Les raisons d'AccorHotels de vouloir entrer au capital d'AirFrance-KLM

Selon le quotidien économique Les Echos (3 juin), le groupe hôtelier a proposé à l’Etat de lui céder tout ou partie des 14,29% qu’il détient dans le groupe franco-néerlandais Air France-KLM.
L’Etat, qui possède le double en droit de vote, en étudierait « sérieusement la possibilité, depuis que les dirigeants d’AccorHotels ont manifesté leur intérêt pour sa participation», ajoute les Echos.

Le quotidien évoque trois hypothèses d’entrée d’AccorHotels au capital du transporteur aérien.

Première hypothèse : l’hôtelier rachète la totalité de la participation de l’Etat. Ce qui coûterait au groupe, sur la base du cours actuel de l’action Air France – KLM environ 470 millions d’euros (estimation HR-infos). Dans cette hypothèse, AccorHotels deviendrait ainsi le premier actionnaire, devant Delta Air Lines et China Eastern, entrés au capital d’Air France-KLM en 2017 et détenteurs chacun de 8,8 % des parts du groupe franco-néerlandais.

Deuxième hypothèse : un rachat partiel, l’Etat restant au capital d’Air France.

Troisième hypothèse : celle d’un échange (« swap ») dans lequel l’Etat recevrait des actions AccorHotels en échange de ses titres Air France-KLM. «Aux cours actuels, il récupérerait un peu plus de 3% du capital du groupe dirigé par Sébastien Bazin», précise Les Echos. Cette dernière solution permettrait notamment à l’Etat de garder un droit de regard sur l’avenir d’Air France-KLM.

Quelle que soit l’hypothèse retenue (la première et la troisième ayant le plus de portée), l’opération n’aurait de sens pour AccorHotels que si l’opération lui donne accès au trésor de guerre d’Air France. A savoir les 15 millions de membres de ses programmes de fidélité et ses 100 millions de voyageurs par an. Un levier extraordinaire donc pour augmenter le remplissage de ses 4 300 hôtels aux 25 marques et de ses 10 000 résidences privées en distribution. Et pour augmenter également le nombre de membres du Club AccorHotels.

Un double bénéfice théorique pour AccorHotels. Sachant qu’un membre fidélisé consomme davantage qu’un client occasionnel et génère plus de revenus. Aujourd’hui, 31 % du chiffre d’affaires du groupe provient des membres de son Club. C’est beaucoup plus qu’en 2014 (autour de 24 %). Mais c’est encore loin des performances de ses concurrents américains , situées entre 40 % et 60 %.

Le groupe français ne fait pas mystère de vouloir atteindre le niveau de réservations sécurisées auquel sont parvenues les chaînes américaines. Accor réduirait l’écart avec ses devanciers s’il arrivait à convertir une partie des voyageurs et « membres » AirFrance – KLM en futurs membres de son club ou de celui de ses autres marques Raffles, Fairmont et Swissôtel.

Pour que le deal ait lieu, il faut aussi que l’Etat et Air France- KLM y trouvent leur intérêt commercial et financier. La démonstration reste à apporter.

Contactés par l’AFP et Reuters, aussi bien AccorHotels que Bercy ont refusé de faire des commentaires.

Toutefois, dans la soirée du 3 juin, AccorHotels se fendait d’un communiqué de presse dans lequel le groupe reconnaissait avoir « conduit à plusieurs reprises, au cours des dernières années, des discussions avec Air France-KLM en vue de développer notamment des projets digitaux communs et une plateforme commune de fidélisation et de services, qui permettraient aux clients des deux groupes, leaders mondiaux du voyage, de bénéficier d’une offre enrichie de services autour de la mobilité à travers le monde. » Ces réflexions, précise l’hôtelier, « comportaient l’éventualité d’une prise de participation minoritaire au capital d’Air France-KLM. »

AccorHotels confirme avoir relancé ses réflexions précise toutefois que ni la faisabilité du projet ni ses conditions de réalisation n’ont fait l’objet pour le moment de discussions avec Air France-KLM.
« Il n’existe aucune certitude sur le fait que ces initiatives donneront lieu à un quelconque accord ou une quelconque mise en oeuvre. AccorHotels informera le cas échéant le marché dans l’hypothèse de développements le rendant nécessaire. »

Du côté d’Air France – KLM, silence radio pour le moment, qui a d’autres priorités à court terme. Même absence de réaction à Bercy. Le 20 mai dernier, Bruno le Maire assurait néanmoins écarter une sortie de l’État de la compagnie, par ailleurs toujours la recherche d’un nouveau PDG depuis la démission début mai de Jean-Marc Janaillac, après l’échec de son référendum auprès des salariés, 55 % d’entre eux rejetant sa proposition de revalorisation salariale.

