Les votes double conservés mais loin de faire l’unanimité
La résolution avait été déposée par un groupe de 14 investisseurs représentant 2,3% du capital et conseillés par le cabinet Proxinvet, estimant que les droits de vote double peuvent permettre à un actionnaire d’avoir une influence notable voire de prendre le contrôle d’une entreprise sans avoir à en payer le prix
Les cabinets Institutional Shareholder Services (ISS) et Glass Lewis, puissants organismes internationaux de conseil aux investisseurs, étaient eux aussi favorables à cette proposition, rejetée le mois dernier par le conseil d’administration du groupe hôtelier au nom de son « attachement à la fidélisation et la stabilité de son actionnariat ».
« Pour que notre stratégie de long terme soit comprise, il faut avoir un actionnariat stable et fidèle », a déclaré Sébastien Bazin, PDG du groupe, lors de l’assemblée.
La résolution a recueilli 52,36% des voix, alors qu’elle devait obtenir les deux tiers des votes pour être approuvée.
Depuis sa dernière assemblée générale, l’actionnariat du groupe s’est profondément modifié.
Le groupe hôtelier chinois Jin Jiang en est devenu le premier actionnaire, avec 12,56% du capital, suivi à l’été 2016 par le fonds qatari Qatar Investment Authority (10,36%) et le saoudien Al Saud (5,79%) en échange du rachat par AccorHotels du groupe FRHI et de ses prestigieuses marques Raffles, Fairmont et Swissôtel.
Les statuts d’AccorHotels prévoyant d’accorder des droits de vote double pour toutes les actions au nominatif détenues depuis plus de deux ans, ces trois grands actionnaires ne sont pas encore éligibles à ces droits.
Premier concurrent d’AccorHotels en France en étant propriétaire de Louvre Hotels Group, Jin Jiang ne dispose pas de siège au conseil du groupe, tandis que le fonds qatari en a deux et le saoudien un.
Le PDG du groupe a indiqué, en réponse à une question, que le choix de Nicolas Sarkozy n’était « nullement lié » à la montée de Jian Jiang au capital du groupe mais que sa présence apporterait à AccorHotels une « meilleure lecture » de la situation internationale.
Certains analystes ont estimé que l’arrivée de Nicolas Sarkozy, défenseur des fleurons français et proche du Qatar, pourrait faire barrage aux visées de Jin Jiang sur AccorHotels.
(d’après Reuters)