Les délais de paiement s’allongent dans la Restauration et les Débits de boissons

Après quelques signes de redressement au cours du 2ème semestre 2024, les retards de paiement se sont à nouveau allongés au premier semestre 2025, selon la dernière étude Altares. Les débit de boissons franchissent ainsi le seuil des 15 jours de dérapage. Et surtout, la Restauration repasse au-dessus des 20 jours. Et la majorité de ses entreprises paie au-delà des délais légaux. Une situation en lien avec la dégradation financière de la Restauration à table et le bond ses liquidations judiciaires. L’Hébergement reste stable autour de 13,5 jours de retard.

Après quelques signes de redressement au cours du 2ème semestre 2024, les retards de paiement se sont à nouveau allongés au premier semestre 2025, selon la dernière étude Altares. Les débit de boissons franchissent ainsi le seuil des 15 jours de dérapage. Et surtout, la Restauration repasse au-dessus des 20 jours. Et la majorité de ses entreprises paie au-delà des délais légaux. Une situation en lien avec la dégradation financière de la Restauration à table et le bond ses liquidations judiciaires. L'Hébergement reste stable autour de 13,5 jours de retard.

Au deuxième trimestre 2025, la durée des retards de paiement atteignait en moyenne 14,1 jours (13,1 dans le Privé), tous secteurs confondus. Elle est près de 50 % supérieure dans la Restauration (20,7 jours) Et ses entreprises 60 % plus nombreuses (14,4% vs 9 %) à cumuler plus de 30 jours de retard. Ce même trimestre, la Restauration à table a subi une flambée de redressements et de liquidations judiciaires. Les retards de paiement constituent souvent une première étape avant la cessation de paiement et la procédure judiciaire. Photo : Drobot Dean - Adobe Stock

Seule une majorité de Débits de boissons paie dans les délais 

La majorité des Débits de boissons (55,40 %) ont payé leurs fournisseurs à échéance au deuxième trimestre 2025. Comme lors des trimestres précédents. C’est d’ailleurs le seul des trois secteurs dans ce cas de figure. Ceci notamment en raison de l’obligation imposée par les distributeurs (en particulier de boissons) de payer  leurs livraisons « au cul du camion ». De fait, ce secteur est plus vertueux que la majorité des secteurs.  Moins d’un sur deux payait ses fournisseurs à l’heure (45,2 %) au cours du premier semestre 2025.

La Restauration faisait jusque là aussi plutôt figure de plutôt bonne élève en la matière. Mais cours du deuxième trimestre 2025, le taux d’établissements réglant dans les délais légaux est tombé à 34,4 %. Ce secteur cumule aussi le taux le plus élevé d’entreprises payant en retard (51,20 %), y compris de celle payant avec plus de 30 jours de retard (plus de 14 % d’entre elles). Une évolution vers un recours plus systématique au crédit fournisseurs évidemment consécutive avec le bond de 21 % des défaillances de la Restauration traditionnelle, synonymes de cessation de paiement. Le secteur a cumulé 937 décisions de tribunal de commerciale, dont 343 pour des redressements et 573 pour des liquidations judiciaires.

Des comparaisons contrastées entre secteur

Quant à l’Hébergement, à défaut de payer majoritairement dans les clous (42,1% seulement), seules 8,2 % de ses entreprises payent avec plus de 30 jours de retard. Un pourcentage un peu inférieur à la moyenne inter sectorielle (9,3%). Et bien moins élevé que  celui mesuré pour les Débits de boissons (13,3 %) et la Restauration (14,4%).

Au global, la branche ne fait plus partie des secteurs qui paient le plus tardivement. Malgré tout, elle se situe sur deux des trois secteurs définis par Altares, au-dessus des 45,5 % d’entreprises payant avec des retards de moins de 30 jours, exception faite des Débits de boissons. Et au-dessus des 9,3 % de celles payant avec plus de 30 jours de retard, exception faite des Hébergements.

Et pour finir, seul 1 secteur sur 3, les Débits de boissons, compte en pourcentage beaucoup plus d’entreprises payant à échéance que la moyenne inter sectorielle (55,4 % vs 45,2 %).

Source : Altares – situation au 2 ème trimestre 2025 – tableau HR-infos

Des retards toujours plus élevés dans la branche que dans la moyenne des autres activités

Si les retards de paiement s’allongent dans la branche HR, ils s’étirent aussi dans l’ensemble de l’économie française. Au point que la France affiche le plus haut retard en Europe, Royaume-Uni compris : 14,1 jours contre 13,5 jours fin 2024.

Cette tendance à la remontée des retards de paiement est en lien avec la recrudescence des liquidations judiciaires au deuxième trimestre 2025.

Seul l’Hébergement affiche des délais inférieurs à la moyenne française  inter sectorielle : 13,5 jours. Ce secteur arrive à maintenir depuis début 2022 ses retards de délais de paiement autour de 13 jours et demi. Et contrairement à la Restauration, il a enrgistré un très net recul du nombre de ses liquidations judiciaires (-28 %, 49 jugements prononcés seulement).

La Restauration, également, dépasse à nouveau 20 jours de retard (20,7 jours). Une valeur qu’elle avait seulement atteinte au 1er trimestre 2022, au sortir de la crise du Covid-19.

Progression aussi dans les Débits de boissons (15,5 jours de retard). Qu’on peut toutefois relativiser. Puisque ces dérapages ne sont le fait que moins d’1 entreprise sur 3 : 31,3 % dans la plus haute hypothèse vs 45,5 % pour la moyenne inter sectorielle.

Source : Altares – traitement HR-infos

Note méthodologique : la mesure des retards de paiement par Altares

Altares et les membres du réseau mondial Dun & Bradstreet ont initié un programme exclusif de collecte et d’analyse des retards de paiement des clients. Depuis près de 50 ans aux États-Unis et 40 ans en France et en Europe, le programme DunTrade® s’alimente des informations provenant directement de la comptabilité client de 15 000 sociétés participantes.

Il s’appuie sur une observation factuelle de la réalité des paiements par une analyse en permanence des retards de paiement par rapport aux conditions contractuelles. Le périmètre de l’étude Europe compte plus de 600 millions d’expériences commerciales réelles par an (relations fournisseur client).

En France, chaque année, 30 millions d’expériences commerciales sont analysées couvrant ainsi les comportements de= paiement de plus de 2,5 millions d’entreprises.

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