A l'inverse de l'Indice Insee des Prix à la Consommation qui recule en mai (-0,1 %, + 5,1 % sur 1 an), la hausse des prix dans la branche enregistre encore +1,1 % en mai et +5,6 % sur 1 an. Les tarifs des restaurants et cafés (+0,7 % en mai) restent proches de leur plafond (+6,4 % sur 1 an, après +6,6 % en avril). Et la restauration rapide demeure très inflationniste avec +9,3%. Les prix hôteliers repartent en flèche (+5,1 % vs +1,3 % en avril). Tandis que ceux des villages vacances et résidences de tourisme se stabilisent à nouveau (+3,5 % sur 1 an) après leur nécessaire hausse d'avril (+6,6 %).
Aucun signe tangible actuellement d’une détente sur les prix dans les CHR
Les experts de l’Insee s’accordent à anticiper un reflux de l’inflation, lent mais progressif. Ce mouvement a débuté en mai. Après être resté sur un plateau de 6 % pendant 11 mois, le glissement annuel des prix à la consommation a diminué à +5,1 % en mai. Et il pourrait tomber à +4,5 % en décembre 2023.
Il serait prématuré encore de prévoir un repli similaire pour les prix des restaurants et des hôtels. Leur hausse annuelle (+5,6 % en mai) reste supérieure à celui de l’ensemble de l’indice des prix. Elle reste également bien au-dessus de son niveau de février 2023 (+ 5%) et mars 2023 (+4,7 %). En revanche, elle est en léger retrait par rapport à son plafond historique d’avril (+6,1%). Des variations en lien aussi avec la saisonnalité de l’activité.
En juin 2022, les prix des services de restauration et d’hébergement calculés par l’Insee avaient pris + 1,4 % sur 1 mois (après +1,6 % en mai !). Ils avaient grimpé deux fois plus vite (0,7%) que l’ensemble de l’Indice des Prix à la Consommation (IPC). C’est à partir de cette période, mai-juin 2022, que les tarifs de la branche étaient entrés dans une tendance fortement haussière. Qui ne s’est pas démentie jusqu’à aujourd’hui.
Quand sera-t-il une année plus tard ? Certes, les prix de l’alimentaire et de l’énergie ont commencé à baisser. Mais la demande, déterminant clef du prix public, en particulier internationale, va sans doute rester forte, du moins dans les hébergements.
On pourrait donc observer des évolutions de prix à deux vitesses. Relativement modérées dans la restauration. Plus enlevées dans les hébergements, tout particulièrement dans les hôtels. Comme en témoigne déjà la forte hausse des prix moyens observée en mai et à mi-juin par les cabinets privés (MKG, CDS groupe, E-axess spot pilot…). Premiers éléments de réponse à la mi-juillet avec les résultats complets du mois de juin.
Source : Insee – traitement HR-infos
L’évolution annuelle des prix des services d’hébergement depuis janvier 1990
IPC-Services-dhebergement-HR-Infos- 052023
L’évolution annuelle des prix des services d’hôtels – motels -auberges depuis janvier 1990
L’évolution annuelle des prix des services de restaurants et cafés depuis janvier 1990
L’INSEE MODIFIE SES PONDÉRATIONS EN ÉLEVANT LA PART DES CONSOMMATIONS
DES MÉNAGES CONSACRÉES AUX SERVICES DE RESTAURATION ET D’HÉBERGEMENT
A noter que la pondération appliquée aux hôtels, motels et autres auberges est de nouveau plus élevée que celle des campings, résidences de tourisme et centres de vacances. Ils dépassent même leur pondération de 2019 (91 vs 87).
Ce qui tend à signifier que ces services d’hébergement sont redevenus plus importants dans les consommations touristiques des ménages.
Tous services confondus, les hébergements, avec une pondération de 196, pèsent davantage au sein de l’Indice des Prix à la Consommation (IPC) qu’ils ne pesaient en 2022 (137) et même en 2019 (177).
La méthodologie Insee
Interrogés par HR-infos, les experts prix de l’Institut expliquent partir des estimations semi-définitives de la consommation 2021. Ces estimations sont produites par la comptabilité nationale et valorisées aux prix de décembre de l’année 2022.
Ensuite, l’Insee applique des évolutions en volume fournies par les comptes trimestriels sur l’année 2022. « Nous prenons donc en compte dans l’évolution des montants de consommation à la fois un effet « Prix » mais aussi un effet « Volume » », explique l’Insee.
Ainsi, le poids des « restaurants et hôtels » en 2023 atteint 895. Ce constitue son niveau le plus élevé depuis 1990. Mais il avait atteind des niveaux assez proches au milieu des années 90.
Le poids des « services de restauration » en 2023 est de 699, niveau le plus élevé depuis 1990. Des niveaux proches avaient été observés au début des années 90 et des années 2000.
Le poids des « services d’hébergement » en 2023 représente 196. Un niveau élevé mais légèrement moins qu’entre 1993 et 1997.
Effet prix et effet volume se conjuguent pour porter le poids des restaurants et hôtels
à leur plus haut niveau depuis 1990
Qu’est-ce qui explique cette évolution importante entre 2022 et 2023 du regroupement « restaurants et hôtels » ? « C’est d’une part un effet « Prix », explique l’Institut, puisque l’évolution entre la moyenne 2021 et décembre 2022 est de +5,3% et d’autre part un effet « Volume » évalué par les comptes trimestriels 2022. »
Surpris par la pondération des « services de restauration rapide et à emporter » (7 points en 2023 vs 6 en 2022), l’Insee répond à HR-infos que son niveau reste « faible » par rapport à l’ensemble « services de restauration » car le montant de départ (estimation semi-définitive 2021) était faible dans la comptabilité nationale. Et ce malgré un effet « Prix » (+5,9% entre les moyennes 2021 et 2022) et un effet « Volume » entrainant une augmentation de son niveau par rapport à 2022.
On observe que l’augmentation du poids de la restauration rapide (7 vs 6, soit +16,7 %) est inférieure à celle de l’ensemble « restaurants et hôtels » (895 vs 660, soit + 35,6 %). La « rapide » représente moins d’1% de l’indice des prix à la consommation du regroupement. 0,21 % exactement.