Le rythme annuel d'inflation dans la branche est légèrement remonté à +3,3 % en avril 2024, selon l'Insee. Alors qu'il décélérait depuis cinq mois, passant de +4,5 % en novembre à +3,2 % en mars. Sa cause unique tient à un surcroît de flamblée saisonnière des tarifs des hébergements (+3,9 % sur 1 mois), en particulier des résidences de tourisme et des campings (+ 7,1 % sur 1 mois). A l'inverse, les services de restauration, bénéficiant de la poursuite du ralentissement des prix des produits alimentaires (+1,2%), poursuivent leur décélération (+3,5 % vs +3,8 % sur 12 mois).
Des évolutions d’inflation conditionnées par le revenu management
On ne le dira assez jamais. On le répètera donc à nouveau…. Entre Hébergements et Restauration, les politiques de prix sont fort différentes. Par conséquent, la décélèration de leur inflation présente des profils tout aussi différents.
Ce ralentissement sera plus régulier dans la Restauration. Mais plus vallonné dans les Hébergements. Leurs tarifs étant façonnés par leur système de « revenu management », reposant sur la saisonnalité de l’activité et les historiques de fréquentation. En premier lieu dans les hôtels mais aussi, et plus en plus, dans les résidences de tourisme et les campings.
S’il fallait s’en convaincre, il faut examiner un autre poste de de l’Indice Insee des prix à la Consommation (IPC). Celui des forfaits touristiques. Autrement dit des séjours tout compris, des circuits comprenant voyage, nourriture, hébergement, guides, etc, consommés en France.
Force est de contaster que les comportements de prix des forfaits touristiques sont comparables à ceux des hébergements touristiques marchands. Avec de plus forts écarts même. Sur le seul mois d’avril, leur indice avait augmenté de 12,5 % et sur 12 mois de 20,1 %. En mars, il n’avait pris que +7,2% (+13,5 % sur 1 an). Et si l’on se reporte à mars 2023, ces forfaits touristiques avaient pris + 6,3 % (+19,8 % sur 12 mois).
Dans les hébergements, on a également observé une forte hausse en avril 2024 par rapport au mois précédent (+3,9 % vs +0,3%). Et en avril 2024 par rapport à avril 2023 (+3,9 % vs +2,4 %).
Il faudra scruter l’Indice des Prix à la Consommation de mai et de juin prochains pour vérifier que l’inversion de tendances inflationnistes, observée à partir du deuxème semestre 2023, est bien corroborée. A fin avril 2024, c’est encore le cas pour les services de restauration. Ce n’est plus tout à fait le cas pour les hébergements avec ce soubresaut concentré surtout sur les campings et les résidences de tourisme. Mais un événèment mensuel ne suffit pas à façonner une tendance annuelle. Sauf s’il se reproduit…
Répétons-le… Sauf crise (sanitaire, politique, économique), qui déclencherait des hausses de coûts alimentaires et énergétiques. Et sauf fièvre estivale ephémère, en raison notamment des JO, cette tendance baissière devrait, malgré tout, se poursuivre. C’est en tout ce cas ce que prévoit la Banque de France pour l’ensemble de l’économie française.
Source : Insee
Montage graphique : HR-infos
L’évolution annuelle des prix des services d’hébergement depuis janvier 1990
IPC-Services-dhebergement-HR-Infos-042024
L’évolution annuelle des prix des services d’hôtels – motels -auberges depuis janvier 1990
IPC-Services-dhebergement-HR-Infos-042024