Airbnb partenaire des maires ruraux pour se développer dans les campagnes

Les grandes communes font la guerre aux annonces Airbnb, les petites cherchent à les développer sur leur territoire… La plate-forme américaine et l’Association des Maires Ruraux de France (AMRF), qui regroupe près de 10 000 maires ruraux, semblent en tout cas prêts à faire cause commune en annonçant le 18 février le lancement d’un partenariat en faveur du tourisme rural.

L’AMRF et Airbnb s’engagent à organiser des conférences avec les maires ruraux « afin (sic) de développer des stratégies conjointes de développement du tourisme des terroirs ». Airbnb, de son côté, mettra en avant les destinations rurales dans des campagnes de promotion lancées avant la saison estivale 2019.

Avec cette initiative, l’AMRF vise à accroître la visibilité touristique des communes rurales, pour la plupart délaissées par les investisseurs et les opérateurs hôteliers. L’association veut donc inciter les particuliers à devenir des hébergeurs occasionnels en mettant en location leur maison, leur gîte ou leur appartement sur la plateforme Airbnb. Une offre d’hébergement touristique étoffée, attractive (par ses tarifs et son charme) et visible devrait ainsi stimuler la demande et augmenter le nombre de touristes dans les territoires ruraux et par là les recettes de l’économie locale.

Airbnb cherche pour sa part à augmenter ses offres dans les campagnes françaises, pour trois raisons concomitantes. Ses adresses y sont, pour l’instant, beaucoup moins nombreuses que celles de Gîtes de France et d’Abritel. Or la plateforme est convaincue du grand potentiel du tourisme rural. Son directeur général pour la France, Emmanuel Marill, expliquait au JDD (édition du 17 février) que « la dispersion du tourisme est l’enjeu majeur des dix prochaines années ». Airbnb ne veut donc pas passer à côté d’un nouveau relais de croissance. Alors même que le risque devient grand d’un net ralentissement de sa progression dans les zones urbaines, en raison du durcissement de la réglementation et des campagnes anti-airbnb menées par les syndicats hôteliers.

Airbnb en veut pour preuve la progression explosive du nombre de voyageurs Airbnb entre 2016 et 2018 dans certains départements ruraux : +160 % pour le Puy-de-Dôme ou 200% pour la Corrèze. Plus globalement, sur les 16 millions de visiteurs hébergés sur Airbnb par 400 000 hôtes en 2018 (+ 40 % de visiteurs par rapport à 2017), 2,7 millions ont été accueillis dans des communes dépourvues d’hôtel (environ 17 000), les deux tiers dans d’entre eux l’ayant été dans des villages de moins de 2 000 habitants.

A défaut de concurrencer des hôtels, Airbnb concurrence cette fois d’autres modes d’hébergements touristiques historiquement très implantés dans les zones rurales. En premier lieu les gîtes et les chambres d’hôtes, distribués principalement par Gîtes de France et Clevacances.

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Les grandes communes font la guerre aux annonces Airbnb, les petites cherchent à les développer sur leur territoire... La plate-forme américaine et l'Association des Maires Ruraux de France (AMRF), qui regroupe près de 10 000 maires ruraux, semblent en tout cas prêts à faire cause commune en annonçant le 18 février le lancement d'un partenariat en faveur du tourisme rural.

A Saint-Julien-le-Pélerin, en Corrèze, cet ancien presbytère est proposé 65 euros la nuit, pour une capacité de 2 chambres et 3 lits. Ce village de 140 habitants est dépourvue d'hôtel, tout comme 231 autres sur les 289 communes corréziennes. Le département compte 107 hôtels totalisant 2 238 chambres. Mais également 101 campings offrant 6340 emplacements, 7 résidences de tourisme (632 lits) et 11 villages vacances (2821 lits (source Insee 2018). Quant aux logements Airbnb de Corrèze, leur nombre précis est difficile à quantifier, la plateforme amalgamant au filtre "Corrèze" (300 offres actuellement) des territoires limitrophes. Le nombre de nuitées Airbnb a augmenté de 200 % en Corrèze entre 2016 et 2018.

L’AMRF et Airbnb s’engagent à organiser des conférences avec les maires ruraux « afin (sic) de développer des stratégies conjointes de développement du tourisme des terroirs ». Airbnb, de son côté, mettra en avant les destinations rurales dans des campagnes de promotion lancées avant la saison estivale 2019.

