Pragmatiques et ambitieuses, six priorités nationales pour enrichir le Tourisme

La France va délivrer des visas en deux jours dans dix nouveaux pays, dont la Russie, l’Arabie saoudite et l’Inde, afin de doper le tourisme dans l’Hexagone, qui reste toujours la première destination mondiale malgré les récents attentats.

Le temps d’attente aux postes de police aux frontières (PAF) dans les aéroports, qui s’est considérablement allongé sous l’effet du durcissement des contrôles, sera quant à lui limité à 30 et 45 minutes maximum à partir de janvier 2018.

Très attendues, ces deux mesures, qui visent à renforcer l’attractivité de la France, ont été présentées mercredi 26 juillet par le Premier ministre à l’issue du premier conseil interministériel du tourisme du quinquennat qui s’est tenu à Matignon.

Ce comité, qui a vocation à se tenir tous les six mois, réunit une quinzaine de membres du gouvernement, des élus locaux et des professionnels de ce secteur stratégique qui représente près de 8% du PIB et 2 millions d’emplois directs et indirects.

La France, qui a accueilli 83 millions de touristes internationaux en 2016, s’est fixé pour objectif de franchir le cap des 100 millions à l’horizon 2020 et des 50 milliards d’euros de recettes (contre 40 milliards actuellement).

« La France est souvent présentée à juste titre comme la première destination touristique au monde, ce n’est pas rien, c’est même beaucoup mais nous pouvons faire mieux, nous devons faire mieux, nous allons faire mieux », a déclaré Edouard Philippe à la presse à l’issue de la rencontre.

Le gouvernement va tout faire pour « faire sauter les verrous qui nous limitent et de trouver des solutions qui nous permettront d’avancer », a-t-il ajouté.

Le raccourcissement du délai d’obtention pour un visa – d’une dizaine de jours, voire davantage en période d’affluence touristique, à 48h – concernera huit pays supplémentaires à partir du 1er novembre (Russie, Thaïlande, Philippines, Cambodge, Laos, Birmanie, Indonésie et Inde).

La mesure sera élargie à partir du 30 juin 2018 à l’Arabie saoudite et au Vietnam, sous réserve de l’accord des autres membres de l’espace européen Schengen de libre circulation.

Le dispositif « visa 48h » est déjà en place à Singapour, en Afrique du Sud, au Qatar, au Koweït, à Bahreïn, à Oman, à la Turquie, et en Chine qui bénéficie d’une délivrance de visas en 24h depuis janvier 2016.

Au-delà de la question des visas, la France entend également agir pour améliorer l’arrivée des touristes sur son sol.Le temps d’attente à la police aux frontières dans les aéroports sera limité à 30 minutes pour les ressortissants européens et de 45 minutes pour les non-européens dès 2018.
« C’est un objectif ambitieux qui va exiger une réorganisation, des moyens mais il est indispensable », a dit Edouard Philippe.

Quant aux autoroutes franciliennes menant aux aéroports Charles-de-Gaulle et Orly, un plan d’entretien va être mis en place via un partenariat public-privé. »Le trajet entre les aéroports et le centre ville doit être agréable visuellement et ne l’est pas toujours suffisamment », indique-t-on à Matignon.

L’ensemble des mesures seront mises en place dans le cadre du conseil de pilotage du tourisme dont la première édition se tiendra le 10 octobre sous la présidence du chef de la diplomatie Jean-Yves Le Drian.

L’enjeu sera également de faire profiter du tourisme tous les territoires en France.
« Les grands musées c’est très bien mais on a un territoire plein de richesses qui peut digérer cette hausse », indique un conseiller. « Il y a un vrai enjeu pour qu’ils aillent dans certains terroirs, il faut qu’on travaille sur l’offre d’hébergement pour quelle soit d’un bon rapport qualité-prix ».

Un grand plan d’investissement pour la rénovation des hébergements touristiques, notamment dans les stations balnéaires et de montagne, va notamment être lancé.

Le Tourisme et ses industries représentent près 8 % du PIB et 2 millions d’emplois directs et indirects. (avec Reuters)

Roland HEGUY, président confédéral de l’Umih, et président de la Confédération des Acteurs du Tourisme, qui a participé au Comité interministériel sur le tourisme se réjouit de la feuille de route collective présentée par le Premier ministre et des premières mesures annoncées aux professionnels.

