Fortunes de l'Hôtellerie Restauration 2018 : ils ne sont plus que 25 !

Coup d’arrêt à l’essor des grandes fortunes professionnelles de la branche. Pour la première fois depuis 2010, date de notre première étude annuelle, le nombre de milliardaires ainsi que la valeur totale de leurs actifs et dividendes ont diminué d’une année sur l’autre.

Selon les comptages que nous avons effectués à partir du classement annuel établi par le magazine Challenges, ils ne sont plus que 25 cette année à figurer dans le Top 500. C’est 1 de moins qu’en 2017 et 10 de moins qu’en 2015. Quant à leur pactole, il marque également un repli, culminant à à 15,9 milliards d’euros après avoir franchi le seuil des 16 milliards en 2017. Du coup, les fortunes de l’Hôtellerie Restauration ne pèsent plus que de 2,5 % de la richesse cumulée par les 500 plus grandes fortunes professionnelles de France.

Un repli probablement de court terme, qui s’explique par la sortie simultanée de trois habitués du classement pesant à eux trois plus d’1 milliard, mais qui ne sont plus assez riches aujourd’hui. A commencer par Bernard Bellon. Le frère du fondateur de Sodexo, Pierre, cède progressivement ses participations dans le groupe familial. Alors que celles-ci valaient encore 730 millions d’euros en 2016, elle sont descendues aujourd’hui à 85 M€. Quant à Gérard Brémond, le fondateur de Pierre & Vacances, son pactole qui culminait à 492 M€ en 2007 n’en pèse plus de 129, tout comme celui d’Olivier Carvin. Le fondateur du groupe hôtelier Maranatha, était crédité officiellement (mais sans doute artificiellement, en ne tenant pas compte de son endettement) de 400 M€ en 2017.

Le nombre de multi millionnaires a certes diminué. Mais la fortune de la majorité de ceux encore membres du club (16 sur 25) s’est sensiblement étoffée au cours des 12 derniers mois.

La plus forte progression dans le secteur hôtelier est à porter au crédit de Jacques Gad et Françoise Roblin (groupe Cofigad). Ces Bretons, frère et soeur, et leur famille détiennent désormais 24 hôtels en France (dont 18 dans Paris intramuros pour 1820 chambres) et 6 hôtels en Suisse pour 700 chambres. Leur patrimoine, sous franchises AccorHotels, est aujourd’hui valorisé 450 millions d’euros (vs 350 M€ en 2017 et 200 M€ en 2016).

Côté Restauration, Olivier Bertrand a bâti un groupe de 1,8 milliards d’euros de chiffre d’affaires, à coup d’acquisitions diversifiées entre chaînes de restaurants ( Flo, Hippo et Burger King), et depuis peu hôtels (le Saint-James Paris et le Relais Christine). Cet expert en négociations de montage financier a fait, lui aussi, un sacré bond en avant, en passant de 330 millions d’euros en 2017 à 450 millions cette année.
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Coup d'arrêt à l'essor des grandes fortunes professionnelles de la branche. Pour la première fois depuis 2010, date de notre première étude annuelle, le nombre de milliardaires ainsi que la valeur totale de leurs actifs et dividendes ont diminué d'une année sur l'autre.

Selon les comptages que nous avons effectués à partir du classement annuel établi par le magazine Challenges, ils ne sont plus que 25 cette année à figurer dans le Top 500. C'est 1 de moins qu'en 2017 et 10 de moins qu'en 2015. Quant à leur pactole, il marque également un repli, culminant à à 15,9 milliards d'euros après avoir franchi le seuil des 16 milliards en 2017. Du coup, les fortunes de l'Hôtellerie Restauration ne pèsent plus que de 2,5 % de la richesse cumulée par les 500 plus grandes fortunes professionnelles de France.

