ceux du secteur privé n’ont progressé que de 3,2 %.
Ralentissement de la croissance des effectifs dans l’Hébergement
Les effectifs de l’Rébergement-Restauration augmentent de 0,2 % sur le trimestre, après une hausse de 1,2 % au trimestre précédent. Dans l’Hébergement, les effectifs marquent un fort ralentissement : + 0,3 % après + 3,1 % au trimestre précédent (qui suivait une baisse de 1,7 % au premier trimestre). Dans la Restauration, les effectifs augmentent de 0,2 % après une hausse de 0,6 % au second trimestre.
Sur un an, les effectifs globaux s’accroissent de 1,7 % dans l’Hébergement et de 1,5 % dans la Restauration. Soit un total de 21 100 postes, dont 80 % dans la Restauration (16 100) et 20 % dans l’Hébergement (5 000). Dans ce secteur, l’effectif, sauf récession à venir, semble avoir définitivement franchi le seuil des 300 000 salariés.
Le secteur du privé où le volume de créations est le plus élevé
A noter que la progression annuelle des effectifs, en volume, de l’Hébergement Restauration est la plus forte observée parmi tous les secteurs du privé. Loin devant le secteur de l’Action sociale et du Médico-sociale (15 300 postes).
En taux de croissance toutefois, la branche (+1,6 %) est devancée par les secteurs de la fabrication de matériels de transport (+2,2 %) et de la production d’énergie (+2,2 %).
Dans les départements et régions d’Outre-mer, les évolutions sont contrastées. En Guyane, la progression des effectifs salariés est marquée dans l’Hébergement-Restauration (+ 1,3 %). A la Réunion, ils progressent plus légèrement (+0,4 %). A l’inverse, en Guadeloupe et en Martinique, ils diminuent respectivement de – 0,6 % et de – 2,5 %.
Des embauches mieux orientées en CDI qu’en CDD de plus d’1 mois
Historiquement dans la branche, le niveau d’embauches au troisième trimestre est généralement inférieur à celui du deuxième trimestre. C’est à nouveau le cas cette année.
Pour autant, les déclarations préalables à l’embauche (DPAE) enregistrées par les Urssaf lors du troisième trimestre 2025 ont été supérieures au troisième trimestre 2024 sur deux des trois types de contrats de travail (hors intérim).
Certes, globalement, le nombre de DPAE (plus de 1,106 million) a légèrement baissé (-0,8 %) lors du trimestre. Ceci exclusivement en raison d’un recul de 4,5 % du nombre de CDD de plus d’1 mois (175 768). En revanche, le nombre de déclarations en CDI a progressé de + 3 %. avec 207 529 DPAE. C’est 6 400 de plus qu’au 3T 2024.
De même, les contrats de moins d’1 mois, qui pèsent près des deux tiers de la totalité des DPAE, se sont eux aussi accru. Avec 723 473 DPAE entre juillet et septembre 2025, c’est près de 37 000 supplémentaires par rapport aux mêmes mois de 2024. Soit une hausse sur 12 mois de 5,3 %.
Cette progression des CDI et, dans une moindre mesure, des CDD courts, est l’un des facteurs à l’origine de la hausse des effectifs salariés sur la période.
Les créations d’entreprises en soutien de l’emploi salarié
Toujours très soutenues, les créations d’entreprises dans la période ont frôlé les 11 000 unités légales, selon l’Observatoire de la création d’entreprise créé par BpiFrance. Soit 1 000 de plus qu’au troisième trimestre 2024 .
Ces créations se répartissent entre près de 9 000 en Restauration et environ 2 000 pour l’Hébergement, en hausse dans les deux secteurs. Les micro-entreprises représentent près de 45 % des créations en Restauration. Et près de 40 % dans l’Hébergement.
La restauration rapide, à elle seule, représente près de 50 % des créations en Restauration. En septembre, sur les 2 910 créations en Restauration recensées par Bpi (à 48,4 % par des micro-entrepreneurs), 1 424 étaient déclarées sous le code APE Restauration rapide.
