Le numéro deux français de la restauration commerciale (derrière McDonald's) a conclu le 26 juillet un accord de reprise de Léon de Bruxelles avec la société d'investissement Eurazeo PME, son actionnaire majoritaire. Fin 2018, l'enseigne spécialiste des moules frites exploitait 82 établissements, dont 76 succursales et 6 franchises, et réalisait un chiffre d'affaires de 117 millions d'euros
Ce projet de cession, qui doit être encore examiné et autorisé par l’Autorité de la concurrence, rapporterait 24,1 millions d’euros à Eurazeo, qui détient 60,5 % du capital, ce qui correspond, selon la société d’investissement, à 1,5 fois son investissement initial. Céréa, qui détient pour sa part 25 % du capital, devrait également céder sa participation. Les 100 % du capital seraient donc valorisés à 40 millions d’euros. Eurazeo avait acquis Léon de Bruxelles en 2011 à l’occasion de l’absorption d’OFI Private Equity , qui contrôlait la chaîne depuis 2008.
Selon Les Echos, le processus de cession était confié à la Banque Rothschild, d’autres sociétés d’investissement étant en lice. « Nous avons estimé que le projet de Groupe Bertrand était celui qui faisait le plus de sens. Ce choix est totalement assumé avec le management », déclare Pierre Meignen, directeur associé et membre du directoire d’Eurazeo PME (cité par les Echos).
L’opération intervient l’année où l’enseigne fête ses 30 ans en France. En 1989, le premier restaurant Léon de Bruxelles ouvrait ses portes à Paris, place de la République. Mais le tout premier « Léon » a été créé en 1893 à Bruxelles par Léon Vanlancker, en promouvant les moules-frites et autres plats traditionnels belges. C’est son descendant Rodolphe qui est à l’origine du développement en France de la chaîne avant de la céder en 1990.
Principal consolidateur du marché français de la restauration organisée, le groupe Bertrand a multiplié les acquisitions ces dernières années. Entre fin 2015 et avril 2016, il a racheté Quick, progressivement transformé en Burger King (dont Bertrand est le master franchisé pour la France), puis le groupe Frères Blanc et ses brasseries parisiennes (Le Procope, La Fermette Marbeuf, Au Pied de Cochon, La Lorraine…). En 2017, Olivier Bertrand reprenait le groupe Flo (brasseries + Hippopotamus), à l’époque en grandes difficultés financières.
«Nous avons accompagné le groupe dans sa transformation et avons joué pleinement notre rôle d’actionnaire actif. Dans un marché en pleine évolution, le Groupe Bertrand serait, le bon port d’attache pour Léon de Bruxelles et ses salariés».
Gilles Sicard, directeur général délégué de Céréa Partenaire
«Dans un marché de la restauration secoué, Léon a montré sa capacité à passer la vague et à croître. En se rapprochant éventuellement du Groupe Bertrand, de nouveaux moyens lui seront donnés».
Laurent Gillard, président du Directoire de Léon de Bruxelles
«Si l’opération se réalise, cela serait une très bonne nouvelle pour l’avenir de Léon de Bruxelles et de ses salariés. Nous serions très fiers de nous adosser au groupe leader du marché de la restauration en France avec qui nous pourrons poursuivre et accentuer le développement de nos marques avec une vision long terme».
Olivier Bertrand, président de Groupe Bertrand
« Le Groupe Léon de Bruxelles, avec ses 82 restaurants, est leader sur le marché de la restauration à thèmeet est particulièrement bien implantée sur le marché français. Nous sommes enthousiastes à l’idée d’accueillir Léon de Bruxelles,très belle enseigne historique qui complèterait parfaitement notre portefeuille de marques».