Un repli probablement de court terme, qui s'explique par la sortie simultanée de trois habitués du classement pesant à eux trois plus d'1 milliard, mais qui ne sont plus assez riches aujourd'hui. A commencer par Bernard Bellon. Le frère du fondateur de Sodexo, Pierre, cède progressivement ses participations dans le groupe familial. Alors que celles-ci valaient encore 730 millions d'euros en 2016, elle sont descendues aujourd'hui à 85 M€. Quant à Gérard Brémond, le fondateur de Pierre & Vacances, son pactole qui culminait à 492 M€ en 2007 n'en pèse plus de 129, tout comme celui d'Olivier Carvin. Le fondateur du groupe hôtelier Maranatha, était crédité officiellement (mais sans doute artificiellement, en ne tenant pas compte de son endettement) de 400 M€ en 2017.

Le nombre de multi millionnaires a certes diminué. Mais la fortune de la majorité de ceux encore membres du club (16 sur 25) s'est sensiblement étoffée au cours des 12 derniers mois.

La plus forte progression dans le secteur hôtelier est à porter au crédit de Jacques Gad et Françoise Roblin (groupe Cofigad). Ces Bretons, frère et soeur, et leur famille détiennent désormais 24 hôtels en France (dont 18 dans Paris intramuros pour 1820 chambres) et 6 hôtels en Suisse pour 700 chambres. Leur patrimoine, sous franchises AccorHotels, est aujourd'hui valorisé 450 millions d'euros (vs 350 M€ en 2017 et 200 M€ en 2016).

Côté Restauration, Olivier Bertrand a bâti un groupe de 1,8 milliards d'euros de chiffre d'affaires, à coup d'acquisitions diversifiées entre chaînes de restaurants ( Flo, Hippo et Burger King), et depuis peu hôtels (le Saint-James Paris et le Relais Christine). Cet expert en négociations de montage financier a fait, lui aussi, un sacré bond en avant, en passant de 330 millions d'euros en 2017 à 450 millions cette année. "
Pierre Bellon, 88 ans, et Louis Le Duff, 72 ans, deux créateurs d'empire, restauration et services concédées d'un côté et filière intégrée agro-alimentaire et restauration, l'un coté en bourse et ayant assuré sa succession managériale, l'autre non coté et toujours dirigé par son fondateur.
Le classement 2018
en millions d’euros, extrait du classement
  • N°20 – Pierre Bellon et ses enfants – 5 100 M€ – Sodexo – Restauration et services
  • N°41 – Louis Le Duff – 2 200 M€ – Groupe Le Duff – Agroalimentaire et Restauration

 

  • N°114 – Famille Desseigne-Barrière – 800 M€ – Groupe Lucien Barrière – Casino et Hôtellerie
  • N°132 – Didier Ferré et sa famille – 700 M€ – Ferré Hôtels – Hôtellerie
  • N°147 – Robert Zolade – 650 M€ – Elior – Restauration sous contrat
  • N°154 – Marie Farines et sa famille – 500 M€ – Groupe Privilège – Hôtellerie
  • N°169 – Pierre Esnée et sa famille – 550 M€ – SD2P – Hôtellerie
  • N°169 – Stanislas Rollin et sa famille – 500 M€ – Boissée Finances – Hôtellerie

 

  • N°199 – Olivier Bertrand – 450 M€ – Groupe Bertrand – Restauration
  • N°199 – Jacques Gad et Françoise Roblin et famille – 450 M€ -Cofigar – Hôtellerie
  • N°220 – Jean-Claude Lavorel et sa famille – 400 M€ – Les Clés du Luxe – Hôtellerie
  • N°252- Jean-Louis Costes – 360 M€ – JLC Hôtel Costes – Hôtellerie et Restauration
  • N°252 – Olivier Sadran – 360 M€ – Newrest – Restauration
  • N°258 – Jean-Bernard et Céline Falco et famille – 350 M€ – Paris Inn Group – Hôtellerie
  • N°292 – Jeanne Augier – 300 M€ – Negresco – Hôtellerie
  • N°336 – Serge Cachan et Frères – 260 M€ – Astotel – Hôtellerie
  • N°336 – Paul Dubrule – 260 M€ – AccorHotels – Hôtellerie et services
  • N°341 – Gilbert et Thierry Costes – 250 M€ – groupe Beaumarly – Restauration et Hôtellerie
  • N°373 – Alexandre Allard – 220 M€ – groupe Allard – Hôtellerie

