C’est l’un des trois piliers de l’hôtellerie française. Mais un pilier fragile ! Et le plus concurrencé par les deux autres, chaînes intégrées d’un côté, hôtels indépendants de l’autre. Sans occulter les perturbations provoquées par les OTA’s.
Les chaînes volontaires françaises représentaient au début des années 2000 un gros tiers du parc d’hôtels et un petit tiers de celui des chambres. Elles ont abandonné depuis dix points de parts de marché. Sur les seules années 2014-2015, ces volontaires perdaient encore 10 % d’adhérents, selon la dernière étude annuelle, 22 ème du nom, du cabinet Coach Omnium.
Cette érosion globale masque heureusement des mouvements contraires. 10 enseignes sur les 23 retenues par Coach Omnium ont réussi à maintenir leur parc ou à l’étoffer. A l’image de l’Espagnole Hotusa Hotels qui a gagné en deux ans 88 adhérents et 4 763 chambres. La majorité de ses recrues sont des hôtels indépendants. Mais une proportion significative reste affiliée à d’autres réseaux, comme Best Western ou Movenpick, certains appartiennent même à des groupes intégrés structurés, citons Maranatha.
A l’inverse, deux enseignes, Logis et Châteaux & Hôtels Collection, concentrent à elles seules environ 80 % des pertes d’hôtels. Pertes qui résultent à la fois de fermetures (liquidation et mutation d’activité), de départs volontaires (vers d’autres chaînes ou vers l’indépendance pure) et de radiations (non conformité aux standards de l’enseigne ou non paiement des cotisations). Ni l’une ni l’autre ne semblent pourtant menacées à court-moyen terme, Logis et CHC ayant assaini et homogénéisé au moins en partie leur réseau, initié un nouveau modèle économique et commencé de se déployer dans d’autres régions de l’Europe.
Les chaînes volontaires, notamment Logis, CHC et Best Western, ont-elles atteint un point bas ? Des consolidations vont-elles s’opérer entre les 23 réseaux ? L’année 2016 pourrait réserver quelques surprises. Nous avons interrogé Mark Watkins. Le président de Coach Omnium en demeure convaincu, les chaînes volontaires ne pourront pas compenser la fragilité structurelle de certains de leurs adhérents, due à la taille insuffisante de leur hôtel, elles devront donc faire évoluer leur stratégie d’entreprise.
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