L’Umih, première organisation professionnelle des HCR, partage les objectifs d’accueillir 100 millions de touristes en 2020 et d’avoir 50 milliards d’euros de recettes supplémentaires , objectifs qui étaient inscrits dans son manifeste pour les élections présidentielles.

La priorité pour l’Umih est d’augmenter les recettes supplémentaires par touriste. L’Umih insiste sur le financement de la promotion de la destination France, qui devrait être porté à 1 euros par touriste (l’Etat investit actuellement 0,82 EUR par touriste). Elle souhaite également qu’on favorise l’emploi et à la formation, et que l’on retravaille sur l’accueil, pour faire de la France, dans tous ses territoires, un pays de « haute qualité d’accueil ».

« 

La France va délivrer des visas en deux jours dans dix nouveaux pays, dont la Russie, l'Arabie saoudite et l'Inde, afin de doper le tourisme dans l'Hexagone, qui reste toujours la première destination mondiale malgré les récents attentats.

Le temps d'attente aux postes de police aux frontières (PAF) dans les aéroports, qui s'est considérablement allongé sous l'effet du durcissement des contrôles, sera quant à lui limité à 30 et 45 minutes maximum à partir de janvier 2018.

Très attendues, ces deux mesures, qui visent à renforcer l'attractivité de la France, ont été présentées mercredi 26 juillet par le Premier ministre à l'issue du premier conseil interministériel du tourisme du quinquennat qui s'est tenu à Matignon.

Ce comité, qui a vocation à se tenir tous les six mois, réunit une quinzaine de membres du gouvernement, des élus locaux et des professionnels de ce secteur stratégique qui représente près de 8% du PIB et 2 millions d'emplois directs et indirects.

La France, qui a accueilli 83 millions de touristes internationaux en 2016, s'est fixé pour objectif de franchir le cap des 100 millions à l'horizon 2020 et des 50 milliards d'euros de recettes (contre 40 milliards actuellement).

"La France est souvent présentée à juste titre comme la première destination touristique au monde, ce n'est pas rien, c'est même beaucoup mais nous pouvons faire mieux, nous devons faire mieux, nous allons faire mieux", a déclaré Edouard Philippe à la presse à l'issue de la rencontre.

Le gouvernement va tout faire pour "faire sauter les verrous qui nous limitent et de trouver des solutions qui nous permettront d'avancer", a-t-il ajouté.

Le raccourcissement du délai d'obtention pour un visa - d'une dizaine de jours, voire davantage en période d'affluence touristique, à 48h - concernera huit pays supplémentaires à partir du 1er novembre (Russie, Thaïlande, Philippines, Cambodge, Laos, Birmanie, Indonésie et Inde).

La mesure sera élargie à partir du 30 juin 2018 à l'Arabie saoudite et au Vietnam, sous réserve de l'accord des autres membres de l'espace européen Schengen de libre circulation.

Le dispositif "visa 48h" est déjà en place à Singapour, en Afrique du Sud, au Qatar, au Koweït, à Bahreïn, à Oman, à la Turquie, et en Chine qui bénéficie d'une délivrance de visas en 24h depuis janvier 2016.

Au-delà de la question des visas, la France entend également agir pour améliorer l'arrivée des touristes sur son sol.Le temps d'attente à la police aux frontières dans les aéroports sera limité à 30 minutes pour les ressortissants européens et de 45 minutes pour les non-européens dès 2018. "C'est un objectif ambitieux qui va exiger une réorganisation, des moyens mais il est indispensable", a dit Edouard Philippe.

Quant aux autoroutes franciliennes menant aux aéroports Charles-de-Gaulle et Orly, un plan d'entretien va être mis en place via un partenariat public-privé."Le trajet entre les aéroports et le centre ville doit être agréable visuellement et ne l'est pas toujours suffisamment", indique-t-on à Matignon.

L'ensemble des mesures seront mises en place dans le cadre du conseil de pilotage du tourisme dont la première édition se tiendra le 10 octobre sous la présidence du chef de la diplomatie Jean-Yves Le Drian.

L'enjeu sera également de faire profiter du tourisme tous les territoires en France. "Les grands musées c'est très bien mais on a un territoire plein de richesses qui peut digérer cette hausse", indique un conseiller. "Il y a un vrai enjeu pour qu'ils aillent dans certains terroirs, il faut qu'on travaille sur l'offre d'hébergement pour quelle soit d'un bon rapport qualité-prix".

