Une nouvelle grille des salaires négociée mais qui se fait attendre pour tous les HCR !

Le 19 juin 2024, les partenaires sociaux de la branche Hôtels Cafés Restaurants adoptaient à la majorité une nouvelle grille des salaires minima conventionnels. La progression moyenne de 2 %, moins forte que celle adoptée en juin 2023 (+ de 5 %), permettra toutefois aux premiers échelons d’être rémunérés au-dessus du futur SMIC horaire (11,88 €), anticipé au 1er novembre par le Premier ministre. Reste au ministère du Travail à se hâter d’étendre cette avancée à tous les salariés des HCR. Trois autres accords collectifs importants sont également en attente.

Le 19 juin 2024, les partenaires sociaux de la branche Hôtels Cafés Restaurants adoptaient à la majorité une nouvelle grille des salaires minima conventionnels. La progression moyenne de 2 %, moins forte que celle adoptée en juin 2023 (+ de 5 %), permettra toutefois aux premiers échelons d'être rémunérés au-dessus du futur SMIC horaire (11,88 €), anticipé au 1er novembre par le Premier ministre. Reste au ministère du Travail à se hâter d'étendre cette avancée à tous les salariés des HCR. Trois autres accords collectifs importants sont également en attente.

Non, la branche des HCR n'est pas smicardisée ! En 2022, selon le bilan statistique de la Dares (direction des études du ministère du Travail), 12 % seulement des salariés dépendant de leur convention collective percevaient un salaire compris entre 1 et 1,10 SMIC. En 2017, leur proportion était de 18,5 %. A l'inverse, ils étaient proportionnement plus nombreux en 2022 (34,2 %) qu'en 2017 (31,8 %) à toucher un salaire compris entre 1,1 et 1,3 SMIC. Photo : Dyda Production - Adobe Stock.

La nouvelle grille des salaires minima adoptée le 19 juin 2024

Moins spectaculaire, cet accord 2024. Mais tout aussi nécessaire que son prédécesseur.

En effet, la précédente grille de juin 2023 établissait des hausses supérieures à 5 % par rapport à celle de 2021. Une forte progression qui avait trois raisons. Combler le retard pris dans les négociations salariales (pas d’accord en 2022). Surcompenser l’inflation (+3%). Et, surtout, redonner de l’attractivité à une branche dont la réputation, à tort ou à raison, est d’assez mal rémunérer ses personnels, tout particulièrement ceux d’exécution.

Cette fois, l’accord collectif de juin 2024 fixe des hausses moyennes de 2 %. Autour de 2,4 % pour les trois échelons du niveau 1 et 2.  De 2,1% pour ceux du niveau 3. De 1,6 % au niveau 4. Et de 1,5 % au niveau 5.

A défaut, cette fois, d’apporter des gains réels de pouvoir d’achat pour les salariés, comme en 2023, cette grille a déjà le mérite de le préserver de l’érosion monétaire.

Plus symboliquement, les partenaires sociaux y restaient attachés, la grille 2024 maintient le minimum des minima (12 €) au-dessus du SMIC. Significativement au-dessus : 3 %.

Mais cet écart va fondre très vite. Il ne sera plus que de 1 % à partir du 1er novembre 2024. Date à laquelle interviendra, avec deux mois d’avance, la revalorisation annuelle du SMIC fixée à + 2 % (11,88 € brut de l’heure). Une annonce faite le 1er octobre par le Premier ministre lors de son discours de politique générale.

Attention toutefois ! Pour que les quelque 800 000 salariés de la branche bénéficient au minimum de ces minima dès le 1er novembre, cet accord collectif devra étendu par un arrêté ministériel publié en octobre pour entrer en application le premier jour du mois suivant. Selon un syndicat de salarié interrogé par HR-infos, c’est encore possible.

A l’heure où Michel Barnier fait de l’amélioration du niveau de vie des Français l’une de ses priorités, il serait contradictoire et contreproductif que son administration centrale traîne des pieds.

Source : Avenant N°33 à la Convention Collective National des Hôtels, Cafés, Restaurants relatif aux salaires dans la branche 
Avenant signé par les trois organisations professionnelles représentatives (GHR, GNC, UMIH) et par deux des quatres syndicats de salariés représentatifs (CFDT et FGTA-FO)

Les trois avenants à la convention collective des HCR
en attente d’extension

Avenant N°33 relatif aux salaires dans la branche 

Lire ci-dessus la grille des salaires minima. Rappelons utilement que cette grille est en vigueur depuis juin 2024. Elles s’applique d’ors et déjà aux entreprises adhérant aux organisations professionnelles signataires de cet avenant 33 : UMIH, GNC et GHR. En théorie, tous les salariés de ces entreprises adhérentes doivent percevoir un salaire égal ou supérieur à ces minima. Dès lors que son entreprise est membre de l’un de ces trois syndicats patronaux, un commis de cuisine, même débutant, doit percevoir au minimum 12 € brut de l’heure depuis juillet 2024.

Tout l’enjeu de l’extension attendu du ministère du Travail, c’est d’en faire bénéficier tous les salariés des HCR, sans exception. Y compris ceux, et ils sont nombreux, employés par les (nombreuses) entreprises de la branche qui n’adhèrent pas à l’un de ces syndicats patronaux signataires.

« La procédure d’extension consiste à rendre applicable, par arrêté ministériel, une convention ou un accord collectif à tous les salariés et employeurs compris dans son champ d’application. La convention ou l’accord étendu s’applique ainsi aux entreprises qui ne sont pas adhérentes à l’une des organisations signataires. » (code du Travail).

Avenant N°32 sur la prise en compte de l’expérience professionnelle

Cet avenant prévoit que les salariés classés à l’échelon 1 du niveau I, justifiant d’un an d’ancienneté ininterrompue au service du même employeur, bénéficient, dans cette entreprise, d’un échelon supplémentaire.

Auparavant, l’automacité du passage à l’échelon ne jouait qu’au terme de la troisième année d’ancienneté.

Pour les salariés saisonniers, sont concernés ceux qui ont effectué au moins deux mêmes saisons dans la même entreprise sur deux années consécutives. La FGTA-FO demande à ce que l’avenant s’applique également pour les salariés saisonniers dès la première reconduction de leur contrat de travail auprès d’un même employeur.

Avenant n°34 relatif au bénéfice de jours d’absence rémunérés en cas de maladie de L’enfant 

Le texte dispose que le salarié justifiant d’au moins une année d’ancienneté dans une même entreprise peut bénéficier de trois jours d’absence en cas d’hospitalisation d’un enfant inscrit sur le livret de famille du salarié jusqu’à la date de son 16 ème anniversaire. Son absence n’entraînant aucune perte de rémunération. Les parents travaillant dans la même entreprise peuvent bénéficier successivement de ces trois jours d’absence.

Pour les partenaires sociaux, cette disposition inédite participe d’une meilleure prise en compte de l’équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle. Cet équilibre constituant même « un enjeu majeur » de la branche Hôtels, Cafés, Restaurants.

Fait rare : l’avenant a été signé par l’ensemble des organisations et syndicats représentatifs (3 0P et 5 syndicats de salariés).

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