Clients, fournisseurs, concurrents… Tout un chacun pourra bientôt se faire une idée du niveau d’hygiène d’un établissement en France opérant des denrées alimentaires. Qu’il s’agisse d’un abattoir, d’un atelier agroalimentaire, d’un traiteur ou d’un restaurant. A condition d’aller chercher l’information sur le web !
En effet, les résultats des contrôles d’hygiène réalisés à compter du 1er mars dans la filière alimentaire seront mis en ligne à partir du 3 avril 2017 sur un site officiel dédié : www.alim-confiance.gouv.fr. Ils seront également disponibles sur une application mobile « Alim’confiance » pour smartphones fonctionnant sous iOS, Android ou Windows Phone.
Le décret d’application de cette mesure prévue par la loi d’Avenir pour l’agriculture, l’alimentation et la forêt du 13 octobre 2014 a été publiée au journal officiel du 17 décembre. Un arrêté devrait également être pris. Cette mesure d’affichage avait donné lieu, rappelons-le, à une expérimentation menée à Paris et à Avignon de juillet à décembre 2015.
Chaque établissement sera informé au préalable du résultat du contrôle de son établissement et de sa publication. Les professionnels auront également la possibilité, mais non l’obligation (hormis pour la Défense), d’afficher les résultats du contrôle dans leur établissement pour informer le consommateur.
Stéphane Le Foll, ministre de l’Agriculture, de l’Agroalimentaire et de la Forêt, Porte-parole du Gouvernement, s’est félicité de cette mesure . « La mise en œuvre de la transparence des contrôles, mesure inscrite dans les objectifs de la loi d’Avenir, répond à une attente légitime des citoyens, déclare-t-il. L’objectif est d’apporter des garanties sur le niveau sanitaire des établissements de la chaîne alimentaire tout en favorisant la confiance entre les citoyens et l’ensemble de la filière alimentaire.»
Et le ministère de préciser que les pays européens qui ont déjà mis en œuvre ce dispositif de transparence ont constaté une amélioration du niveau sanitaire des établissements.
L’Umih, première organisation professionnelle de la branche Hôtels Cafés Restaurants, s’est montré en revanche critique. Le dispositif gouvernemental ne reprend pas les propositions de la profession, suscite « d’importantes interrogations » et peut s’avérer « anxiogène pour le consommateurs ». « Rien n’a été mis en place pour protéger l’utilisation de ces données, commente l’Union, ajoutant « qu’une notation intermédiaire va attirer la suspicion et des interrogations auprès du consommateur et risque d’entrainer une baisse d’activité, fragilisant encore plus le secteur dans le contexte économique actuel. »
L’Umih approuve en revanche la faculté laissée aux établissements, dans une démarche volontaire, « d’afficher de manière visible pour le consommateur » cette information sur le niveau d’hygiène de leur établissement.
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