La clientèle résidente a sauvé l'hôtellerie française d'un effondrement de sa fréquentation au 4ème trimestre 2019, selon les statistiques de l'Insee publiées le 7 février et mises à jour le 10 (suite à une rectification d'erreurs dans un tableau de résultats signalés par HR-infos). Les Britanniques, habituellement nos premiers clients internationaux, ont en effet délaissé l'hexagone entre octobre et décembre, tout comme les Espagnols, les Italiens, les Belges, les Allemands...
L’hôtellerie a perdu environ 739 000 nuitées chez les clients non-résidents, dont 681 000 parmi nos neuf premiers marchés, sept d’entre eux étant nos voisins européens. Cette baisse des nuitées s’explique essentiellement par la diminution du nombre d’entrées de touristes sur le sol français. Essentiellement mais pas uniquement. Une partie de cette clientèle a pu délaisser les hôtels et leur préférer des meublés loués par les particuliers. Pour vérifier cette hypothèse, il faudra attendre au printemps les statistiques définitives de l’Insee et celles des plateformes de location.
Avec 46,4 millions de nuitées enregistrées, la fréquentation hôtelière a malgré tout progressé, mais de 1 % seulement par rapport à l’an dernier. Le développement des clients de France (+3,9% ) et leur prépondérance (ils pèsent 68,9 % du total des nuitées) a insuffisamment compensé le recul de la clientèle non-résidente (-9,5%) qui ne pèse plus que 32,1% des nuitées totales, alors qu’elle représentait encore 34,9 % à la même période en 2018.
Les 4 et 5 étoiles, et dans une moindre mesure les 3 étoiles, sont les seules catégories d’hôtels à avoir tiré leur épingle du jeu. Le 4 et 5 étoiles réussissent d’ailleurs, contrairement aux autres catégories, à augmenter leur nombre de nuitées internationales (+1,3%), celles-ci représentant 47,3 % du total de leurs nuitées.
Baisse de la clientèle internationale dans l’hôtellerie de chaîne
A l’inverse, les non classés ont légèrement reculé (-0,5%) alors qu’ils avaient grimpé de 25 % en 2018. De même que les 1 et 2 étoiles, plus fortement toutefois et pour la deuxième année consécutive (-3,9 % en 2019 et -10,3 %) en 2018.
L’hôtellerie de chaîne fait du surplace (+0,4 %, 25,2 millions de nuitées) et pâtit d’un très fort recul de ses clients non résidents (-9,5%). Ces derniers ne représentent plus que 30,1% de la clientèle (vs 34 % en 2018). Chez les indépendants, crédités de + 1,7 de nuitées (21,2 millions), ils pèsent 35,6% de leurs nuitées et ont progressé de 2,2%.
Les hôtels ont mieux résisté au quatrième trimestre 2019 que les résidences de tourisme. Leurs nuitées enregistrent un recul de 1,4 % à 12,8 millions. Exclusivement en raison de la baisse des arrivées internationales (-1,8%) qui représentent environ 19 % de sa clientèle totale.
Les nuitées au 4 ème trimestre 2019 (*)
- * données provisoires
- Champ : France métropolitaine
- Source : Insee, en partenariat avec les comités régionaux du tourisme (CRT) et la DGE
Glissement annuel du nombre de nuitées par trimestre depuis 2012
- Champ : France métropolitaine
- Source : Insee, en partenariat avec les comités régionaux du tourisme (CRT) et la DGE
L’évolution 2019-2018 de la clientèle internationale des hôtels (en nuitées)
- Etats-Unis : 1,912 million (- 13 000 nuitées)
- Royaume-Uni : 1,771 million (- 243 000)
- Allemagne : 1,306 million (- 28 000)
- Espagne : 1,029 million (- 135 000)
- Italie : 944 000 (- 93 000)
- Belgique : 934 000 (- 45 000)
- Suisse : 690 000 (- 13 000)
- Chine : 631 000 (- 52 000)
- Pays-Bas : 565 000 (- 7000)
- Pays d’Asie et d’Océanie (hors Chine) : 613 000 (+ 14 000)
- Pays d’Amérique centrale et d’Amérique du Sud : 599 000 (- 47 000)
- Pays du Proche et du Moyen-Orient : 587 000 (+ 31 000)
- Pays d’Afrique : 452 000 (+ 13 000)
- Japon : 375 000 (- 15 000)
- Russie : 323 000 (+ 50 000)
- Champ : France métropolitaine
- Source : Insee, en partenariat avec les comités régionaux du tourisme (CRT) et la DGE