En 2023, selon une enquête de l'Urssaf, le revenu moyen annuel global des 132 300 travailleurs indépendants (TI) dits classiques (hors auto-entrepreneurs) exerçant dans l'HR, a diminué de 4,1 % dans le secteur de l'Hébergement, à 20 488 euros, et de 1,2 % dans celui de la Restauration et des Débits de boissons, à 22 584 euros. Le recul est encore plus prononcé en euros dits constants, lorsque l'Urssaf intègre l'inflation constatée en 2023 (+4,9 % en moyenne annuelle). Les revenus des TI de la branche H&R se situent nettement en dessous du revenu moyen inter sectoriel (45 571 €).
Le pouvoir d’achat des travailleurs indépendants de la branche en recul en 2023
En 2022, dans un contexte pourtant déjà inflationniste (+5,2 % après seulement +1,6 % en 2021), les revenus réels (en euros courants) des TI de l’Hébergement Restauration avaient mieux que résisté. Même après intégration de l’inflation, ils affichaient de fortes progressions : + 9,4 % pour les TI de l’Hébergement et + 2,6 % pour ceux de la Restauration et des Débits de boissons.
Mais il est vrai aussi qu’en 2022, leurs revenus annuels réels avaient exceptionnellement augmenté : + 15,2 % pour les Indépendants de l’Hébergement et + 8,1 % pour ceux de la Restauration et des Débits de boissons. A l’époque, le secteur, qui sortait tout juste d’une longue période de récession et de chômage partiel, effectuait un rattrapage. En comparaison, le revenu moyen annuel inter sectoriel avait diminué de 0,5 %.
Et en 2023, on assiste à un complet revirement de tendance, malgré le léger fléchissement de l’inflation (+4,9 %). Dans la Restauration et Débits de boissons, le revenu moyen annuel des travailleurs indépendants baisse cette fois, de 5,8 % en euros constants (et de 1,2 % en euros courants). Et cela après deux années de croissance (+ 2,6 % en 2022 et + 9,5 % en 2021). Elles faisaient suite à la chute du revenu moyen en 2020 pendant la crise sanitaire (- 14 %).
Retournement similaire dans l’Hébergement. Le revenu moyen annuel de ses travailleurs indépendants connaît même une baisse encore plus marquée, de -8,5 % (et de -4,5 % en euros courants). Alors qu’il avait connu deux précédentes années de fortes progressions : + 9,4 % à la fois en 2021 et en 2022 (et de +15,1 % en euros courants en 2022).
On mesure ici combien la maîtrise de l’inflation est déterminante pour la progression des revenus.
Un revenu annuel moyen inférieur au revenu médian inter sectoriel
En 2023, le revenu moyen déclaré par les travailleurs indépendants classiques est stable (+0,1 %). Mais l’inflation continue de peser sur son évolution en euros constants : -4,5 %, après -5,5 % en 2022.
En 2023, les indépendants de la branche HR font partie de la moitié des travailleurs indépendants ayant un revenu inférieur à 28 851 euros (revenu médian). Mais ils ne sont pas les plus mal lotis. Les 25 % des travailleurs indépendants les moins aisés ont un revenu inférieur à 9 517 euros.
A l’autre extrémité, les 25 % de travailleurs indépendants les plus aisés ont un revenu supérieur à 55 425 euros. L’écart de revenu se creuse légèrement entre les 25 % les plus aisés et les 25 % les moins aisés. Il s’établit à 45 908 euros en 2023 (45 103 euros en 2022).
Source : Urssaf – extraits du tableau général
Lecture : 112 200 travailleurs indépendants du secteur Restauration et débits de boissons (IZ1) ont déclaré un revenu 2023. La quasi-totalité d’entre-eux sont artisanscommerçants. Dans ce secteur, le revenu moyen diminue en 2023 de 1,2 % en euros courants et de 5,8 % en euros contants.
Définition Insee euros courants – euros constats :
Les prix en euros courants sont les prix tels qu’ils sont indiqués à une période donnée, ils sont dits en valeur nominale.
Les prix en euros constants sont les prix en valeur réelle c’est-à-dire corrigés de la variation des prix (de l’inflation) par rapport à une donnée de base ou de référence.
Défintion des revenus euros courants – euros constants :
Le revenu correspond, sauf taxation d’office en cas d’abscence de déclaration, à celui déclaré annuellement par le travailleur indépendant à la DGFiP. Revenu à partir duquel l’Urssaf fixe les cotisations sociales
L’évolution des revenus en euros courants entre deux périodes (annuelle N/N-1 ou mensuelle M-M-1)) est celle effectivement constatée sur une période donnée, en valeur nominale.
L’évolution des revenus traduite en euros constants intègre la variation des prix (‘inflation) constatée dans la période de comparaison (annuelle N/N-1 ou mensuelle M-M-1).
Compte tenu de l’inflation, l’évolution des revenus en euros constants, exprimée en %, est toujours inférieure à l’évolution des revenus en euros courants.
Cette évolution des revenus peut également être positive en euros courants et positive ou négative en euros constants.
Notes :
Le revenu annuel moyen nominal est obtenu en divisant la masse totale des revenus déclarés par les travailleurs indépendants d’un secteur (2,530 milliards d’euros pour la Restauration et les Débits de boissons, 412, 772 millions d’euros pour l’Hébergement) par le nombre de travailleurs indépendants déclarants ( 112 229 pour la Restauration et les Débits de boissons et 20 147 pour l’Hébergement)