Karibea en passe de sortir d'une zone de tempêtes aux Antilles

Croissance de l’activité, hausse des réservations, indicateurs financiers positifs… Les éclairicies se multiplient entre les nuages que traverse encore le groupe hôtelier antillais.

Placé en redressement judiciaire depuis novembre 2017 en raison de ses dettes fiscales et sociales (7,5 millions d’euros selon son PDG), Karibea vient en effet d’annoncer un chiffre d’affaires en forte croissance au premier trimestre 2018 (+ 12 %, à 9,8 millions d’euros), assorti d’un bénéfice d’exploitation. Le tribunal de commerce de Fort-de-France devra décider prochainement de la prolongation ou non de la procédure en cours.

Les difficultés du groupe remontent à 2015, avec un chiffre d’affaires alors en chute libre (15,6 million d’euros contre 21,3 millions 1 an plus tôt) et des pertes importantes. Karibea souffrait à la fois d’une conjoncture économique défavorable sur les Antilles et de la fermeture trois fois plus longue que prévue de cinq hôtels à rénover : Salako-Clipper-Prao en Guadeloupe, et Amyris et Amandiers en Martinique.

En 2017, le groupe, avec une offre de nouveau complète, affichait un chiffre d’affaires en belle progression (26,8 millions d’euros) mais assortie toutefois de pertes non résorbées. Ce qui conduira à sa mise en redressement judiciaire, évité deux ans plus tôt grâce à des accords passés avec ses créanciers publics et privés.

La vente des murs de 4 hôtels (Salako-Clipper-Prao en Guadeloupe, Amyris en Martinique) avait permis, expliquait alors le PDG Patrice Fabre au journal Antilla,  » de payer une partie des créances du groupe à hauteur de 10 millions, de donner en garantie les actifs restants du groupe pour un solde à échéance 10 ans, de financer les travaux de rénovation et de mise en conformité nécessaires, et d’investir 2 millions d’euros dans la formation du personnel. »

Patrice Fabre est désormais confiant pour l’avenir. Ces bons résultats sur cette période de janvier à mars 2018, la plus importante de l’année car elle correspond à la haute saison, et la conjoncture actuelle aux Antilles lui permettent de tabler à fin 2018 sur un chiffre de d’affaires d’environ 30 millions d’euros.

Trois facteurs expliquent cette embellie. D’une part, aujourd’hui définitivement réouverts et rénovés, les hôtels et résidences de Sainte Luce (Martinique) et de la station balnéaire du Gosier (Guadeloupe), ont désormais repris leur exploitation en pleine croissance.

Par ailleurs, une nouvelle politique d’optimisation du remplissage des hôtels en fonction du prix a été mise en place par le management, elle porte ses fruits.

Enfin, la hausse du tourisme aux Antilles et le renforcement des dessertes aériennes, avec l’arrivée notamment de la compagnie Low Cost Level, a également permis d’augmenter le taux d’occupation de l’ensemble des hôtels.

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Croissance de l’activité, hausse des réservations, indicateurs financiers positifs... Les éclairicies se multiplient entre les nuages que traverse encore le groupe hôtelier antillais.

Placé en redressement judiciaire depuis novembre 2017 en raison de ses dettes fiscales et sociales (7,5 millions d'euros selon son PDG), Karibea vient en effet d'annoncer un chiffre d'affaires en forte croissance au premier trimestre 2018 (+ 12 %, à 9,8 millions d'euros), assorti d'un bénéfice d'exploitation. Le tribunal de commerce de Fort-de-France devra décider prochainement de la prolongation ou non de la procédure en cours.

Les difficultés du groupe remontent à 2015, avec un chiffre d'affaires alors en chute libre (15,6 million d'euros contre 21,3 millions 1 an plus tôt) et des pertes importantes. Karibea souffrait à la fois d'une conjoncture économique défavorable sur les Antilles et de la fermeture trois fois plus longue que prévue de cinq hôtels à rénover : Salako-Clipper-Prao en Guadeloupe, et Amyris et Amandiers en Martinique.

En 2017, le groupe, avec une offre de nouveau complète, affichait un chiffre d'affaires en belle progression (26,8 millions d'euros) mais assortie toutefois de pertes non résorbées. Ce qui conduira à sa mise en redressement judiciaire, évité deux ans plus tôt grâce à des accords passés avec ses créanciers publics et privés.

La vente des murs de 4 hôtels (Salako-Clipper-Prao en Guadeloupe, Amyris en Martinique) avait permis, expliquait alors le PDG Patrice Fabre au journal Antilla, " de payer une partie des créances du groupe à hauteur de 10 millions, de donner en garantie les actifs restants du groupe pour un solde à échéance 10 ans, de financer les travaux de rénovation et de mise en conformité nécessaires, et d’investir 2 millions d’euros dans la formation du personnel."

