Restos rapides, restos classiques, débits de boissons et hôtels. Au sein de l'Hébergement Restauration, quatre secteurs créent soit des adresses soit des emplois. Soit mieux les deux, dans le cas des fast-foods et des bars. HR-infos a effectué leur recensement en se plongeant dans les bases de données de l'Insee et de son répertoire Sirene. Avec une confirmation mais aussi quelques surprises.
Côté confirmation, la restauration rapide est bien le premier levier de croissance de l'Hébergement Restauration, du moins en terme de créations de lieux et d'emplois (l'évolution des chiffres d'affaires nécessiterait une autre étude à part entière). La restauration rapide, dans toute sa diversité, du kebab au salon de thé, a pesé l'an dernier 48 % des établissements créés (16 216 sur 33 216).
A Marseille par exemple, ville de 862 000 habitants, il s'est ouvert en 2018 quatre fois plus de fast-foods que de restos classiques (433 fast-foods vs 133 restos classiques). Lyon, capitale gastronomique de la France, enregistre deux fois plus de snacks créés (177) que de restos à table (89).
En dépit de quelque 1 500 fast-foods judiciairement liquidés en 2018, le répertoire SIRENE de l'Insee comptabilisait au 1er janvier 2019 sous le code APE 5610 C quelque 2194 unités supplémentaires. Quant à l'effectif salarié de la restauration rapide, il s'est gonflé de 70 000 postes depuis 2012, pesant 61 % des emplois créés dans la branche.
Mais le deuxième moteur de la croissance des H&R reste bel et bien la restauration dite traditionnelle. Malgré la perte de près de 1 900 adresses depuis 2012 dans la France entière, soit 2,5 % de son parc, elle demeure même la première force vive de la branche, en terme de points de vente et de salariés. A Paris, par exemple, il s'est créé l'an dernier 733 restaurants avec service à table (contre 946 fast-food).
A l'échelle nationale, l'Insee dénombre 6614 créations de restos avec service à table, alors qu'il s'en est liquidé environ 2 300 seulement (source Altarès). La diminution du stock au fil des ans s'explique par des cessations d'activité sans procédure judiciaire et par des changements d'activité. Et pourtant, celui qui demeure aussi le premier secteur économique de l'Hébergement Restauration (avec un chiffre d'affaires de 31,5 milliards d'euros HT en 2016) a réussi à créer près de 4 000 postes l'an dernier (solde net) et plus de 22 000 depuis 2016. La tradi, c'est encore 388 000 emplois salariés contre 242 000 pour la rapide.
Dernière surprise, c'est la vitalité des débits de boissons qui réussissent à créer, tout comme la restauration rapide, à la fois des entreprises (4 263 de plus qu'en 2012) et des postes (près de 17 500). Ce qui n'est pas le cas des hôtels qui perdent des adresses. Le gros millier de créations recensées par l'Insee en 2018 (1 088 exactement, dont 144 sur Paris, 19 sur Lyon et 15 sur Marseille) ne compense pas les disparitions près de deux fois plus nombreuses. En revanche, les hôtels créent à nouveau des emplois depuis 2016, en petite quantité certes, mais tout de même 4000 par rapport à 2012.
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