 

  • N°395 – Anne Jousse et famille Bessé – 200 M€ – groupe Bessé Signature – Hôtellerie
  • N°395 – Shlomo Marciano – 200 M€ – La Clé groupe – Hôtellerie
  • N°419 – Gérard Pélisson – 195 M€- AccorHotels – Hôtellerie et services
  • N°428 – Thierry et Chrystel Bourdoncle – 180 M€ – Groupe Bourdoncle – Restauration
  • N°460 – Gérard, Christophe et Alexandre Joulie – 160 M€ – Groupe Joulie – Restauration
  • N°473 – Hugues et Loïc Giroud et famille – 150 M – Sogepar – Hôtellerie

 

Un seul de ces 25 grands fortunés, Robert Zolade,  a vu sa fortune diminuer en 2018 dans les chiffres de Challenges. Le co fondateur d’Elior a vu sa fortune professionnelle baisser de 47 % à 650 millions d’euros.

Précisions : nous n’avons pas retenu dans ce classement les fortunes dont les activités de l’hôtellerie restauration ne constituent pas le principal actif du patrimoine professionnel. C’est le cas de Francis Holder (groupe Holder, agro-alimentaire, 600 M€), de Michel Reybier (Domaines Reybier, Hôtellerie et vins, 1100 M€, propriétaire des hôtels La Réserve et du concept hôtelier MOB) et de Hubert Guillard et sa famille (CHG Participations, Assurances et Hôtellerie, 400 M€). Non retenus également les fournisseurs de la branche comme Hugues Dewavrin et sa famille (Pomona, 500 M€) et la famille Richard  (Café Richard, 300 M€).

Par ailleurs, pour la même raison, nous avons à nouveau sorti du classement 2018 Martine Primat (Primland, 2 300 M€), classée l’an dernier en Hôtellerie auparavant dans les services pétroliers. La veuve du petit-fils du fondateur de la compagnie Schlumberger possède quatre très beaux domaines hôteliers dont Primland en Virginie (Etats-Unis) et Le Domaine des Etangs en Charente

Contestent l’évaluation de Challenges et refusent de figurer dans son classement : Pierre Esnée et Serge Cachan


Focus sur les deux entrants 2018…

Source : HR-infos et magazine Challenges – N° 573 – 5 juillet 2018

  • Thierry et Chrystel Bourdoncle – groupe Bourdoncle : Thierry Bourdoncle d’Auvergnats, propriétaire de 20 restaurants, à Paris et en province s’est associé en 2017 avec le fonds Perceva pour bâtir un nouvel acteur de la restauration. A Paris, il possède notamment le Café Mabillon, le Brebant et Le Hibou, et en province, Le Sénéquier à Saint-Tropez.
  • Shlomo Marciano – La Clef groupe : propriétaire de la marque Rodier et d’immeubles à Paris, cet entrepreneur a investi dans la création des hôtels Bachaumont, Arts et Métiers à Paris, et du White à Tel-Aviv.
… Et sur les trois sortants de 2017
(Classement et fortune en 2017)
  • N°163 – Bernard Bellon et sa famille – 545 M€ – Sodexo – Restauration et services
  • N°208 – Olivier Carvin – 400 M€ – Groupe Maranatha – Hôtellerie
  • N°382 – Gérard Brémond– 195 M€ – Pierre & Vacances – Center Parcs

Méthodologie

  •   Par fortunes, Challenges entend « fortunes professionnelles ». Calculées, pour les sociétés cotées, à partir des cours de bourse multipliés par le nombre d’actions détenues, et pour les sociétés non cotées, à partir de leurs chiffres d’affaires, résultats et actifs nets
  •   Les estimations sont soumises aux intéressés, selon une procédure contradictoire qui permet de les corriger ou de les contester publiquement.
  • Sont exclus des chiffrages les biens immobiliers détenus à titre personnel, les oeuvres d’art et les signes extérieurs de richesse.

Enquête : magazine Challenges
Texte : Jean-François Vuillerme, avec le magazine Challenges pour les « Focus »


 

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