Patrice Fabre est désormais confiant pour l'avenir. Ces bons résultats sur cette période de janvier à mars 2018, la plus importante de l'année car elle correspond à la haute saison, et la conjoncture actuelle aux Antilles lui permettent de tabler à fin 2018 sur un chiffre de d’affaires d'environ 30 millions d’euros.

Trois facteurs expliquent cette embellie. D'une part, aujourd'hui définitivement réouverts et rénovés, les hôtels et résidences de Sainte Luce (Martinique) et de la station balnéaire du Gosier (Guadeloupe), ont désormais repris leur exploitation en pleine croissance.

Par ailleurs, une nouvelle politique d’optimisation du remplissage des hôtels en fonction du prix a été mise en place par le management, elle porte ses fruits.

Enfin, la hausse du tourisme aux Antilles et le renforcement des dessertes aériennes, avec l'arrivée notamment de la compagnie Low Cost Level, a également permis d'augmenter le taux d'occupation de l'ensemble des hôtels. "
L'un des 10 établissements du groupe, l'hôtel résidence La Goëlette (3*), situé à Tartane, située à la Pointe du Bout, 3 ilets en Martinique (48 chambres).
Questions à Patrice Fabre, président du groupe Karibea / GFD (Groupe Fabre-Domergue)

Votre groupe a traversé de graves difficultés financières en 2017. Quelles en sont les raisons ? Quelles actions avez-vous engagé pour repartir de l’avant ?
« Nous avions engagé en 2015 d’importants travaux de rénovations et un plan de formation du personnel qui pour nous est la clé d’un meilleur accueil. Malheureusement, nous avons subi des retards importants dans les travaux. Les travaux devaient durer 6 mois à partir de mai 2015. La réouverture définitive et complète des hôtels n’a pu intervenir qu’en décembre 2016, soit 18 mois plus tard. Cette situation particulièrement préjudiciable en saison haute a entrainé une perte significative d’exploitation et de surcouts subis (charges sociales, coûts d’entretien, formations…).

Ces retards font d’ailleurs actuellement l’objet d’une procédure judiciaire contre le bailleur, la société Foncière Caraïbes de Guadeloupe, dirigée par la SEM Patrimoniale de la région Guadeloupe en charge des travaux.
Aujourd’hui, la situation du Groupe Karibea en 2018 est la suivante. Tous les voyants sont au vert : des hôtels rénovés et réouverts en totalité depuis début 2017 ; un personnel impliqué et formé qui a pour moteur essentiel la satisfaction du client ; un nouvel élan de toutes nos équipes pour animer avec dynamisme les hôtels et répondre au plus près des attentes de notre clientèle ; et une exploitation en forte hausse depuis 2017.
Au premier trimestre 2018, nous avons enregistré une hausse de +26,5% des réservations, un taux d’occupation des hôtels de 84% qui se poursuit au moins jusqu’en mai. Cela se traduit par un chiffre d’affaires de 9,82 millions d’euros au 31 mars 2018, soit une augmentation de +12% par rapport à 2017, sur le trimestre le plus important de l’année (haute saison). »
« Etant donné que la tendance est également appuyée par des perspectives du tourisme aux Antilles très positives depuis 2017, nous tablons pour 2018 sur un chiffre d’affaires consolidé autour de 30 millions d’euros (+8,2%). C’est la meilleure performance en chiffre d’affaires de ces dernières années. »
J’en profite aussi pour remercier tout le personnel pour sa mobilisation exceptionnelle afin de proposer la meilleur qualité de services à notre clientèle tant touristique que d’affaires. Cela prouve que notre stratégie est la bonne et qu’il faut tenir ce cap dans un contexte favorable. »
Comment se porte la destination touristique Guadeloupe-Martinique ?

« Beaucoup d’établissements ont fermé ces dernières années en Martinique et en Guadeloupe.
Différents facteurs sont en cause : une concurrence de toute la Caraïbe (Sainte-Lucie, Antigua, Saint Domingue, Cuba…) où les prix sont bien souvent inférieurs à ceux pratiqués dans les Caraïbes françaises avec des charges très inférieures aux nôtres (taxes, salaires, zones franches, exonération des taxes sur les achats et services…) ; des dessertes aériennes longtemps insuffisantes mais qui s’intensifient depuis ; l’apparition des NTIC et de nouveaux types d’hébergements (gîtes, locations saisonnières, Airbnb…) qui ont généré une forte pression sur les tarifs ; une haute saison encore trop courte ; ou encore les virus Chikungunya puis Zika qui ont pris fin respectivement en 2015 et 2016.
Aujourd’hui nous pensons que ces difficultés sont derrière nous. L’activité touristique enregistre en effet une record historique depuis 2017 avec notamment l’intensification et la diversification aérienne via de nouvelles lignes comme Norwegian Airlines entre la Guadeloupe-Martinique et les Etats Unis (qui permet d’augmenter le nombre de touristes venus d’Amérique) mais aussi Corsair, Air Caraïbes, Condor, XL Airways en 2017, et bientôt Level à des tarifs très attractifs….
Il y a aussi une meilleure gestion des tarifications hôtelières sur la zone qui joue sur un bon nombre de touristes en quête de destinations soleil à des prix optimums. »

