
Le Président de la République le 3 mars dans la Drôme, lors de son discours sur la réforme de la formation professionnelle
La réunion du 11 mars à l’Elysée
Y participaient notamment, côté professionnels, Christine Pujol, Dany Deleval, Philippe Villalon et André Daguin (UMIH), Jacques Belin (GNC), Jean-Pierre Chedal (Synhorcat), Philippe Labbé (SNRTC).
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L’intégralité du communiqué de l’Elysée
« Le Président de la République a reçu des représentants des métiers de la Restauration, mercredi 11 mars 2009 à 9h30 au Palais de l’Elysée en présence de Mme Christine Lagarde, ministre de l’Economie, de l’Industrie et de l’Emploi et de M. Hervé Novelli secrétaire d’Etat chargé du Commerce, de l’Artisanat, des petites et moyennes entreprises, du Tourisme et des Services.
Cette rencontre intervient le lendemain de l’accord obtenu par la France au sein l’Union européenne pour autoriser les pays membres à pratiquer des taux réduits dans certains secteurs dont celui de la restauration.
Le Président de la République a redit l’importance politique que revêt pour lui cet accord après sept années de débats.
Il appartient désormais aux professionnels de présenter un plan de modernisation du secteur qui se traduirait par des créations d’emplois, la modernisation des établissements, l’amélioration de la situation des salariés, et des baisses de prix. »
Des états généraux de la restauration seront organisés avant la fin du mois d’avril pour valider ces engagements et fixer les modalités de la baisse du taux de la TVA.
Note de la rédaction : les passages en gras soulignés par HR-infos
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Jean-Pierre Chedal (Synhorcat) au micro à la sortie de la réunion du 11 mars
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Ce n’est que notre avis (mais on le partage!)
Le bon taux ? Un peu tôt ! Le vrai coût ? Pas trop tard !
Le chef de l’Etat a un sacré sens politique ! L’événement de Bruxelles à peine digéré, il reprend l’initiative en lançant les états généraux de la restauration. Une méthode de gestion participative de la réforme qu’il a déjà pratiquée depuis le début de son quinquennat. Derniers exemples en date : les états généraux de la presse (loués même par les thuriféraires de Nicolas Sarkozy), et bientôt, les états généraux de l’Outre-mer.
Avancer par consensus
Quels en sont les principes ? Réunir d’abord toutes les parties prenantes : patrons, salariés, pouvoirs publics, personnes qualifiées. Dégager ensuite des consensus sur les constats, les diagnostics et les objectifs. Et, enfin, arrêter des mesures si possible aussi consensuelles, et au moins de compromis. Et, bien entendu, finançables… Autrement dit, dans cette approche, les moyens d’atteindre les objectifs ne sont pas fixés avant les travaux, mais se façonnent pendant … Même si chacun se rend à l’invitation avec ses revendications …
Ne soyons pas dupes ! La question du taux va être, évidemment centrale. Mais le Président de la République, en tant que garant de l’intérêt général, a eu raison de ne pas mettre la charrue avant les boeufs en imposant un taux réduit plutôt qu’un autre.
Ne pas tordre le cou aux coûts
Et si chiffres à l’appui et contreparties signées et gagées, le taux de 5,5 % est bien celui qui peut générer le mieux des emplois, du pouvoir d’achat et du PIB, sans creuser à l’extrême le déficit public, déjà considérable (plus de 100 milliards d’euros), alors, alors seulement, ce taux aura acquis toute sa légitimité économique et sociale.
D’où l’enjeu du chiffrage du coût de la mesure. Il appartient à l’Etat de construire des données fiables et incontestables. Car des évaluations pro domo circulent déjà ici et là, qui prêtent à sourire. Très éloignées de celles que Bercy, dés 2003, avait établies pour son « Mémorandum » destiné à la Commission européenne (coût brut de 3 milliards d’euros en année 1).
Les modalités d’organisation des états généraux de la restauration ne sont pas encore connues. Souhaitons, tant sur le forme que sur le fond, qu’ils soient exemplaires. Le taux réduit, oui ! Mais pas à n’importe quel prix ! Un taux qui soit le levier d’une croissance nouvelle et partagée de la branche.
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Texte : Jean-François Vuillerme
Photo : Service photo Elysée – D. Noizet
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