Selon le quotidien Les Echos (12 février), le groupe Accor va se séparer des hôtels F1, la plus ancienne et la plus économique de ses marques d'entrée de gamme. Les murs des 110 hôtels, tous situés en France, dont 74 détenus par AccorInvest (qu'Accor possède toujours à 30%), ainsi que la marque F1, détenue par Accor, seraient en voie d'être vendus pour plus de 200 millions d'euros. Les Echos cite comme repreneur le mieux placé Fortress Investment Group. Le fonds américain déléguerait la gestion à Dalmata Hospitality, groupe français d'hôtellerie économique.
Contacté par l’AFP et les Echos, le groupe Accor n’a pas encore exprimé de commentaires.
L’annonce de cette vente à venir apparait également sur la page linkedin d’Alexandre Bonnet, un directeur commercial du groupe Accor.
Force est de le constater, HotelF1 n’était plus pour Accor une priorité de sa gamme Economique. Ni un axe de développement pour AccorInvest. L’investisseur-exploitant s’est recentré sur le milieu de gamme et les marques Mercure et Novotel principalement.
Exclusivement français, le réseau hotelF1 ne compte plus que 110 hôtels totalisant 10 144 chambres. A comparer aux 638 hôtels Ibis Budget (64 714 chambres).
Et de fait, sa part de marché a reculé. Selon les Echos, Première Classe, la marque ultra-économique de Louvre Hotels (230 hôtels, qui bénéficient d’un vaste plan de rénovation), détient désormais 45 % du marché contre 27 % pour F1.
Tout l’enjeu pour le repreneur sera, avec ses franchisés, de réinvestir pour moderniser la marque, lui redonner son attractivité. Toute en lui conservant son attractivité-prix. Et en améliorant sa rentabilité… « Les hôtels F1 ne sont pas rentables », confie même aux Echos un « bon connaisseur du dossier».
Le repreneur conservera-t-il d’ailleurs la marque ? Ou envisagera-t-il des conversions d’enseigne, en fonction de chaque adresse et de leur marché ? Réponse dans les prochains mois.
La marque à son origine
Avant de devenir « hotelF1 » à partir de , la marque s’appelait Formule 1 depuis sa création en 1985
Accor inaugure son premier Formule 1 à Évry en octobre 1985. Jean-François Bourgois (directeur marketing de Novotel) et Jean-Claude Luttmann (directeur général catering d’Accor) développent le concept économique hôtelier Formule 1 avec l’objectif d’offrir la nuitée à moins de 100 francs
Ses créateurs imaginent une série d’astuces pour rationaliser les coûts : distributeur automatique de chambres, sanitaires autonettoyants et collectifs, guide de préparation d’une chambre en 10 minutes, remplacement des clés par des codes.
Le nom Formule 1 fait référence à l’univers de la route auquel l’enseigne est initialement rattachée.
Dès 1986, Accor définit ses standards industriels de construction. Un hôtel Formule 1 doit coûter deux fois moins cher à construire qu’un hôtel ibis. Il est construit par blocs de 4 chambres en usine, puis assemblé en deux mois sur le chantier.
La construction ne doit pas dépasser 55 % du CA prévisionnel de l’établissement. Dix-sept Formule 1 sont construits en 1987, trente en 1988. En 1989, Formule 1 ouvre ses deux premiers établissements à l’international, en Belgique. Dès 1990, Accor ouvre un hôtel Formule 1 par semaine et accélère son développement à l’international, notamment au Brésil.
12 ans après son lancement, La marque a pesé jusqu’à près de 40 % du parc hôtelier super-économique en France.
De Formule 1 à hotelF1
, le groupe Accor change le nom de la marque Formule 1 pour « hotelF1 », et engage une modernisation complète de son parc hôtelier en France.
En , le groupe Accor cède les murs de 158 hotelF1, une stratégie de délestement de ses actifs fonciers dans laquelle le groupe loue maintenant à loyer variable les 158 établissements cédés qu’il continue de piloter.
A partir de 2012, grâce à une nouvelle procédure de classement des hôtels en France, les hotelF1, jusqu’alors non-classés, se voient attribuer une étoile.
En , hotelF1 comptait encore 172 hôtels, en France. Aujourd’hui 110.
(source Wikipedia)