Dans l’exploitation d’un établissement hôtelier aux Antilles, existe-t-il des spécificités, des contraintes qui n’existeraient pas en métropole ?
« A toute situation géographique, ses contraintes et opportunités.
Parmi les contraintes, il y a principalement la saisonnalité avec une haute saison courte que nous cherchons à étendre comme le fait l’Ile Maurice, et une dépendance d’accès vis-à-vis des dessertes aériennes (Air France a été pendant longtemps la seule compagnie, mais une diversification de nouvelles lignes s’amplifie depuis 2-3 ans). Les Antilles font partie de l’Europe mais sont hors zone Schengen ce qui implique la nécessité de visas pour les ressortissants étrangers et des contrôles aux frontières (y compris pour les français), ce que nous aimerions bien simplifier pour faciliter les échanges. Enfin nous subissons la concurrence du reste des Caraïbes, et parfois des aléas conjoncturels et météorologiques.
Mais de magnifiques opportunités s’offrent aux Antilles. N’oublions pas que les Antilles, c’est la France (et l’Europe) aux Caraïbes ! La monnaie est l’euro (pas de taux de change), vous utilisez votre portable français sans coûts supplémentaires, vous avez l’avantage du système français sur le plan santé, infrastructure, sécurité, hygiène ce qui implique beaucoup de facilités…. De manière générale, c’est aussi une destination accessible, de superbes plages de sable fin, une multitude d’activités nautiques, des forêts tropicales, des volcans, des distilleries de rhum, de superbes excursions dans les terres, des randonnées, des cascades naturelles, des bananeraies, les champs de cannes à sucre, le zouk, une cuisine aux multiples saveurs et épices, les personnalités locales… Tant d’atouts à exploiter.
Nous adaptons notre offre à ces différentes conditions. Les hôtels Karibea sont par exemple situés à quelques pas des plus belles plages de sable blanc, et proposent une large gamme d’activités et de services : sports nautiques, activités pour les plus petits, boutiques, bars, restaurants, et casinos et discothèques des villes voisines…. Les hôtels d’affaires bénéficient tous d’un emplacement stratégique près des axes de communication et des centres villes. »

Qu’est-ce-qui vous parait définir et différencier le mieux les établissements Karibea ?
«  Nous veillons à cultiver la culture des territoires d’outre-mer et un esprit local, familial et chaleureux – et un savoir-faire de plus de 25 ans.
Nous gérons une vaste gamme d’établissements, mais tous sont à taille humaine, et très respectueux de l’environnement social et des bonnes pratiques de développement durable.
Nous avons aussi des relations de proximité fortes avec nos salariés qui pour la majeure partie d’entre eux font toute leur carrière chez nous et sont très attachés au groupe. C’est un point important qui joue de façon très réelle dans la qualité d’accueil que trouvent nos clients.
Les plus grands Tours Opérateurs français et européens nous représentent et nous considèrent comme une référence des séjours dans les caraïbes. »

Son parc

Le parc hôtelier du groupe dispose aujourd’hui de plus de 1 000 chambres d’hôtels (capacité d’accueil de 3 000 clients jour) et 2 500m2 de salles de séminaires.

Bref historique

 Le père de Patrice Fabre a  commencé à investir dans l’hôtellerie en 1989 à Saint Martin dans l’hôtel Simson Beach Marine Hôtel devenu depuis un Mercure. Notre famille était au départ investisseur, puis est devenue investisseur-gestionnaire à partir de 1991 avec la création de la marque Karibea. Les deux premiers hôtels du Groupe ont été le Camélia à Trois-Ilets en Martinique, et l’Amandiers qui fait désormais partie du complexe de Karibea Sainte Luce dans le sud de la Martinique également.
Aujourd’hui, le groupe GFD via son enseigne Karibea exploite 10 établissements hôteliers sur 6 sites aux Antilles, avec un effectif de 400 personnes, et une capacité d’accueil de 3 000 clients par jour, ce qui en fait le principal opérateur hôtelier de cette zone.
69 % de ses hôtes viennent de l’hexagone. La clientèle locale (Antilles et Caraïbes) représente environ 15%. La clientèle d’Amérique du Nord représente environ 6%, elle est en hausse en hausse grâce aux nouvelles lignes aériennes et connexions de transfert.
La clientèle touristique représente 70% de l’activité. Mais la clientèle d’affaires (30%) est en forte en croissance. Karibea a équipé 2 500 m2 de salles de séminaires, afin d’organiser conférences, réunions ou repas d’affaires.

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