Colony Capital, associé à AccorHotels, désigné repreneur de Maranatha
Pas de surprise ! Les juges consulaires du tribunal de commerce de Marseille, présidé par Bruno Nivière, ont finalement désigné le 17 octobre, après un mois de délibérés, le fonds d’investissement américain Colony Capital comme repreneur de la SAS Maranatha, société de gestion d’actifs hôteliers placée en redressement judiciaire le 27 septembre 2017
Colony est associé pour cette reprise à une vieille connaissance d’affaires, AccorHotels (dont il fut actionnaire), en tant qu’opérateur des hôtels repris. Le groupe français devrait bénéficier de contrats de gestion d’une durée de 20 ans.
Des vingt propositions initiales de reprise, les juges avaient présélectionné neuf offres, chacune examinées par les représentants des salariés de la filiale d’exploitation hôtelière de Maranatha. Sur ces neuf offres, huit semblaient solides. Mais quatre seulement avaient conclu un accord de principe avec Cale Street, émanation d’un fonds souverain koweiti, pour le remboursement intégral de sa créance de 305 millions d’euros sur le groupe des Hôtels du Roy.
Dans la dernière ligne droite, deux propositions semblaient tenir la corde. Celle de Colony et celle de Tikehau, associé au Groupe de l’Hôtellerie de Gilles Douillard. Mais c’est finalement l’offre de Colony qui a été jugée financièrement la plus solide.
L’offre de 450 millions d’euros présentée par le fonds américain le 17 septembre au tribunal consulaire a été jugée comme « solution de sortie immédiate la plus satisfaisante, bien que cela entérine une perte pour les investisseurs privés », indique le jugement publié mercredi.
Les juges devaient considérer à la fois valeur du projet économique des candidats repreneurs, le volet social avec la préservation des emplois ; et enfin le volet financier, avec le prix de rachat aux investisseurs. Sur ce troisième critère, l’offre retenue n’est pas la meilleure pour les investisseurs, sauf pour Cale Street.
« Le groupe Colony a une expérience de la gestion de 5 300 hôtels dans le monde et entend s’appuyer sur le groupe Accorhotels pour la gestion du pôle Hôtels du Roy ainsi que sur Maranatha Gestion Hôtelière pour la gestion du pôle historique », écrivent les juges dans leur argumentaire.
L’offre de Colony et AccorHotels prévoit le maintien de la totalité des 110 emplois de MGH dans les conditions de leur contrat de travail actuel, salaire et avantages sociaux. Les repreneurs s’engagent à ne procéder à aucun plan social dans les deux ans suivant le plan de cession.
Concernant le pôle Historique de Maranatha, Colony et AccorHotels prévoient un apurement immédiat du passif prioritaire à 100%, pour un total de 23,6 millions d’euros. Les autre créanciers, environ 4 500 épargnants, se verraient reverser 144,8 millions d’euros, sur la base de plans de continuation courts (Tikehau proposait 125M€).
Concernant le pôle Hôtels du Roy, l’offre prévoit de rembourser partiellement les 1 200 épargnants concernés par une option cash de 40,6 millions d’euros, soit 26% de leur investissement initial, ou par une option cash et titres où ils toucheraient immédiatement 8,3 millions d’euros puis 80 millions d’euros à cinq ans, en cas de cession à 450 millions d’euros d’ici là.
L’offre Colony n’était clairement pas celle que préféraient les 5 700 épargnants qui ont investi dans les actifs Maranatha.
Ainsi Codimma, collectif regroupant 1 500 des 6 000 épargnants lésés, soutenait la proposition d’Appolo-123 IM-Paris Inn. Pourtant, son avocat Me Philippe Pechayre, a estimé » cette décision acceptable pour les investisseurs que je représente, des discussions seront possibles avec le repreneur” (dépêche Reuters).
“Ce n’est pas la solution idéale, ajoutait Me Pechaure, mais je pense qu’elle pourra être validée par les assemblées générales”. Le projet de reprise retenu par le tribunal de commerce devra, en effet, être validé par les assemblées générales des sociétés portant les actifs.
Du côté de l’Adefima, l’autre collectif regroupant des épargnants, qui revendique 2 000 membres, on défendait l’offre du consortium Lagrange / BST Management / Philippe Journo (Compagnie de Phalsbourg). L’association acte la décision sur les Hôtels du Roy dont le rapport de force judiciaire jouait fortement en faveur de Cale Streets, « même si cela est très douloureux pour nous tous investisseurs…. » écrit-elle.
En revanche, l’Adefima était vent debout contre la solution adoptée pour le pôle historique du groupe qui spolierait ses petits investisseurs, »d’au mieux 60 M€, d’au pire 90 M€ ». 90 % d’entre eux s’étaient d’ailleurs déclarés favorables à un schéma de mutualisation, garantissant une « recovery » de sortie (recouvrement) égale pour tous les investisseurs, quel que soit l’hôtel investi, contre une approche hôtel par hôtel, marquée par de très fortes disparités de valorisation, certains actifs étant recouvrés à 100 % d’autres à 50 %.
Du côté des salariés de Maranatha , cette offre Colony – Accor n’était pas non plus la bienvenue, en raison d’un risque de délocalisation. Les salariés préféraient celles de l' »Alliance » (fonds Appolo, 123 Venture et Paris Inn), de même que celle portée par le fonds Tikehau et le Groupe de l’Hôtellerie. Toutefois, la représentante des salariés avait indiqué qu’ils ne s’opposeraient pas nécessairement au repreneur choisi par le tribunal.
