Forte hausse des liquidations dans les Hébergements et recul dans la Restauration à table

Selon le dernier rapport d’Altares, les défauts de paiement prononcés dans la branche (2 059 jugements) ont à nouveau augmenté au deuxième trimestre 2024 (+13,2%). Les plus fortes hausses de défaillances sont observées dans les campings (+133,3 %), les hôtels (+47,4%), et la restauration rapide (+27,6 %). Plus inquiétant, les liquidations judiciaires dans les hébergements ont bondi de 51 %, touchant des groupes commes des petites structures. Elles grimpent de 19 % dans la restauration rapide. Mais elles reculent de 10 % dans la restauration traditionnelle.

Selon le dernier rapport d'Altares, les défauts de paiement prononcés dans la branche (2 059 jugements) ont à nouveau augmenté au deuxième trimestre 2024 (+13,2%). Les plus fortes hausses de défaillances sont observées dans les campings (+133,3 %), les hôtels (+47,4%), et la restauration rapide (+27,6 %). Plus inquiétant, les liquidations judiciaires dans les hébergements ont bondi de 51 %, touchant des groupes commes des petites structures. Elles grimpent de 19 % dans la restauration rapide. Mais elles reculent de 10 % dans la restauration traditionnelle.

C'est l'un des huit hôtels du groupe Naos ayant fait l'objet fin juin d'une décision de liquidation judiciaire. Créé en 2021 sous franchise Moxy (Marriott), ce lifestyle 3 étoiles de 89 chambres, généreux en lieu de vie, est situé dans le nouveau quartier d’affaires, proche du musée la Meca, à Bordeaux.

Des évolutions forcément préoccupantes mais à relativiser…

La branche n’est pas en danger structurel. Mais la fragilité financière de certaines de ses entreprises est incontestable. Officiellement, au moins 8 000 d’entre elles en 2023 ont officiellement « défailli », sur la foi d’une décision d’un tribunal de commerce. Parmi lesquelles plus de 5 600 d’entre elles ont fait l’objet d’une liquidation judiciaire. Au premier semestre 2024, elles sont déjà 2 872 dans ce cas. Faute d’avoir été en capacité de se redresser après leur cessation de paiement prononcée six mois ou un an plus tôt.

Ces 5 600 liquidées sont à comparer avec les 277 000 en activité (données 2021, probablement autour de 300 000 en 2023). Elles ne répresentent donc que 2 % de la population. Des liquidées à mettre aussi en balance avec les 30 942 entreprises de restauration, dont 16 284 de restauration rapide, et les 8 553 hébergements qui se sont créés en 2023.

En valeur théorique, par conséquent, quand une entreprise d’HR disparait, il  s’en crée sept, y compris des liquidées qui redémarrent avec un repreneur et une nouvelle identité. Et ce dynamisme ne se dément pas en 2024. Sur les cinq premiers mois de l’année, il s’est encore créé 19 660 entreprises, 19,6 % de plus que sur la même période de 2023.

Autre preuve de la vitalité, c’est la création d’emplois. Un secteur en crise détruit plus d’emploi qu’il n’en crée. Indépendamment du fait (loi de Schumpeter) que les gains de productivité passent par l’innovation qui passe par des suppressions de postes. La machine, le logiciel, l’intelligence artificielle remplaçant l’homme. Or, en la matière, la branche, qui reste une industrie de main d’oeuvre, a créé plus de 160 000 emplois salariés depuis 2019…

Rétablissement des résultats dès 2021

Enfin, une analyse des comptes de résultat de la branche HR (statistiques esane – Insee) montre un rétablissement spectaculaire dès l’année 2021 (les données 2022 seront disponibles à partir de septembre 2024). C’est tout particulièrement le cas des hôtels qui affichaient en 2020 des EBE et RBE dans le rouge absolu.

Restera à s’interroger sur les causes de cette fragilité financière. Pêle-mèle : manque de clients, vieillissement de l’offre ou inadéquation de celle-ci, déphasée par rapport à la demande consommateurs, concurrence exacerbée, hausse des charges d’exploitation, « prix de l’argent»…  Mais ce n’est pas l’objet de cet article.

Force en tout cas est de constater que cette vunérabilité touche autant les jeunes entreprises que les « vieilles ». Et pas uniquement dans la restauration rapide, le secteur de l’HR à la fois le plus faillible et le plus créateur. Elle affecte aussi l’hôtellerie. A l’exemple de Naos Hotel groupe obligé de liquider plusieurs de ses établissements les plus récents.

Sauv. : procédures de sauvergardes
RJ : redressements judiciaires
LJ : liquidations judiciaires
Lecture :  Au 2 ème trimestre 2024, les défaillances d’entreprises ont augmenté de 13,2% dans la branche par rapport au même trimestre 2023.  Les liquidations judicIaires sont en hausse de 2,4 % dans la Restauration. Et de 23,4 % dans l’Hébergement.
Source du tableau :  Altares – retraitement HR-infos

Détail des défaillances par secteur, par comparaison trimestrielle

Au 2 ème trimestre 2024, les défaillances ont à nouveau augmenté dans la quasi totalité des secteurs,
à l’exception de la Restauration traditionnelle et des Traiteurs

Code couleur : les pourcentages en vert désignent des reculs du nombre de défaillances ; les pourcentages en rouge désignent des augmentations.

Lecture :  Au deuxième trimestre 2024, les défaillances d’hôtels ont augmenté de 47,2 % par rapport au 2 T 2022.  Elles étaient en hausse de 52,4 % dans la Restauration rapide. Elles sont en recul de 8,5 % chez les Traiteurs.

Source des deux tableauxAltares défaillances CHR 2024T2. Retraitement HR-infos

Des données réputées fiables et exhaustives provenant des sources judiciaires

Altares comptabilise l’ensemble des entités légales disposant d’un numéro Siren. A savoir entreprises individuelles, professions libérales, sociétés et associations. Elle comptabilise également celles ayant fait l’objet d’un jugement d’ouverture de procédure prononcé par un Tribunal de Commerce ou de Grande Instance.

Altares collecte par ailleurs l’ensemble des jugements auprès des greffes de ces Tribunaux. L’entreprise est également licenciée officiel du B.O.D.A.C.C

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