Titres restaurant : dématérialisation et extension à la grande distribution acquise, double-plafond à l’étude

Dans une interview donnée au média Ouest-France publiée le 17 juin, Véronique Louwagie, ministre chargée du Commerce, de l’Artisanat et des PME a confirmé l’extension sous condition de l’utilisation des titres-restaurant dans la grande distribution, plébiscitée par leurs utilisateurs, ainsi que leur dématérialisation complète. Par ailleurs, un système de double plafond, demandé par les restaurateurs, est à l’étude, dont le mécanisme n’est pas encore acté. L’accord final sur la réforme globale des titres serait annoncé dans les prochaines semaines.

Dans une interview donnée au média Ouest-France publiée le 17 juin, Véronique Louwagie, ministre chargée du Commerce, de l'Artisanat et des PME a confirmé l'extension sous condition de l'utilisation des titres-restaurant dans la grande distribution, plébiscitée par leurs utilisateurs, ainsi que leur dématérialisation complète. Par ailleurs, un système de double plafond, demandé par les restaurateurs, est à l'étude, dont le mécanisme n'est pas encore acté. L'accord final sur la réforme globale des titres serait annoncé dans les prochaines semaines.

Dès 2018, par exemple, Edenred, s'associait à Google pay, pour permettre à ses utilisateurs de règler leur repas via leur smartphone Androïd ou même leur montre connectée Google dans tous les restaurants et commerces affiliés équipés d'un terminal de paiement sans contact. Photo : Mastercard.

Le Gouvernement a acté l’utilisation élargie des titres restaurants pour les quelque six millions de salariés bénéficiaires. Il restera au Parlement à se prononcer. Du régime dérogatoire en vigueur jusqu’à fin 2026 (lire notre article), on passera à un régime pérenne le 1er janvier 2027. Les consommateurs, qui plébiscitaient cette souplesse, pourront donc continuer d’acheter dans les GMS des produits alimentaires non directement consommables.

Actée également, la dématérialisation complète. De fait, les titres papiers sont devenus minoritaires, sans pour autant être marginaux. Selon une étude de la Commission Nationale des Titres-Restaurant (CNTR), la part des titres dématérialisés avait dépassé celle du papier dès 2022, en devenant le format utilisé dans 60 % des transactions contre 40 % seulement pour le papier.

En 2025, leur part de marché a sans doute encore reculé pour ne plus représenter que 30 % des titres-restaurant en circulation. 28 % même au sein des 2 000 utilisateurs de titres interrogés par Openeat en février 2025.

Mais les chantiers restent nombreux pour la ministre si elle entend vraiment réformer un marché assez conservateur, très lucratif pour les émetteurs et assez coûteux pour les restaurants et commerces affiliés.

Faut-il, par exemple, étendre l’usage des titres aux week-ends et jours fériés ? Faut-il plafonner les commissions payées par les commerçants ? Faut-il créer un double plafond de dépenses, comme le demandent les restaurateurs ?

Ce système de double-plafond n’existe pas aujourd’hui. En clair, dans les GMS, le plafond quotidien serait inférieur au 25 € actuel. Autre possibilité entre vue, celui-ci serait fonction du niveau de TVA des produits achetés.

Autant les consommateurs plébiscitent l’utilisation des titres dans les rayons des grandes surfaces pour acheter des produits alimentaires (1). Autant ils seront sans doute plus réticents à passer d’un plafond à l’autre. De fait, interrogés sur le sujet par Openeat, ils ne sont que 49 % à y être favorables (dont 24 % tout à fait d’accord).

Des titres alimentaires ou des titres restauration qui se substitueraient aux titres-restaurant ?

Officiellement, ce débat n’a pas lieu. Mais de fait, les titres restaurants sont en majorité dépensés ailleurs que dans les restaurants. Selon l’étude Openeat – Selvytis menée en février 2025 auprès de 2 000 porteurs de titres, le supermarché représente 38 % de leurs occasions de consommations (vs 36 % dans l’étude Viavoice de 2024 pour la CNTR), devant les restaurants (34 %, inchangé par rapport à 2024) et les commerces alimentaires (28 % vs 24 % en 2024).

Il ne serait donc pas illégitime que ces titres soient renommés de façon à refléter les usages. Titre Restauration par exemple. Ou Titre alimentaire.

Une autre idée a également été suggérée, côté syndicat de restaurateurs. Que l’Etat repositionne le titre-restaurant sur le restaurant uniquement et qu’il crée un titre alimentaire dédié aux commerces alimentaires. Mais on voit mal les entreprises financer et gérer deux systèmes différenciés pour une finalité similaire.