Avec cette initiative, l’AMRF vise à accroître la visibilité touristique des communes rurales, pour la plupart délaissées par les investisseurs et les opérateurs hôteliers. L’association veut donc inciter les particuliers à devenir des hébergeurs occasionnels en mettant en location leur maison, leur gîte ou leur appartement sur la plateforme Airbnb. Une offre d’hébergement touristique étoffée, attractive (par ses tarifs et son charme) et visible devrait ainsi stimuler la demande et augmenter le nombre de touristes dans les territoires ruraux et par là les recettes de l’économie locale.

Airbnb cherche pour sa part à augmenter ses offres dans les campagnes françaises, pour trois raisons concomitantes. Ses adresses y sont, pour l’instant, beaucoup moins nombreuses que celles de Gîtes de France et d’Abritel. Or la plateforme est convaincue du grand potentiel du tourisme rural. Son directeur général pour la France, Emmanuel Marill, expliquait au JDD (édition du 17 février) que « la dispersion du tourisme est l’enjeu majeur des dix prochaines années ». Airbnb ne veut donc pas passer à côté d’un nouveau relais de croissance. Alors même que le risque devient grand d’un net ralentissement de sa progression dans les zones urbaines, en raison du durcissement de la réglementation et des campagnes anti-airbnb menées par les syndicats hôteliers.

Airbnb en veut pour preuve la progression explosive du nombre de voyageurs Airbnb entre 2016 et 2018 dans certains départements ruraux : +160 % pour le Puy-de-Dôme ou 200% pour la Corrèze. Plus globalement, sur les 16 millions de visiteurs hébergés sur Airbnb par 400 000 hôtes en 2018 (+ 40 % de visiteurs par rapport à 2017), 2,7 millions ont été accueillis dans des communes dépourvues d’hôtel (environ 17 000), les deux tiers dans d’entre eux l’ayant été dans des villages de moins de 2 000 habitants.

A défaut de concurrencer des hôtels, Airbnb concurrence cette fois d’autres modes d’hébergements touristiques historiquement très implantés dans les zones rurales. En premier lieu les gîtes et les chambres d’hôtes, distribués principalement par Gîtes de France et Clevacances.

Emmanuel Marill, directeur Général d’Airbnb France

“Au travers de ce partenariat pionnier avec l’AMRF, Airbnb s’allie aux maires des territoires ruraux pour développer et mieux faire connaître le potentiel touristique de destinations insuffisamment valorisées par l’offre d’hébergement hôtelier.
Nous pouvons et devons oeuvrer avec les communes rurales et l’ensemble des acteurs locaux tels que les gîtes et chambres d’hôtes, afin de construire le tourisme de demain : un tourisme d’expérience, inclusif et authentique qui permettra de lutter contre la surconcentration touristique en dispersant les voyageurs hors des destinations traditionnelles.”

 

Vanik Berberian, président de l’AMRF et maire de Gargilesse-Dampierre (306 habitants)

Changer de regard sur la ruralité suppose d’observer les pratiques de nos concitoyens ou de nos voisins étrangers. Ainsi constate t-on qu’une nouvelle manière de vivre les territoires s’impose en profitant de la dimension très largement rurale de notre pays et par des modes de consommation plus dispersés qui s’appuient sur l’opportunité offerte par ces ruraux qui savent valoriser leur patrimoine et leur sens de l’hospitalité pour en faire un atout pour leur territoire.
Ces chiffres très encourageants et impressionnants révèlent ce potentiel économique trop longtemps laissé dans l’ombre des observateurs. C’est un message d’espoir pour ces villages.

Part des communes de moins de 2 000 habitants dépourvues d’hôtel mais disposant d’annonces sur Airbnb

Nombre de voyageurs accueillis dans un logement sur Airbnb dans les communes de France dépourvues d’hôtels

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A Saint-Julien-le-Pélerin, en Corrèze, cet ancien presbytère est proposé 65 euros la nuit, pour une capacité de 2 chambres et 3 lits. Ce village de 140 habitants est dépourvue d'hôtel, tout comme 231 autres sur les 289 communes corréziennes. Le département compte 107 hôtels totalisant 2 238 chambres. Mais également 101 campings offrant 6340 emplacements, 7 résidences de tourisme (632 lits) et 11 villages vacances (2821 lits (source Insee 2018). Quant aux logements Airbnb de Corrèze, leur nombre précis est difficile à quantifier, la plateforme amalgamant au filtre "Corrèze" (300 offres actuellement) des territoires limitrophes. Le nombre de nuitées Airbnb a augmenté de 200 % en Corrèze entre 2016 et 2018.