Un grand plan d'investissement pour la rénovation des hébergements touristiques, notamment dans les stations balnéaires et de montagne, va notamment être lancé.

Le Tourisme et ses industries représentent près 8 % du PIB et 2 millions d'emplois directs et indirects. (avec Reuters)

Roland HEGUY, président confédéral de l’Umih, et président de la Confédération des Acteurs du Tourisme, qui a participé au Comité interministériel sur le tourisme se réjouit de la feuille de route collective présentée par le Premier ministre et des premières mesures annoncées aux professionnels.

L’Umih, première organisation professionnelle des HCR, partage les objectifs d’accueillir 100 millions de touristes en 2020 et d’avoir 50 milliards d’euros de recettes supplémentaires , objectifs qui étaient inscrits dans son manifeste pour les élections présidentielles.

La priorité pour l’Umih est d’augmenter les recettes supplémentaires par touriste. L'Umih insiste sur le financement de la promotion de la destination France, qui devrait être porté à 1 euros par touriste (l'Etat investit actuellement 0,82 EUR par touriste). Elle souhaite également qu'on favorise l'emploi et à la formation, et que l'on retravaille sur l'accueil, pour faire de la France, dans tous ses territoires, un pays de "haute qualité d'accueil". "
Le double objectif de 100 millions de touristes par an à partir de 2020 et de 50 milliards de recettes (contre 40 milliards aujourd'hui, cet objectif là étant vraiment nouveau) permettrait de créer 300 000 emplois supplémentaires en métropole et Outre-Mer. Le gouvernement prévoit notamment le lancement début 2018 d'un plan de rénovation "massive" des stations balnéaires et de montagne, financé en partie par le déploiement du fonds consolidé "France Développement Tourisme" lancée en octobre 2015 par la Caisse des Dépôts et doté actuellement de 1 milliards sur 5 ans.
Le Comité interministériel du Tourisme réunissait pour la première fois des professionnels et des élus autour du Premier Ministre et des ministres concernés. Pour Edouard Philippe, le développement touristique doit être  » l’affaire de la totalité du gouvernement et même de la totalité de la sphère publique et des acteurs économiques qui ont tous collectivement intérêt à se mobiliser et à agir de concert pour atteindre les objectifs que nous nous fixons. »
Si le comité a clairement indiqué les priorités d’action, les moyens en premier lieu budgétaires eux restent encore très flous. Comment financera-t-on la modernisation « massive »des hébergements et les infrastructures ? Comment favorisera-t-on l’accès aux vacances d’un plus grand nombre de Français, ces « parents pauvres du Tourisme », bien loin de disposer des mêmes moyens financiers que les visiteurs étrangers. Le milliard débloqué fin 2015 par la Caisse des Dépôts ne suffira pas.
Quant aux mesures d’urgence, elles devront être efficientes dès cette année, à commencer par celles visant à réduire le temps d’attente dans les aéroports. La situation est devenue cauchemardesque depuis quelques mois, en raison du renforcement des mesures de contrôle et de l’afflux de visiteurs internationaux.
Les priorités fixées par le comité interministériel du Tourisme
  1. La qualité de l’accueil et la sécurisation des sites constituant des facteurs essentiels de satisfaction et de fidélisation des touristes ;
  2. La structuration de l’offre touristique permettant d’attirer un nombre croissant de touristes internationaux ;
  3. Le soutien étatique en matière d’investissements, volet fondamental de la stratégie du Gouvernement ;
  4. La formation et l’emploi, domaines clés de la qualité de l’offre de services ;
  5. Le soutien à la numérisation et au partage d’information permettant de renforcer la compétitivité de la filière ;
  6. L’accès aux vacances pour le plus grand nombre.
11 premières  mesures dès 2017 pour renforcer l’attractivité touristique de la France

