La décélération de la hausse des prix de leurs services, observée depuis novembre 2023, s'est accentué en mars. En rythme annuel, leur inflation est passée de +3,9 % en janvier à +3,7 % en février et +3,2 % le mois dernier. La Restauration contribue à ce ralentissement (+3,8 % après +4,1 % et +4,5 %). Alors que l'Hébergement tombe à +1,3 % (après +2,1 % et +2,2 %). Le freinage des prix de l'alimentaire (+1,7 %) et de l'énergie (+3,4 %) entraîne une meilleure maîtrise des coûts. Joue également, pour l'hébergement, une modération tarifaire liée au tassement de la demande.
Vers un pré atterrissage de l’inflation
Sur l’ensemble de l’Indice Insee des prix à la Consommation (IPC), et en particulier sur ceux de l’Hébergement Restauration, l’inflation haute a débuté en 2022. En moyenne annuelle, elle atteignait alors +4,7 %. Les Hébergements culminaient même à + 7 %. Et les hôtels à +12%. Le services de Restauration se contentaient d’un +3,8 %.
Une année plus tôt (2021), la hausse des prix de l’H&R ne dépassait pas +0,8 % en moyenne annuelle. Plus rare encore, elle était deux moins élevée que celui de l’ensemble de l’IPC (+1,6%)
Dans les services d’Hébergement, cette hausse moyenne se limitait à +2,7 %. Et dans la Restauration surtout, elle se bornait +0,6 %. Avec toutefois, un écart élevé entre un indice des prix en hausse de +1,4 % les restaurants et cafés mais en baisse de -3,8 % dans les cantines. Et même de -8,8 % dans les cantines scolaires et universitaires. Ceci en raison d’une politique volontariste de l’Etat qui décidait de généraliser les repas à 1 euro, vers les étudiants notamment.
En 2023, la hausse inflationniste reprenait de plus belle pour culminer à +5,3 %. Avec cependant, un premier infléchissement côté Hébergement qui retombait à +3,8 %, tout type confondu, et à + 7 % pour les hôtels. A l’inverse, les majorations poursuivaient dans les services de Restauration avec un +5,8 % pour les restaurants et cafés. Et jusqu’ à +7,7 % pour les services de restauration rapide et à emporter.
Mais c’est pourtant également en 2023, au deuxième semestre, que l’inversion de tendance s’est confirmée dans les deux secteurs. Y compris pour les Restaurants et Cafés, passés d’un rythme annuel de +6,6 % en avril 2023 à +5,2 % en août 2023 puis +4,8 % en janvier 2024 et +3,9 % en mars…
Sauf crise (sanitaire, politique, économique), qui déclencherait des hausses de coûts alimentaires et énergétiques. Et sauf fièvre estivale ephémère, en raison notamment des JO, cette tendance baissière devrait se confirmer. C’est en tout ce cas ce que prévoit la Banque de France pour l’ensemble de l’économie française.
Mais précisons bien à nouveau que les politiques de prix étant fort différentes entre Hébergements et Restauration, le profil de ce (relatif) atterrissage sera très dissemblable d’un secteur à l’autre. Plus accidenté dans les Hébergements, et en particulier dans les hôtels, leurs tarifs étant fonction des saisons et de la fréquentation (revenu management). Et plus linéaire dans la Restauration.
Source : Insee
Montage graphique : HR-infos
L’évolution annuelle des prix des services d’hébergement depuis janvier 1990
IPC-Services-dhebergement-HR-Infos-032024
L’évolution annuelle des prix des services d’hôtels – motels -auberges depuis janvier 1990
L’évolution annuelle des prix des services de restaurants et cafés depuis janvier 1990
L’Insee actualise ses pondérations en élevant à nouveau la part des consommations
des ménages consacrées aux services de restauration et d’hébergement