Au départ de leur création, ces entreprises génèrent peu d’emplois salariés. Environ 6 % des créations (données 2023) se font avec avec au moins un salarié (9,2 % hors micro-entrepreneurs). Dans ce cas, elles ont en moyenne 2,5 salariés. Leur contribution à de nouveaux emplois salariés est donc positive.
Un recours à l’intérim toujours limité
L’intérim ne séduit toujours pas la branche. Moins que jamais pourrait-on dire. Selon les données de la Dares, les effectifs intérimaires s’élevaient à 15 121 au cours du troisième trimestre 2025, en légère baisse par rapport au même trimestre.
Près de 373 500 contrats d’intérim ont été conclus pour une durée moyenne de 0,64 semaine (0,69 semaine au trimestre précédent. Une durée très inférieure à la moyenne inter sectorielle, qui se situe à 1,84 semaine. Avec des pics à près de 5 semaines dans le secteur des banques et des assurances. Et même à 12 semaines dans celui de la production et distribution d’énergies.
Effectifs CVS : en Données Corrigées des Variations Saisonnières.
GA : Glissement annuel des effectifs salariés GT : Glissement trimestriel des effectifs salariés.
Source : Urssaf, Dares (effectifs intérimaires) – traitement HR-infos
Précisions :
En effectifs bruts, la branche comptait 1,386 million de salariés fin septembre. En effectifs bruts moyens, elle en comptait 1,495 million. Pour l’Urssaf, l’indicateur le plus signifiant reste les données Corrigées des Variations Saisonnières (1,365 million).
La masse salariale a atteint 8,528 milliards d’euros au 3ème trimestre 2025
La masse salariale du secteur, progresse de 0,4 % au 3ème trimestre 2025 et de 3,4 % sur un an. Elle augmente dans l’Hébergement plus faiblement sur 1 T et plus fortement sur 12 mois : +0,3 % sur le 3T 2025 et +4 % sur un an, à 2,228 milliards d’euros. A l’inverse de la Restauration ( (+0,4 % sur le 3T 2025 et +3,1% sur un an, à 6,299 milliards d’euros).
Le Salaire Moyen par Tête (SMPT), de 2 054 euros, augmente ainsi au troisième trimestre 2025 de 0,6 % et de 2,4 % sur un an.
Il augmente plus fortement dans l’Hébergement (+2,5 % sur 1 an, à 2 475 euros) que dans la Restauration (+1,9 %, à 1 973 euros). L’écart se creuse entre les deux secteurs, passant ainsi à 25,4 %. Au détriment de la Restauration.
La Prime de Partage de la Valeur tombe à 22,3 millions d’euros
La masse salariale, hors PPV, progresse de +3,4 % sur 1 an. Mais en lui incluant la PPV, elle ne progresse plus que de +3,2 %. Et pour cause, dans l’intervalle, la Prime de Partage de la Valeur (dite prime Macron) est tombée de 32,8 millions d’euros au 3ème trimestre 2024 à 22,3 millions d’euros au 3ème trimestre 2025.
Seulement 3,2 % des entreprises de la branche avaient versé cette PPV à un total de 39 700 salariés. Son montant moyen atteignait 562 euros (vs 723,7 M€ au 3T 2024 pour 45 270 salariés).
On sait toutefois, historiquement, que c’est au 4 ème trimestre de l’année civile que le versement de la PPV est le plus élevé. Elle avait atteint 92,9 millions d’euros au 4 T 2024. 10 % des entreprises de la branche en avaient bénéficié à près de 132 000 salariés. Avec un montant moyen de PPV distribué de 703,7 euros..
GA : Glissement annuel de la masse salariale GT : Glissement trimestriel de la masse salariale.
Le salaire moyen par tête (SMPT) est calculé en rapportant la masse salariale du trimestre à l’effectif moyen observé sur le trimestre ; on le divise par trois pour obtenir une grandeur mensuelle. Les effectifs intérimaires pris en compte pour le calcul du SMPT proviennent de la Dares;
Source : Urssaf – traitement HR-infos



