Le mouvement de « bascule » des commissions
HR-infos a effectué un relevé des commissions facturées aux restaurateurs et commerçants affiliés à partir du site internet de la CRT (Centrale de Réglement des Titres) qui gère les titres de quatre émetteurs Edenred (Ticket Restaurant), UP (Chèque Déjeuner), Sodexo Pass France (Pass Restaurant) et Natixis Intertitres (Chèque de Table).
Les commissions les plus élevées pratiquées sur les titres restaurants papier (toujours largement majoritaires aujourd’hui) concernent le contrat dit « Pack vert 3 à 5 jours avec collecte dans l’établissement ». Celles-ci se situent dans une fourchette de 3,94 % à 4,99 %, en fonction des émetteurs et du montant de la remise, le taux de 3,94 % étant appliqué par Sodexo Pass France pour les remises de titres supérieures à 9 000 euros.
S’agissant de l’évolution de ces commissions aux affiliées, selon un tableau comparatif entre les quatre émetteurs réalisé par l’Autorité de la Concurrence, elles auraient progressé en cumul sur cinq ans, entre 2015 et 2011, dans une fourchette de + 15,8 % chez Sodexo Pass France à + 41,1 % chez Chèque Déjeuner, la progression cumulée atteignant + 18,6 % chez Edenred et + 23,5 % chez Natixis Intertitres.
Concernant les commissions facturées aux entreprises, leurs taux en revanche ont fortement baissé ces dernières années. Selon la décision du 6 octobre 2016 de l’Autorité de la concurrence, qui instruit depuis une saisine de l’opérateur Octopus (Resto Flash) qui considèrent anticoncurrentielles les pratiques des quatre émetteurs historiques, cette baisse cumulée se situait entre 2010 et 2015 dans une fourchette de – 53 % à – 64 %.
L’instruction engagée par l’Autorité observe depuis les années 2010 un mouvement de bascule, avec d’un côté une forte augmentation des commissions facturées aux commerçants agréés et de l’autre une forte diminution des commissions prélevées sur les entreprises clientes, certaines étant mêmes nulles voire négatives. Selon les émetteurs historiques, cités par l’Autorité dans sa décision, ce mouvement de bascule serait le résultat d’un «phénomène normal de marché, à savoir notamment la vive concurrence entre les émetteurs pour capter la clientèle sur la face affiliation ».
La décision sur le fond concernant l’instruction de la saisine d’Octoplus devrait être rendue publique dans les mois qui viennent, sans qu’il soit possible à ce stade d’en préciser la date, l’Autorité de la concurrence ne communiquant pas sur son calendrier de décision.
Rappelons que la décision du 6 octobre 2016 avait une double teneur. L’Autorité de la concurrence décidait de poursuivre l’instruction au fond de la saisine d’Octopus. Mais elle refusait la demande de mesures conservatoires présentée par cette société.