Selon l'enquête de l'Insee, la fréquentation des hébergements collectifs touristiques a reculé entre juillet et septembre 2024 (-1,7 %) par rapport à la même période 2023, y compris en Ile-de-France malgré les Jeux Olympiques de Paris. Les résidences de tourisme (-4,6 %) sont les plus touchées (-4,6 % de nuitées) suivies par les hôtels (-1,7 %) à l'exception de leur haut de gamme (+1,5 %). La fréquentation est à peine stable dans les campings (-0,4%). Sur les neuf premiers mois 2024, les trois grandes familles d'hébergements collectifs enregistre un recul de leurs nuitées.
Les nuitées hôtelières en recul sauf dans les 4 et 5 étoiles
Les chiffres de la ligne Total portent sur les nuitées de l’ensemble des hébergements collectifs touristiques.
Au troisième trimestre 2024, la fréquentation hôtelière atteint 66,4 millions de nuitées. C’est 1,8 million de nuitées de moins qu’au troisième trimestre 2023. Sur un an, la baisse est plus prononcée pour la clientèle non-résidente (‑3,8 %, un million de nuitées de moins). La clientèle résidente recule également (‑2 %, soit 820 000 nuitées de moins).
Cette fréquentation baisse dans tous les territoires, à l’exception du littoral (+0,2 %). Ce recul est encore plus marqué dans la région Île-de-France (-7,5 %). Principalement en raison de la désaffection de la clientèle non résidente (-11,3 %, soit 1,3 million de nuitées de moins).
Le tourisme d’affaires, moins important en période estivale, se replie également au troisième trimestre. Les nuitées d’affaires diminuent de 3,4 % sur un an (620 000 nuitées de moins).
Par ailleurs, la baisse est modeste (-0,6 % ) mais visible aussi dans l’espace urbain de province (520 000 nuitées de moins).
Un recul concentré sur le deuxième et le troisième trimestre
Sur les neuf premiers mois de l’année 2024, le recul est de -2,4 % (166,727 M nuitées vs 170,785 M nuitées). Ce repli est en réalité concentré sur le deuxième trimestre (-5 %, déficit de 2,7 millions de nuitées). Ainsi que sur le troisième trimestre (-2,7 %, déficit de 1,8 millions de nuitées). Les taux d’occupation étaient également en recul sur les mois de juillet (66,3 % vs 68,4 % en juillet 2023) et de septembre (69,6 % vs 71 % en septembre 2023). Il était en légère hausse en août (68,7 % vs 68 %).
Le premier trimestre, en revanche, débutait à la hausse (+1,2%, 492 000 nuitées supplémentaires).
Il est à noter que seule la fréquentation des 4 et 5 étoiles augmente. Est-ce un effet de l’offre ou de la demande ? Ce sont les seules gammes où les deux segments de clientèles augmentent, non-résidents (+0,3 %) comme résidents (+3%). Mais ce sont aussi les gammes dont le parc s’est le plus développé. On comptait 2818 adresses en 4 et 5 étoilesdébut 2024. C’est 106 de plus qu’en 2023. Pour un total de 183 491 chambres, soit 7 288 de plus qu’une année auparavant.
Qu’adviendra-t-il du chiffre d’affaires de l’hôtellerie française en 2024 ? S’il progressait, ce ne serait pas en raison d’une hausse des volumes (ils baissent pour le moment). Mais bien d’une augmentation des dépenses par client et en premier lieu des prix moyens par chambre louée. Ces derniers ont plutôt grossi sur ces neuf premiers mois de l’année.
- Lecture : au troisième trimestre 2024, dans les hôtels du littoral le nombre de nuitées résidentes est inférieur de 1,9 % à celui du troisième trimestre 2023
- Champ : France pour les hôtels, France métropolitaine pour les campings et les AHCT
- Source : Insee.
Désaffection de la clientèle européenne, et notamment britannique, dans les hôtels
Au troisième trimestre 2024, les nuitées hôtelières des non-résidents diminuent de 3,8 % par rapport au troisième trimestre 2023. La fréquentation européenne recule de 5,9 %. Et notamment celle de la clientèle britannique (‑20,1 %, soit 805 000 nuitées de moins).
À l’inverse, la fréquentation hôtelière en provenance des États-Unis est en nette hausse (+18,0 %, soit 526 000 nuitées de plus). Cette clientèle est désormais la première en terme de nuitées (3,4 millions) devant la Britannique (3,2 millions) et l’Allemande (2,6 millions).
- Champ : France pour les hôtels, France métropolitaine pour les campings.
- Source : Insee.
Nuitées dans les campings
Au troisième trimestre 2024, la fréquentation des campings français s’établit à 104,8 millions de nuitées, un niveau quasiment équivalent à celui du troisième trimestre 2023 (‑0,3 %, soit ‑270 000 nuitées). Si la fréquentation de la clientèle résidente baisse clairement (‑2,2 % sur un an, soit 1,6 million de nuitées de moins), elle est presque compensée par la hausse de la fréquentation de la clientèle non-résidente (+4,3 % sur un an, soit 1,3 million de nuitées supplémentaires).
Avec près de 60 millions de nuitées, le littoral concentre la majorité des nuitées dans les campings (56 % du total). La fréquentation y a reculé de 1,3 % par rapport au même trimestre de 2023, quand celle des campings plus éloignés des côtes a augmenté de 1,1 %.
La fréquentation augmente dans les campings classés 4 et 5 étoiles (+1,4 %) et, à l’inverse, elle diminue dans les campings classés 1 et 2 étoiles (‑8,7 %) et dans ceux classés 3 étoiles (‑2,7 %).
La fréquentation des emplacements équipés est en hausse (+1,5 million de nuitées). A l’inverse, celle sur les emplacements nus recule (‑1,8 million de nuitées).
- Champ : France métropolitaine pour les campings
- Source : Insee
La fréquentation des autres hébergements collectifs de tourisme baisse aussi par rapport au troisième trimestre 2023
Dans les autres hébergements collectifs de tourisme, la fréquentation diminue de 1,4 million de nuitées (‑3,9 %) au troisième trimestre 2024 par rapport au même trimestre de 2023.
Comme pour les hôtels, la baisse résulte de la désaffection de la clientèle résidente (‑3,9 %), mais aussi de celle de la clientèle non-résidente (‑4,0 %).
La fréquentation est en nette baisse dans tous les territoires non-urbains. Mais elle augmente dans les zones urbaines, en particulier en Île-de-France. Dans cette région exclusivement grâce à la clientèle résidente (+21,7 %), sur compensant l’érosion de clientèles non-résidentes (-16,1 %).
A noter que recul est encore plus marqué dans les résidences de tourisme (-4,6 %) que dans l’ensemble du regroupement AHCT. Tant sur le segments résidents (-4,1 %) que sur le non-résident (-6,5 %).