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Selon le quotidien économique Les Echos (3 juin), le groupe hôtelier a proposé à l'Etat de lui céder tout ou partie des 14,29% qu'il détient dans le groupe franco-néerlandais Air France-KLM. L'Etat, qui possède le double en droit de vote, en étudierait "sérieusement la possibilité, depuis que les dirigeants d'AccorHotels ont manifesté leur intérêt pour sa participation», ajoute les Echos.

Le quotidien évoque trois hypothèses d'entrée d'AccorHotels au capital du transporteur aérien.

Première hypothèse : l'hôtelier rachète la totalité de la participation de l'Etat. Ce qui coûterait au groupe, sur la base du cours actuel de l'action Air France - KLM environ 470 millions d'euros (estimation HR-infos). Dans cette hypothèse, AccorHotels deviendrait ainsi le premier actionnaire, devant Delta Air Lines et China Eastern, entrés au capital d’Air France-KLM en 2017 et détenteurs chacun de 8,8 % des parts du groupe franco-néerlandais.

Deuxième hypothèse : un rachat partiel, l'Etat restant au capital d'Air France.

Troisième hypothèse : celle d'un échange ("swap") dans lequel l'Etat recevrait des actions AccorHotels en échange de ses titres Air France-KLM. «Aux cours actuels, il récupérerait un peu plus de 3% du capital du groupe dirigé par Sébastien Bazin», précise Les Echos. Cette dernière solution permettrait notamment à l'Etat de garder un droit de regard sur l'avenir d'Air France-KLM.

Quelle que soit l'hypothèse retenue (la première et la troisième ayant le plus de portée), l'opération n'aurait de sens pour AccorHotels que si l'opération lui donne accès au trésor de guerre d'Air France. A savoir les 15 millions de membres de ses programmes de fidélité et ses 100 millions de voyageurs par an. Un levier extraordinaire donc pour augmenter le remplissage de ses 4 300 hôtels aux 25 marques et de ses 10 000 résidences privées en distribution. Et pour augmenter également le nombre de membres du Club AccorHotels.

Un double bénéfice théorique pour AccorHotels. Sachant qu'un membre fidélisé consomme davantage qu'un client occasionnel et génère plus de revenus. Aujourd'hui, 31 % du chiffre d'affaires du groupe provient des membres de son Club. C'est beaucoup plus qu'en 2014 (autour de 24 %). Mais c'est encore loin des performances de ses concurrents américains , situées entre 40 % et 60 %.

Le groupe français ne fait pas mystère de vouloir atteindre le niveau de réservations sécurisées auquel sont parvenues les chaînes américaines. Accor réduirait l'écart avec ses devanciers s'il arrivait à convertir une partie des voyageurs et "membres" AirFrance - KLM en futurs membres de son club ou de celui de ses autres marques Raffles, Fairmont et Swissôtel.

Pour que le deal ait lieu, il faut aussi que l'Etat et Air France- KLM y trouvent leur intérêt commercial et financier. La démonstration reste à apporter.

Contactés par l'AFP et Reuters, aussi bien AccorHotels que Bercy ont refusé de faire des commentaires.

Toutefois, dans la soirée du 3 juin, AccorHotels se fendait d'un communiqué de presse dans lequel le groupe reconnaissait avoir "conduit à plusieurs reprises, au cours des dernières années, des discussions avec Air France-KLM en vue de développer notamment des projets digitaux communs et une plateforme commune de fidélisation et de services, qui permettraient aux clients des deux groupes, leaders mondiaux du voyage, de bénéficier d’une offre enrichie de services autour de la mobilité à travers le monde." Ces réflexions, précise l'hôtelier, "comportaient l’éventualité d’une prise de participation minoritaire au capital d’Air France-KLM."

AccorHotels confirme avoir relancé ses réflexions précise toutefois que ni la faisabilité du projet ni ses conditions de réalisation n'ont fait l'objet pour le moment de discussions avec Air France-KLM. "Il n’existe aucune certitude sur le fait que ces initiatives donneront lieu à un quelconque accord ou une quelconque mise en oeuvre. AccorHotels informera le cas échéant le marché dans l’hypothèse de développements le rendant nécessaire."

Du côté d'Air France - KLM, silence radio pour le moment, qui a d'autres priorités à court terme. Même absence de réaction à Bercy. Le 20 mai dernier, Bruno le Maire assurait néanmoins écarter une sortie de l'État de la compagnie, par ailleurs toujours la recherche d'un nouveau PDG depuis la démission début mai de Jean-Marc Janaillac, après l'échec de son référendum auprès des salariés, 55 % d'entre eux rejetant sa proposition de revalorisation salariale. "

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