Le Drian table sur 89 millions de visiteurs internationaux cette année
La France espère renouer en 2017 avec une fréquentation touristique record, mais le gouvernement insiste sur les efforts à fournir pour atteindre l’objectif ambitieux de 100 millions de visiteurs en 2020.
« Selon nos prévisions, la France pourrait atteindre 88 à 89 millions de touristes en 2017, soit une hausse de 5 à 6 % par rapport à 2016 », a-t-il annoncé. « Lors du premier semestre de cette année, nous sommes revenus à un niveau de fréquentation similaire à 2015 », année du précédent record, a ajouté le ministre, également en charge du tourisme.
Les touristes en provenance d’Allemagne et d’Espagne « sont en hausse de plus de 3 % ». D’autres clientèles, « qui étaient en fort recul comme le Japon, la Russie et le Brésil, augmentent de près de 30 %. L’Inde continue sa progression avec plus de 20 % et les États-Unis enregistrent une croissance historique de 16 % », a détaillé le ministre.
Il a attribué ces bons chiffres à la « forte augmentation des capacités aériennes » ainsi qu’à « une baisse des tarifs ».
« On nous avait annoncé une nouvelle politique mais, là, c’est de la vieille politique, avec des chiffres qui ne signifient pas grand-chose car nous perdons chaque année des parts de marché par rapport à nos voisins », a réagi Didier Arino, directeur du cabinet Protourisme.
Frappée par les attentats de Paris en novembre 2015 et de Nice en juillet 2016, la France, première destination touristique mondiale, avait subi une baisse de fréquentation l’an dernier. Mais les voyageurs affluent de nouveau et de nombreux professionnels ont fait état de chiffres en nette croissance pour le printemps et l’été 2017.
De son côté, Didier Chenet, président du Groupement national des indépendants (GNI), a estimé que 88 à 89 millions de visiteurs étrangers pour 2017 est « un objectif ambitieux » mais « que l’on peut espérer atteindre car les chiffres sont au beau fixe ». Il note cependant que, « si la fréquentation est en hausse, les prix eux ne sont pas revenus au niveau de 2015 ».
Le président de l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie (Umih), Roland Héguy, a lui aussi jugé les chiffres annoncés par M. Le Drian « ambitieux », et dit espérer que les touristes consomment « au même niveau de dépenses que dans les autres pays européens ».
En 2016, la France avait accueilli près de 83 millions de visiteurs étrangers, après 85 millions en 2015. Cette baisse s’expliquait par les conséquences des attentats, mais aussi par des intempéries et d’importants mouvements sociaux au printemps.
(Ce n’est que notre analyse mais on la partage !)
Il est urgent de ne plus trop attendre…
Visiblement, monsieur Le Drian ne s’est pas encore pleinement emparé du Tourisme. Les quelques mots prononcés à Giverny (10 juillet) et le court passage de son interview au quotidien Les Echos (20 juillet 2017) laissent terriblement sur leur fin. Qu’il esquisse ne serait-ce que les grandes lignes de sa future politique pour le Tourisme, dont il a la pleine responsabilité, aurait eu du sens en ce début de saison estivale. Mais il n’en a rien été.
Sans doute n’a a-t-il pas eu vraiment le temps de rentrer dans le dossier depuis sa prise de fonction le 17 mai 2017. Nous n’intenterons donc pas de procès d’intention à l’ancien président de la région Bretagne qui a déjà eu à gérer le développement touristique. Mais cette fois, l’échelle n’est plus la même…
Il faudra donc se contenter dans l’immédiat des deux objectifs réaffirmés (100 millions de visiteurs et 50 milliards de recettes et de cette vague idée de « grands projets » lancés dans le domaine l’accueil, de l’hôtellerie et des infrastructures.