Les rares chiffres disponibles (Airbnb en communique fort peu…), en attestent désormais. La plate-forme américaine de location en ligne de court séjour est devenue en France un acteur majeur de l’hébergement touristique intermédiarisé.
Sur la seule année 2016 en effet, Airbnb affirme avoir hébergé via son site internet quelque 8 millions de personnes parmi 300 000 logements proposés, dont 70 000 situés sur Paris et sa banlieue. Airbnb déclarant par ailleurs avoir accueilli 15 millions de voyageurs depuis 2008, l’Américaine aurait donc facturé davantage de clients sur la dernière année écoulée que sur les huit années précédentes ! C’est dire la progression fulgurante de la plate-forme.
Par comparaison, le réseau de Gîtes de France, qui revendique être leader de « l’hébergement chez et par l’habitant » a réalisé près de 6,7 millions de nuitées (+3,6 % par rapport à 2015) dans quelque 60 000 hébergements labellisés aux couleurs de ses « épis ».
Accusé de concurrencer déloyalement les hôtels et de favoriser les locations de courte durée non déclarées, le site américain avait annoncé en février 2015 qu’il mettrait en place la collecte automatique de la taxe de séjour au nom des hôtes. Ce qu’il commença à faire sur Paris et Chamonix à partir d’octobre .
En 2016, 19 municipalités françaises ont bénéficié de ce système de collecte automatique et de redistribution de la taxe. Elles ont perçu 7,3 millions d’euros de taxe de séjour versés directement par la plateforme.
A court terme, selon de fortes probabilités, la progression des nuitées vendues sur Airbnb devrait se poursuivre. Tout comme le produit de la collecte automatisée de la taxe de séjour : 0,83 euros par personne et par nuit, soit la taxe prévue pour la catégorie meublés touristiques non classés. En 2016 en effet, les 7,3 millions d’euros collectifs ne provenaient que de 19 communes, et à compter seulement du 1er août pour 17 d’entre elles, dont Marseille, Bordeaux, Lyon….
« Nous voulons continuer à travailler avec les villes afin de simplifier la collecte et le reversement de la taxe de séjour pour les hôtes sur Airbnb (…) » et « permettre aux villes et aux territoires de bénéficier davantage des retombées économiques du tourisme et de notre communauté », a expliqué à l’AFP Emmanuel Marill, directeur d’Airbnb pour la France.
Airbnb explique vouloir « étendre cette initiative ». Au printemps 2017, il collectera la taxe de séjour pour le compte des hôtes « dans 31 nouvelles destinations dans les régions françaises, dont des stations de ski dans les Alpes et les Pyrénées, portant le nombre de villes concernées à 50 en France », selon M. Marill.
Les offres Airbnb étant réparties sur quelque 17 000 communes, le chemin semble encore long avant une totale couverture du réseau. Néanmoins, un bonne partie des grandes villes sont déjà réglées via ce dispositif. Manquent toutefois Amiens, le Havre, Saint-Etienne ou encore Tours.
La taxe de séjour a rapporté au total 246 millions d’euros en 2014 aux communes. En toute hypothèse, la contribution des clients d’Airbnb dépassera largement les 10 millions d’euros en 2017. »