En ouverture du Sommet Destination France, Emmanuel Macron conviait le 4 novembre à l'Elysée une soixantaine de chefs d'entreprise et décideurs du secteur. Le chef de l'Etat a fixé pour double ambition de redevenir la première destination touristique mondiale en nombre de visiteurs et de recettes, et de faire de la France la première destination mondiale durable en terme environnemental et social. Ce qui nécessitera en particulier des synergies entre secteurs, des investissements portés à 20 milliards d'euros et une montée en gamme de l'Hôtellerie et de la Restauration.
Pas de scoop. Pas d’annonces sonnantes et trébuchantes dans son discours. Le chef de l’Etat en laissera le soin à Jean Castex. Le Premier Ministre présentera à la mi-novembre le plan gouvernemental de reconquête et de transformation du tourisme. Ce plan s’appuiera d’ailleurs sur les travaux de ce sommet, a indiqué Emmanuel Macron, qui se poursuivaient dans le cadre exceptionnel de l’Hôtel de la Marine.
Mais Emmanuel Macron a affiché des ambitions claires et fortes pour le Tourisme français devant son parterre d’invités. Parmi eux, les dirigeants d’Accor, Costa Croisières, Havas Voyages, Airbnb, Air France, Expedia… Egalement TripAdvisor, Relais et Châteaux, Carnival, Blablacar, Club Med ou encore Radisson.
Priorité des priorités, la France, leur a-t-il répété, doit redevenir la première destination touristique mondiale. Elle ne l’est plus depuis qu’elle a perdu 50 millions de visiteurs internationaux en 2020. Retombant ainsi 40 millions après en avoir engrangé 90 millions en 2019. Mais notre pays doit également, deuxième priorité, redevenir, ou plutôt devenir (elle ne l’a jamais été), la première destination en terme de recettes par visiteur.
Investir pour augmenter la qualité insuffisante de notre tourisme
Cette « reconquête » nécessitera des investissements massifs. Investissements matériels, dans les infrastructures de transport et d’hébergement notamment. Et immatériels, dans la formation et le numérique. Retombés à 10 milliards, en raison de la pandémie, les investissements devront passer à 20 milliards. Contre 15 milliards avant la crise. L’Etat, et son bras armé, la Caisse des Dépôts et Consignations mettront au pot. Mais le président appelle également le secteur privé, et en particulier les groupes internationaux, à réinvestir en France.
Ces investissements permettraient d’augmenter le niveau de qualité de notre tourisme, la troisième priorité du locataire de l’Elysée. Faute de quoi nous ne pourrons pas convaincre les visiteurs internationaux de séjourner plus longtemps sur les territoires. Et donc de dépenser davantage.
Cette hausse de la qualité devra passer par une montée en gamme de l’Hôtellerie et la Restauration. Le chef de l’Etat n’a pas craint d’illustrer son propos avec l’exemple de Lourdes. La deuxième destination hôtelière française pâtit, affirme-t-il, de l’état de ses hébergements. Il a évoqué un parc qui s’est « énormément dégradé », qui « a beaucoup vieilli ». Et qui « se concentre sur des portefeuilles moyens qui ne sont plus au goût du jour. »
Pour Emmanuel Macron, cette reconquête du leadership touristique passe par un « modèle d’avenir, porteur de beaucoup plus de sens, intégré sur nos territoires ». Car « on ne refera pas ce qu’on faisait avant la crise» . Ce modèle s’appuiera sur un développement des synergies entre les métiers.
Verbatim
« Redévelopper notre rang de destination France numéro une en étant beaucoup plus résilient et en pensant le modèle d’avenir, on ne refera pas ce qu’on faisait avant crise.
En développant la synergie entre l’ensemble de nos atouts, on doit réussir à développer un modèle touristique qui est porteur de beaucoup plus de sens, qui est intégré sur nos territoires, qui est beaucoup plus fin, qui développe justement des parcours, qui développent des expériences beaucoup plus profondes et qui valorisent la transformation qui est la nôtre pour être une grande nation de culture, de sport et d’exemplarité en matière climatique et de transformation de ces paysages et de son agriculture.
Accélérer la transition touristique, je l’ai évoqué à plusieurs reprises, nous donner les moyens de devenir la première destination de tourisme durable en 2030 sur le plan social et environnemental. Le secteur représente 11 % de nos émissions de gaz à effet de serre et donc, vis-à-vis de nos engagements internationaux de la planète, on doit complètement repenser les
choses. »