Actionnaire déjà de Moma depuis décembre 2023 à hauteur de 35 %, ce fonds d'investissement de Walter Butler va monter sa participation à 85 % dans le groupe indépendant de restauration festive et événementielle fondé par Benjamin Patou en 1997. Ce dernier conservera 15 % du capital aux côtés des trois autres actionnaires historiques, dont le chanteur Patrick Bruel, ainsi que les restaurants parisiens Lapérouse et Lafayette's. Moma Group compte 36 restaurants, clubs et beach clubs dont 18 à Paris et devrait accélérer son internationalisation.
Difficile pour ne pas dire impossible de rester indépendant quand on vise à grandir et à se déployer à l’international. « On est arrivé très vite à la conclusion que les choses s’accéléraient, dans un monde très compétitif et concurrentiel, reconnaît Benjamin Patou au journal Les Echos. Et que Moma, pour tenir son rang, avait besoin de moyens financiers et organisationnels. »
Moma se trouve dans une situation comparable à son concurrent Paris Society (fondé par Laurent De Gourcuff), contrôlé à 100 % par Accor depuis 2022. L’hôtelier en possédait 38 % depuis 2017.
Moma avait déjà ouvert son capital à Butler en décembre 2023 (à hauteur de 35 % pour 30 millions d’euros). Il est conduit 13 mois plus tard, voire contraint, à céder cette fois la majorité de son capital. Pour une vingtaine de millions d’euros supplémentaires selon les Echos. L’opération reste toutefois soumise à l’accord du pool bancaire de Moma.
Une situation comparable mais pas similaire toutefois. Car contrairement à Laurent De Gourguff , toujours aux manettes de Paris Society, Benjamin Patou devra céder la direction opérationnelle à un nouveau dirigeant opérationnel nommé par Walter Butler. Selon le média Libération, l’investisseur lui confiera pour trois ans le poste « honorifique » de président du conseil de surveillance.
Un endettement encore important
Un investisseur peu satisfait des résultats du dernier exercice, selon Libé. «Nous avions un plan pour 2024 et il n’a pas été tenu », lui confiait-il. Le groupe aurait réalisé un chiffre d’affaires de 110 millions d’euros pour un résultat d’exploitation de 10 millions d’euros. Moma était par ailleurs fragilisé par « une dette importante» , dont un PGE de 40 millions d’euros , dont il lui restait 19 millions à rembourser.
Reste que Moma Group dispose de beaux et solides actifs. En l’occurrence, des marques emblématiques et premium de restauration festive. Noto, Casa Amor, Mimosa, Manko ou encore Café Lapérouse. Des marques qui vont se développer à l’international, possiblement, selon les opportunités, sous forme de licences.
« Cette activité nécessite des investissements assez importants», précise Walter Butler à Libération. Ce dernier entend désormais développer le groupe Moma en Asie, au Maroc (quatre établissements en projet d’ouverture) et au Moyen-Orient.
A propos de Butler Industries
Créé en 1991, Butler Industries possède des participations auprès d’une quarantaine de sociétés (défense, tech, épargne, sécurité, lifestyle) dans 30 pays sur 5 continents.
Ce fonds est déjà propriétaire du cabaret Le Paradis Latin. Il possède également 85 % groupe de pâtisserie Pierre Hermé. Et il a par ailleurs une participation majoritaire dans l’Ambroisie, plus ancien 3 étoiles Michelin de Paris.
Butler est également présent depuis 2011 au capital du groupe casinotier Partouche.
Le portefeuille de Moma Group
Ses restaurants
Lafayette’s
Mimosa riviera cuisine
- Paris
- Jeddah