Et si elle devait conduire leurs salariés à choisir leur type de titre, il y a fort à parier qu’il choisirait le titre alimentaire plutôt que le titre-restaurant. C’est en tout cas ce qui ressort de l’étude Openeat. Ils ne seraient que 30 % à opter pour le titre restaurant, si on les obligeait à choisir entre les deux.

Ce projet de réforme souligne en filigranne une question plus globale. Permettra de faire émerger sur ce marché des solutions nouvelles, plus pratiques pour les consommateurs et moins coûteuses pour les restaurants et les commerces ?  Permettant par exemple aux salariés de se passer d’un prépaiement et d’un prélèvement sur salaire… Début de réponses dans quelques semaines

(1) 96 % des utilisateurs souhaitent pouvoir continuer à les utiliser librement dans les rayons des grandes surfaces, selon une étude pour la Commission nationale du titre-restaurant (sondage Vivavoice 2024)

 

Véronique Louwagie, ministre déléguée chargée du Commerce, de l’Artisanat, des PME
et de l’Économie sociale et solidaire

« Depuis février avec les restaurateurs, les salariés, les employeurs, les émetteurs et la grande distribution nous avons échangé sur l’avenir de cette dérogation. Nous finalisons le texte mais je veux aboutir au plus vite.

Deux points sont décidés : la pérennisation du dispositif pour les produits non directement consommables et la dématérialisation. la gestion du papier est très lourde pour les restaurateurs. Et les émetteurs doivent, de leur côté, anticiper pour ne plus avoir de stocks de papier au 1er janvier 2027 »

Quant au double plafond, c’e’st est une option prise très au sérieux Mais nous devons aussi vérifier sa faisabilité juridique.»

 

Sondage Openeat sur les Titres-restaurant : 7 salariés sur 10 préfèrent un titre alimentaire

Une décision en ligne avec les attentes des salariés puisque selon le Baromètre 2025 d’Openeat, 70 % d’entre eux préfèrent un titre alimentaire utilisable en grande distribution, plutôt qu’un titre réservé uniquement aux restaurants.

Openeat, acteur innovant des titres-restaurant, dévoile les résultats de son Baromètre 2025, réalisé par l’institut Selvitys auprès de 2 000 salariés bénéficiaires de titres-restaurant. L’étude révèle une attente forte des salariés en faveur de plus de flexibilité et d’accessibilité, notamment avec la prolongation de leur usage en grande distribution et l’ouverture à d’autres jours de la semaine.

Principaux enseignements du sondage 
  • 72% disent utiliser des titres restaurants sous forme de carte. Les grandes entreprises sont celles qui utilisent le plus le support carte.
  • 86 % sont favorables à leur utilisation les dimanches et jours fériés
  • 80 % des salariés souhaitent la prolongation de l’utilisation des titres-restaurant en grande distribution
  • 78 % les utilisent pour mieux faire leurs courses
  • 70 % choisiraient un titre alimentaire plutôt qu’un titre exclusivement restaurant
  • 68 % soutiennent une limitation des commissions prélevées aux commerçants pour faciliter leur acceptation
  • 87 % considère le TR comme un avantage social important
  • 88 % constate qu’il améliore le pouvoir d’achat
  • 78% des utilisateurs de carte souhaitent bénéficier de titres sans être prélevés sur leur fiche de paie, notamment les jeunes actifs.
 Catherine Coupet, PDG d’Openeat

«D’après notre baromètre, les attentes des salariés sont claires : plus de souplesse, plus d’accessibilité et une meilleure prise en compte des évolutions des modes de consommation.

Le succès de l’utilisation des titres-restaurant en grande distribution et la demande pour une flexibilité accrue montrent qu’il est temps de repenser ce dispositif pour mieux répondre aux besoins réels des bénéficiaires.

Chez Openeat, nous avons conçu une solution qui allie liberté d’usage et simplicité, afin que les salariés puissent profiter pleinement de cet avantage sans contrainte. »

Openeat, nouvel acteur du marché, propose un modèle assez disruptif. Il repose sur un paiement direct par carte bancaire des achats de repas et de produits alimentaires. C’est ensuite l’employeur qui se charge de rembourser en 24 heures (la promesse), la part financée par leur employeur.

Openeat se veut une solution innovante et alternative pour l’usage des titres-restaurant. Contrairement aux cartes titres-restaurant traditionnelles, Openeat permet aux utilisateurs de payer directement avec leur carte bancaire pour leurs repas et achats alimentaires, puis d’être remboursés par Openeat en 24 heures de la part financée par leur employeur. Plus de prélèvement sur salaire donc.

A lire dans la même rubrique

Dès 2018, par exemple, Edenred, s'associait à Google pay, pour permettre à ses utilisateurs de règler leur repas via leur smartphone Androïd ou même leur montre connectée Google dans tous les restaurants et commerces affiliés équipés d'un terminal de paiement sans contact. Photo : Mastercard.