1. Délivrance des visas en 48 heures dans 10 nouveaux pays d’ici le 1er novembre 2017 (8 pays) et le 30 juin 2018 (2 pays).
2. Engagement sur un temps d’attente maximum à la police aux frontières dans les aéroports de 30 minutes pour les ressortissants européens et de 45 minutes pour les non européens à compter du 1er janvier 2018 ».
3. Plan d’entretien des autoroutes entre les aéroports franciliens et Paris par un partenariat public privé pour le nettoyage, le ramassage des détritus, la tonte et l’élagage des espaces verts de façon régulière.
4. Préparation d’un plan d’investissement dans les stations balnéaires et de montagne.
5. Augmentation du nombre de contrats d’apprentissage dans le secteur, en concertation avec les professionnels.
Le système d’apprentissage doit être refondé pour développer l’offre des entreprises en direction
des moins de 25 ans et lutter efficacement contre le chômage des jeunes. L’examen d’un projet
de loi est prévu au printemps 2018 pour une réforme qui entrera progressivement en vigueur
pendant les deux prochaines années. Dans cette perspective, une concertation sera engagée à
l’automne qui visera à développer ces contrats, notamment dans le secteur du tourisme.
6. Signature en 2018 d’un accord d’engagement de développement de l’emploi et des compétences (EDEC)
Cet engagement sera signé avec les représentants du secteur (OP et OS) visant la mise en oeuvre
d’un plan d’actions pour répondre aux besoins en termes d’emplois et compétences du secteur.
Il comportera notamment comme priorité l’impact du numérique. L’engagement financier de l’État
sera déterminé dans le cadre des négociations avec les partenaires sociaux. À ce stade une
enveloppe de 600 000 à 800 000 € est envisagée.
7. Mobilisation de l’expertise publique au profit des territoires
Soutien aux projets touristiques des territoires ruraux avec le dispositif AIDER : mobilisation de
hauts fonctionnaires des corps d’inspection et des conseils généraux ministériels (CGEDD,
CGAAER, CGEFI) pour accompagner les collectivités territoriales dans l’élaboration de projets de
territoires en associant l’expertise d’ATOUT France.
8. Fluidification des opérations de détaxe, notamment dans les aéroports
Afin de faire refluer les files d’attente préjudiciables à l’image de marque de la destination France,
selon les pistes suivantes : 1) Harmonisation et simplification des bordereaux de détaxe d’ici le 30
juin 2018, 2) Lancement d’un plan commun douane/aéroports pour donner la capacité informatique
supplémentaire nécessaire au traitement des bordereaux, 3) Renforcement du partenariat publicprivé:
sensibilisation des commerçants et communication commune à l’égard des voyageurs.
9. Lancement à l’automne 2017 de la plate-forme « DATAtourisme »
Elle vise à collecter, uniformiser et diffuser en open data les données d’information produites par
les acteurs touristiques territoriaux, a été développée. Lauréat du PIA, ce projet est porté par le
Ministère de l’Économie et des Finances, en partenariat avec le réseau « Tourisme et Territoires ».
Elle sera enrichie dans le temps par des données complémentaires, publiques ou privées, au
service à la fois d’une meilleure observation des phénomènes touristiques et des demandes des
entrepreneurs, et pour faciliter le développement de services innovants au bénéfice de la
compétitivité et de l’attractivité du secteur touristique français.
10. Signature d’une convention-cadre interministérielle visant à soutenir
et promouvoir la filière du tourisme culturel en France au dernier trimestre 2017
Celle-ci définit les objectifs et les modalités d’une coopération entre le ministère de la Culture, les
ministères chargés du tourisme (Europe et Affaires étrangères ; Économie et Finances) et les
opérateurs.
Elle sera structurée autour du développement touristique des territoires par la
valorisation de leurs ressources culturelles ; des synergies entre les acteurs de la culture et ceux
du tourisme, en renforçant les actions de professionnalisation de la filière du tourisme culturel ; de
l’accessibilité, de la qualité de l’accueil et de la médiation en direction de tous les publics dans les
lieux culturels ; et, enfin, du développement des services numériques pour le tourisme culturel.
Une attention particulière est accordée aux publics touristiques en situation spécifique et aux zones
traditionnellement éloignées de l’offre touristique.
11. Tenue des deuxièmes Rencontres Nationales du Tourisme Outre-Mer
Ces rencontres se tiendront en marge de TOP Résa (principal salon de l’industrie du tourisme) le
25 septembre 2017.
À cette occasion, sera mis en place un Conseil du Tourisme dans les Outremer,
qui associera les décideurs politiques, les professionnels et les administrations concernés, y
compris Atout France, pour animer la réflexion la feuille de route tourisme du Gouvernement sur
les Outre-mer.
 

La feuille de route 2017-2019 du Gouvernement


 

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