Après avoir augmenté au premier trimestre 2024 (+ 1,6%, 21 600 postes), les effectifs de branche affichaient un léger repli au second (-0,5 %) avec 1,340 million de salariés, du fait de la disparition de 8 500 postes dans la Restauration, non compensée par les 1 500 postes créés dans l'Hébergement. Malgré tout, sur 12 mois, la branche, dans le Top 3 des recruteuses, a encore créé 16 000 places supplémentaires. Quant au Salaire Moyen par Tête, sa progression annuelle est équivalente dans l'H et l'R (+2,7 %), mais avec un net écart entre Restauration (1 942 €) et Hébergement (2 422 €).
Un repli trimestriel par anticipation plus prudente de l’activité à venir
Première alerte, premier signal d’avant-crise ? Non… Il serait prématuré de tirer des conclusions à partir d’une seule évolution trimestrielle. On avait observé un recul des effectifs plus important au 4 ème trimestre 2023 (-1 %) tant dans l’Hébergement (-0,7%) que dans la Restauration (-1%) . Ce qui n’avait pas empêché une nette progression au trimestre suivant (+1,6 %), avec, 21 300 postes supplémentaires, dont 17 000 dans la Restauration.
Les effectifs salariés du secteur de l’HR baissent dans la plupart des régions ce trimestre, précise l’Urssaf. Les réductions les plus franches concernent la Nouvelle-Aquitaine (- 2,2 %), l’Occitanie (- 1,7 %), et la Bretagne (- 1,5 %). Pour autant, la plus importante d’entre elles, l’Île-de-France, affiche une hausse de 0,4 %.
Un volume d’embauches encore élevé et sans équivalent dans les autres secteurs, y compris en CDI
Le léger recul des effectifs au cours du deuxième trimestre 2024 tient aussi à des anticipations d’activité plus conservatrices et donc prudentes de la part des recruteurs. De fait, les déclarations d’embauche ont un peu reculé au deuxième trimestre 2024 (-2,7 %). La branche a néanmoins encore effectué plus d’1 million de DPAE (Déclaration Préalable A l’Embauche) entre avril et juin 2024. Aucun autre secteur ne peut se prévaloir d’un tel volume. Idem pour le nombre de DPAE en CDI : la bagatelle de 206 000.
Un autre facteur dynamise le recrutement, c’est la création d’entreprises. Et celle-ci reste particulièrement dynamique. Il s’en est créée plus de 28 000 entre janvier et juillet 2024. C’est 4 700 de plus que sur les sept mêmes mois de 2023. Alors, certes, 6 % seulement d’entre elles génèrent des postes de salariés, en moyenne 2,5 postes. Mais c’est donc près de 4 300 sur 7 mois.
Dans ces évolutions, le recours à l’ntérim demeure assez marginal. La branche employait 15 700 intérimaires au second trimestre 2024, correspondant à 17 700 équivalent- emplois à temps plein. Une tendance annuelle en baisse de -0,7 %.
L’intérim ne représente que 1,2 % de son effectif global. Alors qu’elle pèse en moyenne 7,1 % dans l’Industrie et 7,9 % dans la Construction. De même, les missions d’interim sont très courtes. Leur durée moyenne est inférieure à 1 semaine (0,7). Alors qu’elles atteignent en moyenne 2,6 semaines dans l’Industrie, 3,6 semaines dans la Construction. Et jusqu’à 5,1 semaines dans les services financiers.
Effectifs CVS : en Données Corrigées des Variations Saisonnières.
GA : Glissement annuel des effectifs salariés GT : Glissement trimestriel des effectifs salariés.
Source : Urssaf, Dares (effectifs intérimaires) – traitement HR-infos
Précisions :
En effectifs bruts, la branche comptait 1,435 million de salariés fin juin. En effectifs bruts moyens, elle en comptait 1,351 million. Pour l’Urssaf, l’indicateur le plus signifiant reste les données Corrigées des Variations Saisonnières.
Le Salaire Moyen par Tête a progressé plus vite que l’inflation
Que ce soit celui de l’Hébergement et à fortiori celui de la Restautation, ce salaire moyen (brut) est très inférieur (-46 % !) à celui de la moyenne des secteurs (2 990 €). Pour au moins trois raisons. Le faible pourcentage de cadres, sachant leur rémunération est généralement située en haut de l’échelle des salaires : environ 8 % de cadres dans l’HR contre près de 20 % dans les autres secteurs d’activités (source Conventions collectives). A l’inverse, le très fort pourcentage d’employés (69,5 % vs 32,4 %), traditionnnement situé en bas de l’échelle… Et enfin, le taux élevé de salariés à temps partiel : 34 % dans la branche contre 21 % dans les autre secteurs
Maigre consolation…
Maigre consolation pour les centaines de milliers de salariés au bas de l’échelle : le SMPT de la branche a progressé plus vite sur les 12 derniers mois que les prix à la consommation de l’ensemble des ménages (hors tabac) : +2,8 % à comparer à +2,1%. Le pouvoir d’achat du SMPT gagne ainsi 0,7 point sur un an.
Quant au montant de la Prime de Partage de la Valeur (PPV), il reste extrêmement faible : 20,6 millions d’euros sur ce trimestre. Rapportée au nombre théorique de salariés bénéficiaires, 1,340 million, elle représenterait à peine 5 euros par mois…
GA : Glissement annuel de la masse salariale GT : Glissement trimestriel de la masse salariale.
Le salaire moyen par tête (SMPT) est calculé en rapportant la masse salariale du trimestre à l’effectif moyen observé sur le trimestre ; il est divisé par trois pour obtenir une grandeur mensuelle.
Le SMPT inclue ici la Prime de Partage de la Valeur (PPV).
Source : Urssaf, Dares (effectifs intérimaires) – traitement HR-infos