(sources : Reuters, AFP, La Provence, Adefima, HR-infos)
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Colony est associé pour cette reprise à une vieille connaissance d'affaires, AccorHotels (dont il fut actionnaire), en tant qu'opérateur des hôtels repris. Le groupe français devrait bénéficier de contrats de gestion d'une durée de 20 ans.
Des vingt propositions initiales de reprise, les juges avaient présélectionné neuf offres, chacune examinées par les représentants des salariés de la filiale d'exploitation hôtelière de Maranatha. Sur ces neuf offres, huit semblaient solides. Mais quatre seulement avaient conclu un accord de principe avec Cale Street, émanation d'un fonds souverain koweiti, pour le remboursement intégral de sa créance de 305 millions d'euros sur le groupe des Hôtels du Roy.
Dans la dernière ligne droite, deux propositions semblaient tenir la corde. Celle de Colony et celle de Tikehau, associé au Groupe de l'Hôtellerie de Gilles Douillard. Mais c'est finalement l'offre de Colony qui a été jugée financièrement la plus solide.
L'offre de 450 millions d'euros présentée par le fonds américain le 17 septembre au tribunal consulaire a été jugée comme "solution de sortie immédiate la plus satisfaisante, bien que cela entérine une perte pour les investisseurs privés", indique le jugement publié mercredi.
Les juges devaient considérer à la fois valeur du projet économique des candidats repreneurs, le volet social avec la préservation des emplois ; et enfin le volet financier, avec le prix de rachat aux investisseurs. Sur ce troisième critère, l'offre retenue n'est pas la meilleure pour les investisseurs, sauf pour Cale Street.
« Le groupe Colony a une expérience de la gestion de 5 300 hôtels dans le monde et entend s'appuyer sur le groupe Accorhotels pour la gestion du pôle Hôtels du Roy ainsi que sur Maranatha Gestion Hôtelière pour la gestion du pôle historique », écrivent les juges dans leur argumentaire.
L'offre de Colony et AccorHotels prévoit le maintien de la totalité des 110 emplois de MGH dans les conditions de leur contrat de travail actuel, salaire et avantages sociaux. Les repreneurs s'engagent à ne procéder à aucun plan social dans les deux ans suivant le plan de cession.
Concernant le pôle Historique de Maranatha, Colony et AccorHotels prévoient un apurement immédiat du passif prioritaire à 100%, pour un total de 23,6 millions d'euros. Les autre créanciers, environ 4 500 épargnants, se verraient reverser 144,8 millions d'euros, sur la base de plans de continuation courts (Tikehau proposait 125M€).
Concernant le pôle Hôtels du Roy, l'offre prévoit de rembourser partiellement les 1 200 épargnants concernés par une option cash de 40,6 millions d'euros, soit 26% de leur investissement initial, ou par une option cash et titres où ils toucheraient immédiatement 8,3 millions d'euros puis 80 millions d'euros à cinq ans, en cas de cession à 450 millions d'euros d'ici là.
L'offre Colony n'était clairement pas celle que préféraient les 5 700 épargnants qui ont investi dans les actifs Maranatha.
Ainsi Codimma, collectif regroupant 1 500 des 6 000 épargnants lésés, soutenait la proposition d’Appolo-123 IM-Paris Inn. Pourtant, son avocat Me Philippe Pechayre, a estimé " cette décision acceptable pour les investisseurs que je représente, des discussions seront possibles avec le repreneur” (dépêche Reuters).
“Ce n’est pas la solution idéale, ajoutait Me Pechaure, mais je pense qu’elle pourra être validée par les assemblées générales”. Le projet de reprise retenu par le tribunal de commerce devra, en effet, être validé par les assemblées générales des sociétés portant les actifs.
Du côté de l'Adefima, l'autre collectif regroupant des épargnants, qui revendique 2 000 membres, on défendait l’offre du consortium Lagrange / BST Management / Philippe Journo (Compagnie de Phalsbourg). L'association acte la décision sur les Hôtels du Roy dont le rapport de force judiciaire jouait fortement en faveur de Cale Streets, "même si cela est très douloureux pour nous tous investisseurs…." écrit-elle.
En revanche, l'Adefima était vent debout contre la solution adoptée pour le pôle historique du groupe qui spolierait ses petits investisseurs,"d'au mieux 60 M€, d'au pire 90 M€". 90 % d'entre eux s'étaient d'ailleurs déclarés favorables à un schéma de mutualisation, garantissant une "recovery" de sortie (recouvrement) égale pour tous les investisseurs, quel que soit l'hôtel investi, contre une approche hôtel par hôtel, marquée par de très fortes disparités de valorisation, certains actifs étant recouvrés à 100 % d'autres à 50 %.
Du côté des salariés de Maranatha , cette offre Colony - Accor n'était pas non plus la bienvenue, en raison d'un risque de délocalisation. Les salariés préféraient celles de l'"Alliance" (fonds Appolo, 123 Venture et Paris Inn), de même que celle portée par le fonds Tikehau et le Groupe de l'Hôtellerie. Toutefois, la représentante des salariés avait indiqué qu'ils ne s'opposeraient pas nécessairement au repreneur choisi par le tribunal. (sources : Reuters, AFP, La Provence, Adefima, HR-infos) "